Les heures souterraines

Auteur : Delphine de Vigan
Editeur : LGF
Collection: Le livre de poche

Parution : 2 mars 2011

Pages : 248

Ou bien elle rencontrerait un homme, dans le wagon ou au Café de la Gare, un homme qui lui dirait madame vous ne pouvez pas continuer comme ça, donnez-moi la main, prenez mon bras, posez votre sac, ne restez pas debout, c'est fini, vous n'irez plus, ce n'est plus possible, vous allez vous battre, je serai à vos côtés. Un homme ou une femme, après tout, peu importe. Quelqu'un qui comprendrait quelle ne peut plus y aller, que chaque jour qui passe elle entame sa substance, elle entame l'essentiel.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Au coeur d'une ville sans cesse en mouvement, ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai.

Mon avis

On commence par la vie de Mathilde, mère de trois enfants, veuve et descendue en flèche par son patron. A chaque ligne je craquais à sa place, comment arrive-t-elle à tenir encore, à se lever tous les matins pour aller au travail alors qu'elle sait que personne ne va lui adresser la parole, qu'elle ne sert plus à rien, alors qu'avant la boîte ne pouvait tourner sans elle. Alors on se dit, quel courage ! Comment elle fait ? Contrairement à la vie de Thibault qui m'a semblé moins grave, moins pire, plus simple a affronté. Peut être parce que je me mettrais plus facilement à la place d'une femme que d'un homme. Je ne perçois pas les choses de la même façon, contrairement à Delphine de Vigan, qui y arrive très bien. Bref, jusqu'au bout je me suis dit, quand est-ce qu'ils vont tomber l'un sur l'autre, se sauter dans les bras et se dire « Aujourd'hui on arrivera ensemble ». Jusqu'à la fin... Dont je ne vous direz rien bien entendu.
Ne vous attendez pas à un remake de « No et moi », ça serait vous méprendre totalement, car ça n'a strictement rien à voir. Mais c'est une très belle découverte.