lundi 26 mars 2018

La mère des eaux


Avertissement (TW) : Des scènes de fausses-couches dès le premier chapitre. Personnes sensibles à ce sujet, vous êtes prévenues.

Après avoir subi une nouvelle fausse couche et appris qu'elle ne porterait plus jamais d'enfant, Emily est dévastée. Christopher, son mari, ne sait comment la consoler. C'est alors qu'ils sont appelés dans une communauté en Louisiane, au chevet de la mère d'Emily, que cette dernière n'a jamais rencontrée.
Mais rien ne va se passer comme ils l'imaginaient. Pour Christopher, la sollicitude des habitants devient vite pesante, et les relations du couple commencent à se distendre...
Que cache cette communauté coupée du reste du monde ? Pourquoi ses habitants ont-ils décidé de vivre reclus ? Et, surtout, que signifient ces rêves étranges qui troublent le sommeil d'Emily ?


Mon avis

Après avoir eu un  coup de cœur surprise pour Les enfants de Peakwood l’an dernier, quand Scrineo m’a proposé le nouveau roman de Rod Marty en service presse, je n’ai pas hésité longtemps. Encore une fois, je suis agréablement surprise par la facilité avec laquelle l’auteur arrive à nous rendre accro à son histoire. Les pages se tournent à une vitesse folle, et en deux jours il était terminé.

Bien sûr, il y aura une légère comparaison avec son précédent roman, je fonctionne comme ça pour tous les auteurs dont je lis plusieurs livres, au genre similaire.
Le rythme est donc encore une fois très bien soutenu. La tension monte petit à petit, et on sent le piège se refermer sur les protagonistes. Les indices de l’intrigue se mettent en place au bon moment, et arrivent à nous donner des parcelles de réponses au fur et à mesure.

Emily se remet péniblement de sa troisième fausse-couche. Quand on lui annonce qu’elle hérite de la maison de sa grand-mère dans une petite ville en Louisiane, le tout accompagné d’une petite somme d’argent, elle fonce sur cette occasion de mieux connaître ses origines pour se changer les idées. Son mari, moins emballé par l’aventure, va la suivre, mais lui aussi essaie vainement de se remettre de quelque chose…

Emily est un personnage touchant, de par son vécu. Que ce soient ses angoisses liées à ses fausses-couches, la crainte d’être stérile et de ne jamais porter son enfant ou encore de soudainement trouver ses racines, elle qui a été adoptée. Quand on creuse un peu, c’est aussi un personnage égoïste, mais ne le sommes-nous pas tous un peu ? Sans toujours s’inquiéter du ressenti de Chris, son mari, elle va prendre certaines décisions, qui vont fortement impacter la suite de leurs vies. Comme le fait de tenter le tout pour tout et participer à une cérémonie en l’honneur d’une déesse qui pourrait la faire tomber enceinte. Attention, j’entre dans un sujet difficile, que serions-nous prêts à faire pour enfin avoir l’enfant dont on rêve depuis toujours ? Sans entrer dans le personnel, je sais ce que c’est que l’attente. Se relever de plusieurs fausses-couches, c’est encore une épreuve supplémentaire. Une femme qui désire plus que tout porter la vie est certainement prête à beaucoup de choses. Même d’essayer des choses auxquelles elle ne croit pas. La façon dont est amenée la cérémonie est pour moi un peu grosse, et manque de sérieux. Même prête à tout, je me demande si je l’aurais fait en secret, sans en parler à mon conjoint. Les deux sont concernés, mais Emily prend toutes les décisions.
Chris a ses défauts, lui aussi. Et je pense que c’est ce qui fait qu’Emily agit ainsi. Elle est plus attirée par le fait de devenir mère, et avoir son enfant, que le fait que Chris soit là en tant que père. Les réflexions d’Emily à ce sujet sont d’ailleurs souvent contradictoires.
Chris est pour moi le personnage terre à terre. Il ne souhaite qu’une chose, vendre cette maison et retourner à San Francisco. Je ne peux pas l’en blâmer. La petite ville de Lamarre donne des frissons et je serais la première à vouloir en repartir. Il comprend que quelque chose ne tourne pas rond, et on va lui mettre des bâtons dans les roues, pour éviter qu’ils repartent.

L’intrigue change de son précédent roman, mais ce qui reste similaire est clairement l’ambiance. Une atmosphère pesante et suffocante, accentuée par la chaleur de la Louisiane. On sent que c’est mauvais, qu’il faut partir, mais les personnages sont embourbés dans cette histoire, et ne peuvent pas en partir. Comme une mouche dans une toile d’araignée.
Encore une fois, un roman qui secoue, et qui fait accélérer notre rythme cardiaque. Bravo !


Auteur : Rod Marty
Éditeur : Scrinéo
Collection : -
Parution : 4 mai 2017
Pages : 374

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