lundi 27 février 2012

Les marécages

Auteur : Joe R. Lansdale
Editeur : Gallimard
Collection : Folio Policier
Parutions : 23 mars 2006
Pages : 387

Début des années trente, Texas. Rien ne semble avoir bougé depuis la guerre de Sécession. Le Klan domine. Les lynchages demeurent. Harry, treize ans, fils du représentant local de la loi, s'émancipe de ce monde qui le choque en s'isolant dans les marais. Il y croise, dans les méandres endormis, celui que tout le monde dit être un monstre insaisissable, un esprit de la nuit. Harry est fasciné. Il a trouvé, près des traces de cet Homme-Chèvre, le cadavre d'une femme noire bâillonnée avec des barbelés. On parle d'un «ambulant», serial killer d'une époque démunie devant ce type de crimes imputés au Mal sans qu'il y ait de véritable enquête. La population blanche ne s'inquiète pas. N'importe quel Noir fera l'affaire. Jusqu'à ce que les cadavres changent de couleur de peau...


Mon avis

Un livre qui est arrivé un peu par hasard dans ma PAL, car ces derniers temps je sature niveau lecture Young Adult, du coup je me suis fait prêter ce bouquin policier par ma mère qui l’avait beaucoup aimé. 


Bien que ce soit un policier, l’intrigue avance plutôt lentement contrairement à la plupart du genre. On aurait tendance à oublier dans quelle collection ce titre est paru. L’enquête passe parfois au second plan, d’autres histoires se croisent (pour nous perdre ?), certains personnages apparaissent pour mieux disparaitre.

Nous sommes en pleine période de la Grande Dépression, et le terme Serial Killer n’existe pas encore. Lansdale possède une écriture dense qui nous entraîne dès les premières lignes dans les marécages spongieux et sinistres du Texas des années 30. Les portes ne sont jamais fermées à clé et les gens font confiance à tout le monde, sauf aux Noirs. Alors quand des femmes, d’abord, noires sont retrouvées, nues, torturées et attachées dans les marécages, les habitants Blancs de la ville n’en n’ont rien à faire. Sauf Jacob, le constable, un homme qui aura grandit avec l’idée que les hommes sont des hommes, qu’importe leur couleur. Harry, son fils découvre le premier corps, et va rester hanter par cette vision. Mais une femme noire a forcément été tuée par un Noir, ceci ne sont pas des histoires de Blancs. Un monde ou tout semble déjà dit : les Blancs ne se préoccupent pas des histoires des Noirs. Mais et si une femme blanche était visée ? Alors tout bascule, les Blancs veulent un coupable, et pourquoi pas un Noir ? Ou l’Homme-Chèvre ? Cette légende urbaine qui se balade dans les forêts alentours pour manger les enfants.
La chaleur monte, et les eaux bouillonnent, comme le sang des habitants. Les esprits s’échauffent, le Klan ne croit plus qu’à un seul coupable. Lequel verront-ils à travers leur masque ?
Dans ce monde en deux tintes, les personnages sont caricaturaux, mais on n’en demande pas plus. Les marécages sont secrets et les corps qui en surgissent, sordides. Un suspens potable, mais pas intenable, on devine le coupable vers la moitié du livre. Mais Harry, quand le découvrira-t-il, lui ? Et s’il était trop tard ? Et si les Blancs n’étaient pas en sécurité, entre eux ? Et si les Noirs étaient plus intelligents qu’eux ? 

mardi 21 février 2012

Top Ten Tuesday 22


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a initialement été créé parThe Broke and the Bookish et repris en français par Iani.


LES 10 LIVRES QUE VOUS ÊTES PRESQUE LE/LA SEUL(E) A AVOIR LU

Sujet assez sympa, et qui fait travailler. Parmi cette sélection je pense bien ne pas être la seule à les avoir lu, mais ce sont des livres que l'ont retrouve peu ou pas sur les blogs littéraires. La plupart sont des bons livres, mais très peu connus, ou peu médiatisé. 











