dimanche 20 janvier 2013

Vue sur ténèbres

Auteur : Romano Vlad Janulewicz
Editions : Chloé des Lys
Collection : -
Parution : 2010
Pages : 144
EAN-13 : 9782874595332

Les treize textes compilés dans ce recueil (treize, c'est connu, ça porte bonheur...) constituent un aperçu de l'univers de Romano Vlad Janulewicz. Des nouvelles noires, sanglantes, des textes dramatiques ou parsemés d'humour (noir, bien sûr) et peuplés de personnages malsains ou à l'esprit tourmenté ; des nouvelles d'horreur et de fantastique où le surnaturel prend des teintes et des formes variées. Vue sur ténèbres est une invitation à la découverte d'un panorama : ouvrez donc la fenêtre mais prenez garde aux courants d'air ou à la chute.


Mon avis

Découvert récemment avec Petits papiers meurtris, c'est toujours un plaisir d'échanger un petit mot avec Romano, surtout quand c'est pour me proposer de découvrir encore un petit bout de son univers. Vue sur ténèbres me tournait déjà l'estomac rien qu'à sa couverture, je n'étais pas ressorti indemne de Petits papiers meurtris, et c'est vrai que j’appréhendais la lecture de celui-ci... Mais je reste bluffée, encore une fois.

Le principe de la nouvelle n'est pas toujours un style évident à aborder ou à lire. Souvent recalé ou ignoré, les auteurs prennent des risques à chaque recueil, de peur de ne pas se faire acheter ou lire. Petits contes macabres, ici Romano nous entraîne une nouvelle fois dans sa toile sombre qu'il tisse au fil des mots. Un style toujours très fluide, des nouvelles courtes, rapides. On apprécie le dynamisme qui relie entre elles les différentes nouvelles. L'auteur sait nous en dire suffisamment pour nous laisser imaginer le pire. Le fait de laisser le lecteur envisager certaines choses alors qu'elles ne sont pas explicitement écrite, permet de faire monter l'angoisse. On aime ce côté libre que nous laisse Romano

Parlons en justement des nouvelles. A croire que cet auteur souhaite que mes nuits soient courtes. Je constate comme à chaque fois que ce genre là, horreur et terreur, ne sont que très peu pour moi. Âmes sensibles s'abstenir, ne comptez pas croiser de jolies histoires, de l'amour et du bonheur. Les personnages de Romano sont tous plus tordus les uns que les autres et nous font frémir à chaque page. Donné ainsi, en quantité, la méchanceté et l'horreur que peut posséder en lui l'être humain, nous donne envie de vomir, de rejeté ces êtres sans sensibilité, sans pitié et sans délicatesse. A petite dose, ces horreurs passent avec naturel et permettent de corsé, éventuellement, une histoire, une série. Concentré en 150 pages c'est comme un excès de Junk Food, on ressent le besoin de lire quelque chose de très mièvres et dégoulinant de bons sentiments juste après. 
D'un point de vue très personnel, je ne suis pas rebutée par ce genre de littérature, je suis juste trop sensible. Trop animée par la bonté que nous possédons tous pour prendre du plaisir à lire l'horreur. Je me répète, mais l'auteur gagne toujours son pari avec moi, je suis dégoûtée à la fin de chaque nouvelle. On écrit pas des nouvelles d'horreur pour laisser un souvenir tendre et doux aux lecteurs.

Comme je disais plus haut, on s'abstient si on est trop sensible ("mais alors pourquoi tu te fais du mal?" je sais... je suis un esprit totalement contradictoire, je me soigne et je m'accepte ainsi.) On entre dans des ambiances toutes plus malsaines les unes que les autres et s'en est déroutant. Entre atmosphères inquiétantes et pétages de plomb des personnages on nage en plein délire.

Bonne lecture, seulement je répète, ce n'est pas du tout mon style, mais merci encore à Romano de partager son univers avec moi à chaque fois. 

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