Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul
horizon. Perpétuité pour cette meurtrière.
Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse
contre la haine, la brutalité et les humiliations
quotidiennes.
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en
rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des
trains qui emporte l'esprit au-delà des grilles. Grâce
à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au
coeur des ténèbres.
Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance
de liberté.
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui
n'aspire qu'à la rédemption...
Il a traîné longtemps dans ma PAL, ce Karine Giébel, et pourtant,
qu’est-ce qu’il me faisait envie ! Peu de déceptions avec cette autrice.
J’attendais donc un moment un peu creux de mes lectures pour m’y mettre,
persuadée qu’il se lirait tout seul. Mauvaise pioche, j’ai été assez déçue de
ma lecture.
Marianne prend perpète, à peine 20 ans et la voilà derrière les
barreaux jusqu’à sa mort. Pourtant, la liberté lui tend les bras, il lui faudra
juste accepter un marché, remplir sa part du contrat, et quitter le pays.
Facile quoi. Non, bon je plaisante. Pas facile du tout. Pourtant, quand on
commence à comprendre la psychologie du personnage de Marianne, on se dit que
peu de choses peuvent l’arrêter. Elle est le gros point fort de ce roman, un
caractère bien trempé, avec beaucoup de nuances, de doutes et de questionnement
sur sa condition. Marianne est humaine, même quand l’autrice nous en fait
douter. Une machine à tuer, certes, mais avec quelques principes.
Karine Giébel m’avait habitué à mieux. Ce roman fait partie de ses
premiers, donc je veux bien lui trouver des excuses, mais il y a eu bien trop
de longueurs pour moi. La première partie se focalise sur le quotidien de
Marianne, en prison. Un milieu très dur, et difficile de se rendre compte de la
vie de tous les jours là bas, quand nous sommes ici, tranquillement posés dans
notre canapé. En fait, j’étais tellement dans l’attente de l’action qui se déclenche,
des premières pièces de puzzle qui allaient se mettre en place, que je ne
savourais pas du tout le moment présent. Car clairement, la moitié du livre
sert à nous présenter les personnages. À nous les faire apprécier, que ce soit les
prisonnières ou les matons. À nous les faire détester aussi. À survivre avec
Marianne. Elle tombe souvent. Se relève, fracassée, mais repart de plus belle.
Ne se laisse jamais abattre. Et qu’est-ce que j’ai aimé cet état d’esprit !
Pourtant, on en vient à apprécier une dangereuse criminelle. Étrange sensation.
La seconde moitié est basée sur l’action. Le marché que va passer
Marianne. Là encore, je cherchais le moindre indice. J’aime découvrir que
toutes les histoires sont liées, que des personnages gentils sont en fait des
méchants. Et plus j’avançais, moins mon attente était comblée. J’attendais la
chute, qui ne venait pas. Qui n’est jamais venue. La psychologie est là, mais
c’est tout. J’ai deviné beaucoup de choses avant qu’elles n’arrivent, jusqu’à
la fin. Peu de surprises finalement, donc déception.
Heureusement que l’entêtement de Marianne, sa vivacité et son
tempérament de feu nous font poursuivre notre lecture. Mais je l’ai traîné.
J’avançais péniblement. Ne m’attachais à personne d’autre, à part peut-être
Justine. Daniel, Franck et les autres sont assez transparents, malgré leur
importance dans l’histoire. Malgré leur présence. Ils sont des personnages de
transition. Ceux contre qui Marianne va s’écraser à chaque fois, ils se la
renvoient comme une balle de flipper. Elle ne fait que se heurter et repartir.
Le cœur et les sentiments vont entrer en jeu à un moment donné, forcément,
c’est la base même de l’humain. Même pour une criminelle de la pire espèce.
Une longue lecture, pour un dénouement plutôt bateau. Et pourtant, on
me l’avait survendu ! Me disant que c’était son meilleur. J’ai trouvé
qu’elle avait fait tellement mieux par après. Des intrigues folles, avec des
liens improbables et des fins atroces ! Ici c’est juste long, et lent. Bof
pour un thriller qui est censé nous tenir en haleine.
Je ne m’avoue pas vaincue. Il me reste d’autres de ses romans à
découvrir, peu, mais en tout cas un ou deux. Et j’espère me faire à nouveau
surprendre, comme elle avait pu le faire avec Les morsures de l’ombre par exemple. Me faire frissonner comme avec
Juste une ombre.
Autrice : Karine Giebel
Editeur : Fleuve Noir
Collection : -
Parution : 26 août 2010
Pages : 767
EAN-13 : 9782265092051