Les aimants

Auteur : Jean-Marc Parisis
Edition : J'ai Lu
Collection : Littérature générale. Roman
Parution : 11 janvier 2012
Pages : 93

« Ava était-elle si exceptionnelle ? N'ai-je pas croisé pendant toutes ces années d'autres femmes comme elle, essentiellement disposées à la beauté, à la vérité ? Je ne le pense pas. Ava était vraiment incomparable. Toute vie est soumise aux lois de l'attraction. Ava aura polarisé la mienne très tôt, à un âge où certains corps sont très sensibles à la lumière. Ma vie avec elle, en sa présence, fut ma jeunesse, puis ma vie d'homme, jusqu'à maintenant. Aujourd'hui, le ciel est vide. J'aurais aimé raconter une autre histoire, mais c'est tout ce qu'il m'en reste, et je n'en reste, et je n'en reviens pas. »


Mon avis


Tout a commencé avec le titre. « Les aimants » m’a bel et bien aimanté à lui, et je vais rester accrochée un moment encore. A peine 100 pages qui se bousculent dans votre tête, et vous font prendre conscience de pas mal de choses. Une lecture qui vous chamboule parce quelle vous ressemble énormément.
Une histoire d’amour ? Certainement. Une histoire tragique ? Peut être plus. Mais « Les aimants » va au-delà de tout ça ! On va nous parler de deux personnes qui ne peuvent pas vivre l’une sans l’autre. Tantôt amants, tantôt amis. Proche et distant. Ils se quittent toujours pour mieux se retrouver.
100 pages dynamiques. Rien ne bouge, mais les scènes immobiles que nous suivons sont vivantes. Les deux personnages font vibrer les pages par leur magnétisme. Danse ininterrompue sur fond littéraire, l’amour qu’ils portent chacun aux mots, aux langues, aux œuvres vont les faire se rencontrer. Chacun de son côté comprendra qu’il ne rencontrera plus jamais une personne saisissant la manière dont tourne ce monde. Une personne qui porte le même regard qu’elle.  Ils font ressentir que le reste pourrait bien s’effondrer autour d’eux, ils sauront toujours ou se retrouver.

L’auteur ne donnera jamais la possibilité aux lecteurs d’entendre la voix d’Ava, car les dialogues sont inexistants. Pourtant il est simple de deviner le ton qu’elle emploi pour chacune des situations ou elle se trouve. Elle fait partie de ces personnes qui ne parlent pas fort, mais quand elle dit quelque chose tout le monde se tait pour l’écouter, car ce qu’elle dit est toujours sensé, brillant et intelligent.
On découvre un nouvel univers, à travers les mots de l’auteur, celui de cet homme et d’Ava, quelque chose de très intime, dans lequel le lecteur est convié, mais ce sent peut être un peu gêné de participer à cet étalage, à cette relation. Mais le narrateur invite, sans retenu. Un homme dont on ne connaitra jamais le nom, ce qui laisse penser qu’Ava a existée, en lui, pour lui.

Il est parfois difficile de mettre des visages sur certains personnages littéraires, et pourtant ici, les traits ce sont imposés avec facilité. D’un point de vue très personnel, je n’avais jamais ressentie ceci durant une lecture. Comme si j’avais pu être Ava, et le narrateur à la fois. Plus j’avançais dans cette lecture, plus je faisais des liens avec une relation que j’ai avec quelqu’un. Comme quoi, nous possédons tous un « aimant ». Qu’importe ce qui pourra arriver, qu’importe les désaccords ou les séparations, vous savez que ce ne sera jamais terminé.   

Ava est la femme que nous voudrions pouvoir être, et certainement que nous l’avons quelque part en nous. Nous sommes la Ava de quelqu’un, connu ou encore inconnu. 


dimanche 19 février 2012

Bleu Saphir

Auteur : Kerstin Gier
Edition : Milan
Collection : Macadam
Parution : 28 septembre 2011
Pages : 416

Spoiler, attention si vous n'avez pas lu le premier volume.

Gwendolyne, rendant visite à son grand-père dans le passé, en apprend plus sur ses deux cousins Paul et Lucy, deux gardiens qui l'ont précédée et qui doivent se cacher dans le passé pour de mystérieuses raisons. Second tome de la trilogie débutée avec Rouge rubis.


