vendredi 15 juin 2018

La nuit des cannibales


« Le réveil, déjà... Il est sept heures. Bizarre, j'aurais juré l'avoir réglé sur huit. Sous ma main, la table de nuit est plus basse que d'habitude. La radio gueule un truc qui ressemble à Madonna, ou Lady Gaga bref, ce n'est pas France Info. Je me lève dans le noir et me demande d'où vient cette infâme odeur de pieds. Je n'ai jamais senti des pieds de ma vie, et même si j'ai assez bu pour me réveiller dans un lit qui n'est pas le mien, ça n'a jamais fait puer personne. L'interrupteur, enfin, me tombe sous les doigts. J'allume.

Je regarde mon bras... qui n'est pas mon bras. Mon nez me paraît pointu, mes pommettes aussi. Putain, je ne suis pas moi. »

Lorsque Maxime de Retz, homme d'affaires de 43 ans, se réveille dans le corps d'un ado, la situation est pour le moins embarrassante. Mais, quand on essaie de l'assassiner, là, tout part carrément en vrille.


Mon avis

Merci aux éditions Pygmalion pour cet envoi, et à Gabriel Katz pour la dédicace. Desmeon commence à se faire long, mais je resterai patiente. Cet auteur est un peu comme chez lui ici. J'accroche souvent à ses histoires glauques et rocambolesques. Je ne vous le présente plus, car entre Aeternia et le Puits des mémoires, il me semble en avoir parlé souvent.
La nuit des cannibales est un mélange de roman d'action mêlé à du surnaturel. Personnellement, c'est en me fiant juste au titre que j'ai réussi à me faire avoir, je vais donc essayer de vous faire un avis, avec le moins d'infos possible sur l'intrigue. J'aime la facilité.

J'avais déjà dit ça pour N'oublie pas mon petit soulier, ne commencez pas par celui-ci si vous voulez découvrir l'auteur, selon moi. Car les précédents ouvrages cités vous immergent beaucoup plus dans le style de l'auteur. Mais si vous avez envie d'un livre qui se dévore en quelques jours, qu'on ne lâche pas, car l'auteur utilise un rythme frénétique et que les cliffhanger de fin de chapitre vous excitent, foncez !

La nuit des cannibales est une chasse à l'homme particulière, avec à la clé des gains qui ne se calculent pas en argent. Les personnages sont sans pitié et souvent tête brûlée. Notre héros, et l'antihéros par excellence, avec une morale assez proche de 0. Suivre un « méchant » change du schéma de narration habituel. J'ai trouvé ça très chouette que l'auteur mette en avant l'appât du gain, avant quoi que ce soit d’autre. Il n'y a pas de bonnes actions faites juste pour faire le bien, chaque pensée du personnage va vers un but bien précis, tant pis pour les dommages collatéraux.
Le point faible, et ce n'est pas la première fois, le personnage féminin mériterait un autre traitement. Ce n'est pas la pire chez l'auteur, mais ici il lui donne un rôle très particulier, qui finalement ne va pas aboutir. Marie est très sympa, mais ne sert pas à grand-chose. On va très peu la connaître, et son rôle n'est pas exploité de la manière dont on pourrait l'attendre.

Quant à la fin, elle est surprenante ! C'était presque trop beau pour être vrai, et en effet, connaissant Gabriel Katz, il ne pouvait pas nous laisser avec quelque chose de simple et facile. Il fallait que ça claque, et ça claque du début à la fin. Quand on a l'habitude, on sait qu'on ne doit pas trop s'attacher à ses personnages, il sait les faire mourir en quelques lignes.

Ce roman est idéal quand on a envie de lire quelque chose qui part dans tous les sens, qui se lit rapidement et qu’on a envie de se vider la tête.


Auteur : Gabriel Katz
Éditeur : Pygmalion
Collection : Romans
Parution : 15 mars 2017
Pages : 374

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