C'est le jour sans doute où un vieil Indien lui a confié ce chiot,
Dan. Lorsque Benoît Lévesque est rentré à Montréal ce jour-là, il a fermé pour
de bon la porte de son grand appartement vide. Ce n'était pas un endroit pour
Dan, alors Benoît est allé s'installer dans son chalet du Saguenay, au coeur du
parc national.
Mais quand vient un nouvel
automne, le fragile équilibre est rompu. Parce que Dan se fait vieux et qu'il
est malade. Et parce qu'on a aperçu des loups sur le territoire des chasseurs.
Leur présence menaçante réveille de vieilles querelles entre les clans, et la
tension monte au village...
Au-delà des rivalités, c'est à
la nature, aux cycles de la vie et de la mort, et à leur propre destinée que
devront faire face les personnages tellement humains de ce roman au décor
grandiose.
Mon avis
Au moment de la présentation du programme de la rentrée littéraire de
2018, le représentant me parle de son coup de cœur pour le dernier Lise
Tremblay, déjà paru au Québec, qui arrive chez nous en août. Son avis me donne
l’eau à la bouche, j’en commande pour la librairie, et découvre avec plaisir
qu’il est déjà en SP sur les étagères. Ni une ni deux, je le prends, et le
commence le soir même.
Tant pis, dommage, ça ne prend pas à tous les coups. Lise Tremblay
partage pourtant avec sa plume talentueuse tout ce que j’aime : les grands
espaces, la forêt et le besoin de solitude. Mais il y avait un des éléments du
résumé que j’attendais de voir, les loups. Ces fameux loups, qui effraient et
intriguent, mais qu’on ne voit pas. Si d’abord je me suis dit que ça allait
dans le ton du roman, de donner cet aspect chimérique à la bête invisible, mais
qui file des sueurs froides avant même d’être vue, j’ai vite été déçue de ne
pas les voir finalement.
Le titre m’a peut-être trompé également, alors que finalement il est
totalement juste. Ce ne sont pas des habitudes des loups dont on va parler,
mais de celles des hommes. Le monstre qui se tapit en lui, et qui n’attend
qu’un signal de son alpha pour surgir et bondir sur sa proie. Le message passe
facilement une fois le roman terminé. Mais je voulais voir des loups. Je reste
là-dessus.
Benoit s’est acheté une jolie petite maison, perdue dans les forêts.
Bien sûr, au village, tout le monde le traite comme un étranger, ce qu’il est,
vu qu’il n’est pas issu du village, comme eux. Son argent lui permet de se
payer la maison, mais pas leurs cœurs. Il arrive pourtant à se lier vaguement
avec quelques personnes. À côté de ça, il essaie d’adopter la bonne attitude
envers sa fille Carole, qui souffre d’un mal qu’il ne comprend pas.
Il est le personnage miroir, celui qui n’appartient pas à ce monde,
mais qui y est tout de même, sans trop en comprendre les mœurs et coutumes. À
travers lui, le lecteur va pouvoir participer à l’intrigue. J’aurais, je crois,
préféré vivre l’histoire à travers un autre personnage. Un de ceux présents dans
ces forêts depuis toujours. Quelqu’un directement concerné par cette chasse aux
loups.
Les bêtes ne sont qu’une excuse pour réveiller d’anciennes rancunes,
des plaies encore vives qui ne se referment plus.
Les décors sont somptueux. Comme ça m’a donné envie de retourner au
Canada. De voir encore d’autres endroits de ce merveilleux pays. J’aime lire
des romans qui s’y passent, juste pour rêver, et Lise Tremblay partage
parfaitement son univers. Ses messages derrière son histoire de chasse sont
très bien amenés. Ce n’est donc pas un avis totalement négatif, mais j’ai
refermé ce livre avec la sensation de « c’est tout ? ».
L’impression qu’il me manquait quelque chose.
J’ai également beaucoup aimé l’approche de la relation entre Benoit et
Carole. Les problèmes de sa fille lui sont totalement inconnus, même quand on
essaie de lui expliquer, pour lui ça reste étrange et impossible. Mais il fait
de son mieux pour rester un père présent sans trop en faire. C’était très beau
à lire, et innovant.
Autrice : Lise Tremblay
Editions : Delcourt
Collection : Fiction
Parution : 22 août 2018
Pages : 124
la description de paysage me fascine toujours dans les romans, ça me fait voyager, quand c'est bien écrit.
RépondreSupprimerJe me laisserais bien tenté par celui-ci, juste pour cette raison.