Mon avis


Suite tant attendue de « RougeRubis », le premier volume qui avait eu droit à un coup de cœur. 


Une traduction impeccable. Les dialogues sont pertinents, apportent toujours les informations nécessaires pour l’avancement de l’histoire. Le roman est crée à la perfection, souvenez-vous dans le premier volume Gwendolyn découvre qu’elle est une voyageuse du temps. Quand nous plongeons dans le deuxième tome, il ne s’est passé que quelques jours. Ce qui fait penser aux tragédies grecs qui se construisent en temps réel. La plupart des romans, surtout les trilogies ou saga, se déroulent sur plusieurs mois, voir plusieurs années. Ici l’innovation repose sur la rapidité des actions, ce qui apporte un dynamisme prodigieux.

L’auteur n’oublie jamais dans quelle époque elle envoie ses personnages, heureusement. Ce qui apporte une fluidité au récit, très importante. N’oublions pas que nous sommes dans un roman qui se base sur les sauts dans le temps. Aucune erreur n’est permise. Si les faits s’emmêlent ou ne se tiennent pas, cela brouille le lecteur, et rend la lecture pénible, le défaut que je reprochais à « Time Riders » d’Alex Scarrow dans l’une de mes chroniques en vidéos. 


Nous n’obtenons que très peu de réponses dans ce volume, Gwendolyn fait face à ce gêne qu’elle découvre par hasard, de voyageuse dans le temps, et va faire certaines rencontres plus qu’inattendues. La grosse part de mystère reste entière, et nous sera donc révéler dans le dernier tome « Vert Emeraude ». Les secrets sont bien gardés, et nous pousse toujours à vouloir en savoir plus. Pourquoi le Chronographe a été volé par Lucy et Paul ? Quel sens a la prophétie du Rubis, Gwendolyn ? Quel rôle joue le Comte de Saint-Germain ? Une ribambelle de questions qui auront, nous l’espérons tous, des réponses concrètes et surprenantes dans le dernier volume.


Les personnages sont toujours autant attachants, les gentils comme les méchants, car ils sont bien construits. Que ce soit les esprits que peut voir notre héroïne, qui ont un humour fantastique dans n’import quelles situations, et qui apporte toujours de la bonne humeur durant la lecture. Ainsi que Gideon le voyageur des De Villiers, qui se découvre enfin de plus en plus face à Gwendolyn. Et bien sur le Rubis elle-même qui est un personnage féminin très fort, malgré la situation dans la quelle elle se retrouve. Elle cherche forcément des réponses, mais personne ne souhaite les lui donner. Ses envies vont donc la pousser à certains actes, tout à fait réalistes dans le contexte, mais parfois irréfléchis.

Les décors sont décrit avec précisions et nous transporte littéralement dans l’univers de nos deux voyageurs. Ils sautent chaque jour dans le passé, les attitudes et les différents univers doivent donc être cohérants, avec l’époque ou ils se font transporter.
Une histoire toujours aussi originale, qui mérite d’être connue. Un troisième tome, dont j’attends beaucoup, et qui j’espère ne me décevra pas. 

vendredi 17 février 2012

In my Mailbox 10 et 11


Deux IMM pour un seul article. C'est en voulant mettre la 11ème, que je me suis rendue compte que la 10ème n'était pas présente sur le blog. Pour éviter de faire trop d'articles dans le vide, je condense le tout, ça sera plus simple.

In My Mailbox a été mis en place par Kristi du blog The Story Siren et inspiré par Alea du blog Pop Culture Junkie. C'est un moyen de partager les livres reçus chaque semaine dans notre boîte aux lettres ainsi que les livres achetés ou empruntés à la bibliothèque.




La page blanche

Auteur : Pénélope Bagieu / Boulet
Edition : Delcourt
Collection : Mirage
Parution : 18 janvier 2012
Pages : 176

Une jeune femme reprend ses esprits sur un banc sans se rappeler ni son nom ni ce qu'elle fait. Menant l'enquête tant bien que mal, elle tente de recouvrer la mémoire et de retrouver son identité.


