Auteur : Martine Pouchain
Editeur : Sarbacane
Collection : Exprim'
Parution : 4 novembre 2015
Pages : 299
EAN-13 : 9782848658216
Après un an en foyer, Dylan, un garçon
de 16 ans tendre et solitaire, rentre chez lui... où une surprise
l'attend : son père a remplacé sa mère, partie trois ans plus tôt.
A priori, Dylan n'a rien contre Cynthia, sa séduisante belle-mère. Sauf quand elle met son chien Rusty dehors « parce qu'elle ne supporte pas son odeur ». Et puis, Dylan ne comprend pas pourquoi son père mute caniche dès qu'elle le siffle...
Mais le pire, c'est quand il comprend. Cynthia n'est pas juste une belle-mère désagréable : c'est une machine à démolir les gens.
Dylan n'a plus qu'une issue : se tirer avec Rusty, ¤ direction la foret !
Mon avis
Mon amie Virginie m’a offert ce livre pour Noël, et c’est tout
naturellement que nous avons décidé de le lire en lecture commune. 2016 est
déjà bien entamée, et mon premier coup de cœur de l’année est arrivé. Dès les
premières lignes, je savais que ce livre en avait sous la couverture, mais les
dernières furent révélatrices à mon coup de cœur !
Martine Pouchain m’a transportée avec son style rural, proche de ses
lecteurs, sans paraître trop « djeuns » ou à côté de la plaque. Elle
donne vie à Dylan de manière naturelle. Sa plume habite complètement son
personnage, on s’attache à lui, et on ne veut plus le quitter. Plus l’histoire
avance, plus elle en devient malsaine pour ces héros d’aujourd’hui. Mais la
libération n’est pas loin, une solution drastique qui n’ouvrira pas les yeux
qu’à Dylan.
Dylan Dubois a fait une année de foyer, alors que son père accro à la
bouteille n’arrivait plus à s’occuper de lui. Mais maintenant, tout ceci est
derrière la petite famille, qui est sur le point d’être recomposée. Cynthia est
la nouvelle copine du paternel, et même si avec ses yeux de poupée on lui
donnerait le bon Dieu sans confession, Dylan… ne la sent pas. Et effet, cette
bonne femme n’était pas vraiment pressée de voir revenir le rejeton de son
futur mari. Bonnes manières par devant, et coups de pute par derrière, Cynthia
est une véritable diablesse. Alors avant que ça foire, Dylan préfère foutre le
camp !
La première moitié du roman se concentre sur la nouvelle relation
familiale. Si cela peut paraître long à la base, vu que le cœur du roman est la
partie aventure en solo de Dylan, il n’en est rien ! L’auteure répand une
sorte d’aura sur les pensées de notre protagoniste, qui nous séduisent du début
à la fin. On veut en apprendre plus sur Dylan, on aime sa manière de penser et
de voir la vie. Chaque monologue interne du jeune homme est passionnant.
Quand il décide de partir, commence alors une autre histoire. Celle
d’une rédemption, d’une découverte de son être profond. Quelque chose de
naturel, mais de mystique également. Il prend le temps de s’arrêter sur les
petits bonheurs de la vie, de prendre son temps, de compter sur la bonté des
gens. C’est peut-être le seul aspect étrange de ce roman, Dylan tombe les 90 %
du temps sur des gens adorables, prêts à lui rendre service. Tant mieux. Mais ne
serait-ce pas légèrement utopique ? Ou alors notre société est tellement
mal dépeinte par les médias qu’on en oublie la gentillesse des gens.
L’atmosphère de ce roman a tout pour me plaire. C’est exactement le
genre d’état d’esprit qui me colle à la peau. S’évader, partir et ne revenir
que quand on sera prêt. Mettre les voiles, juste pour se soulager d’un poids
qu’on ne contrôle plus. Se perdre à contempler le vide, le paysage et le temps
qui passe. Ce roman est une véritable bouffée d’espoir ! Voir des forêts,
des gens gentils et des problèmes qui finissent par s’arranger. De quoi vouloir
aller de l’avant.