Qui ne
connaît Merlin ? Il se joue du temps qui passe, reste jeune et beau, vif et
moqueur, tendre, pour tout dire Enchanteur. Et Viviane, la seule femme qui ne
l'ait pas jugé inaccessible, et l'aime ? Galaad, dit Lancelot du Lac ?
Guenièvre, son amour mais sa reine, la femme du roi Arthur ? Elween, sa mère,
qui le conduit au Graal voilé ? Perceval et Bénie ? Les chevaliers de la Table
Ronde ? Personne comme Barjavel, qui fait le récit de leurs amours, des
exploits chevaleresques et des quêtes impossibles, à la frontière du rêve, de
la légende et de l'Histoire.
Dans une
Bretagne mythique, il y a plus de mille ans, vivait un Enchanteur. Quand il
quitta le royaume des hommes, il laissa un regret qui n'a jamais guéri. Le
voici revenu.
Mon avis
J’en entends de tous les sons de cloche sur Barjavel. Ceux qui adorent,
ceux qui trouvent ça vieux jeu ou encore sexiste. Alors bon, j’ai mis tout ça
de côté, et j’ai foncé dans « L’enchanteur » tête baissée, légendes
arthuriennes, Merlin, etc.
Résultat, je suis assez déçue de ma lecture. Je n’y revenais pas avec
entrain et envie. Ce n’était pas une corvée (j’aurais abandonné dans ce cas),
mais disons que je voulais simplement connaître la fin. L’écriture est
stagnante, les personnages bourrés de clichés et l’aventure avance mollement.
Je remets toujours une œuvre dans son siècle quand je la lis. Barjavel a certes
des circonstances atténuantes, mais il y a des choses qui ne sont quand même
pas passées.
Notamment la romance entre Viviane et Merlin qui est très puérile. Au
début, je mettais la facilité de leurs dialogues et pensées sur le compte de
l’âge de Viviane. Mais même en grandissant, c’est un personnage qui reste
niais. Et pour la Dame du Lac, ça ne va pas. De même pour la rivalité entre
Guenièvre et Morgane. La haine de cette dernière contre la reine est le
résultat d’un regard sans prétention, et voilà que le personnage de Morgane
devient méchant, sans réelles raisons. Niveau sexisme, on est pas mal. Même si
je re-souligne encore une fois, oui, Barjavel a le vocabulaire de son époque.
Les hommes ne sont finalement pas mieux lotis. Ils sont beaux, bien sûr,
vu que ce sont des chevaliers, mais pas forcément très malins. Perceval et
Lancelot arrivent en tête, avec une capacité de raisonnement proche de zéro.
Alors peut-être que la quête du Graal sauve toute cette ribambelle de
personnages mollassons ? Même pas ! C’est lent et ça traîne.
Au final, le véritable intérêt que j’ai eu pour cette histoire se trouve
dans les premières pages, avec les origines et la création de Merlin. Le reste
est assez barbant.
Mes lectures de romans, interprétations, et autres
histoires sur les légendes arthuriennes ne s’arrêteront pas là. Mais la version
de Barjavel ne restera pas gravée dans ma mémoire.
Auteur : René Barjavel
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio
Parution : 1987
Pages : 480
EAN-13 : 9782070378418