Mon avis


Pénélope, ça va faire quelques années que je la suis à travers son blog, maintenant bien connu. Puis est arrivé Boulet, avec ses longues notes, toutes plus drôles les unes que les autres, mais un dessin pas top top. Le lien entre ces deux bloggeurs/illustrateurs/artistes? « La page blanche » une bande dessinée. Leur collaboration était déjà connue, alors on attendait le résultat. Et TADAM ! Coup de cœur. Pourquoi ? Explications :


Elle au dessin, lui au scénario. Un bon compromis. Des dessins pleins de sens, et des dialogues soit hilarants, tristes ou révélateurs. On va découvrir une jeune femme, assise sur un banc, jusque là, pas de quoi en faire un coup de cœur. Et pourtant. Elle ne se souvient de rien. La page blanche. C’est avec appréhension qu’elle rentre chez elle, avec un coup de chance elle retrouve son adresse dans son sac à main. Et à partir de là c’est la recherche, la quête d’identité. Ok, elle est libraire. Ok elle à un chat nommé Chester. Ok elle a couchée avec un de ses collègues informaticiens. Ok elle n’a plus de famille. Ok. Mais ça ne revient toujours pas !

Page après page, on est dans l’attente du « est-ce qu’elle va se souvenir de quelque chose ? » On découvre sa vie en même temps qu’elle, on est en plein suspense, tout le temps. Une trame qui tient la route, sans être barbante.

C’est avant tout ma collègue du rayon bande dessinée que je dois remercier pour cette découverte. C’est par une matinée banale en rayon librairie qu’elle arrive vers moi.
« Tu savais qu’on t’avais prise comme modèle pour la nouvelle BD de Bagieu et Boulet ? » ne l’ayant pas encore lu, je ne voyais vraiment pas de quoi elle voulait parler. « Mais si regarde ; un peu la même coupe de cheveux, même couleur. Libraire dans une grande chaîne de magasin, mais surtout ça ! » Son doigt s’arrête sur la planche ou notre héroïne découvre sa page Facebook, sa photo de profil n’est autre que celle-ci :


Et maintenant rigolons un peu, voici ce que l’on trouve sur mon profil Facebook. Ok la photo date un peu, elle doit avoir trois ans, et pourtant je fais toujours ce même gag débile de me dessiner une moustache sur le doigt (ça fera rire ceux qui comprenne).



Alors certes, après tout ça, j’avais envie d’en savoir un peu plus. Je m’y plonge un samedi soir ou je n’avais rien de prévu. Et là, impossible de la lâcher. Une chute simple, d’accord, mais qui m’a laissée sans voix. C’est une prise de conscience. Et finalement, on aimerait peut être bien, tous, pouvoir faire peau neuve, comme ça ! Recommencer à écrire son histoire en effaçant tout ce qui s’est produit avant. Comme un ordinateur remit à zéro. Comme un écrivain face à une page blanche.

Mon passage coup de cœur ? La double page sur les questions futiles et assommantes que l’on peut nous poser en librairie. Car c’est tellement ça. Page 104 et 105 « C’est un livre grand comme ça, oh et il est rouge » - « Je cherche le Bossu de notre Dame de César Hugo » - « C’est un gamin, y lit pas beaucoup, mais l’avait aimé le truc de magiciens au cinéma, mais pas le livre. L’aime les ordinateurs, vous voyez ? Qu’est-ce que vous me conseillez ? » … Bref, hilarant ! 

Et bien sur... La chronique en vidéo

Les filles au chocolat, tome 2 : Coeur Guimauve

Auteur : Cathy Cassidy
Edition : Nathan
Collection : -
Parution : 9 février 2012
Pages : 300
Tomes : 1, 3

Skye, 12 ans, est une fille cool et pleine de charme, avec son petit grain de folie. Mais elle se sent moins attirante que sa soeur jumelle Summer. Même Alfie, son meilleur ami, lui avoue qu'il craque pour sa soeur. Bien qu'elle aime sa jumelle, Skye aimerait aussi qu'on la remarque. Comment faire pour sortir de l'ombre en restant soi-même?




Mon avis



Merci aux éditions Nathan pour l’envoi de l’épreuve non corrigé de cet ouvrage, dont vous avez déjà pu découvrir mon avis, dans les grandes lignes, dans la chronique en vidéo. Ayant apprécié le premier volume, étrangement, il me tardait de retrouver les personnages de la famille recomposée de Tanglewood. 



L’auteur se penche sur un style plus profond que dans le premier, qui est une lecture très légère et très girly, soit pas du tout mon style. Ici la solitude que peu ressentir un être dans une famille nombreuse est approfondi et nous découvrons cette fratrie sous un nouveau jour. La narration est propre, sans fautes, très fluide et agréable. Bien que ce soit une lecture à conseiller à partir de 11 – 12 ans, le style est plus travaillé que dans certain livre pour adolescents et jeunes adultes. Alors qu’on pourrait s’attendre à quelque chose de bâclé, on se retrouve à nouveau très surpris par l’aisance de l’auteur. Un rythme soutenu, des situations ou des dialogues qui ne sont jamais ennuyants, mais qui apporte toujours une pierre à l’édifice et permet au récit d’avancer. L’âge des personnages, dans leurs attitudes et leur manière de s’exprimer est respecté, pour notre plus grand plaisir. Pas de caricature d’ado grognon, ou vulgaire, mais un accès très réaliste des différentes personnalités présentes.

Quel plaisir de pouvoir découvrir Sky l’une des jumelles de la famille. Un personnage peu marqué dans le premier tome, mais très intriguant. Il me tardait d’en découvrir plus sur cette fan de vintage et d’histoire. Peut être parce qu’elle m’est plus proche que les autres, en tout cas plus proche que Cherry que nous découvrions un peu niaise et naïve dans le premier. C’est en rentrant d’une soirée d’Halloween, que toute la famille découvre dans le grenier une vieille male ayant appartenue à leur ancêtre Carla, morte dans des circonstances étranges. Très vite Summer prend peur, tandis que sa sœur jumelle trouve cela fascinant. C’est avec entrain qu’elle va se plonger dans l’histoire de son aïeule.
Les secrets de famille apporte toujours une touche d’originalité à une œuvre, car on peut en faire un peu se que l’on veut, à condition de bien le faire, forcément. L’auteur nous livre ici de vrais secrets, avec une maison qui a sa part de mystère. La trame est donc beaucoup plus intéressante que dans le premier, qui avait un fil rouge très rose bonbon, comme sa couverture. Sky fait preuve d’une grande maturité pour ses 13 ans à peine. Tandis que toutes les autres sont portées sur les garçons et le maquillage, elle rêve de gitans, de vieilles robes et d’amour impossible.
Mais ou est passer le chocolat dans tout ça ? S’il est moins présent, il n’est pas envolé. Le roman se déroule en pleine St. Valentin, il a donc son heure de gloire. Heureusement. On a toujours un goût sucré sur les lèvres, et une terrible envie de boire ou de manger du chocolat durant cette lecture. Une sensation que l’auteur a su placer dans ses romans avec délicatesse et plaisir.

Rappelez-vous à quel point j’étais réticente face au premier volume, que j’ai pourtant lu en une journée. Je ne m’attendais pas à cette découverte lors de ma lecture du deuxième. Un vrai plaisir, comme un bon chocolat chaud. 







mercredi 15 février 2012

Partenaires

Partenaires? Choisi avec soins, tout simplement parce que j'ai des affinités avec eux, ce sont des personnes avec qui je partage beaucoup. Voulant vous offrir plusieurs avis sur une lecture, vous trouverez des petits signes en fin de chroniques qui vous enverront vers eux, pour avoir d'autres avis que les miens. 

Qui sont-ils?


Chroniques d'une libraire rousse N° 1 : J’ai trouvé mon costume pour carnaval

C’est quoi cette rubrique ? Une rubrique, pas essentiel au bon fonctionnement du blog, certes, mais j’avais envie de la faire, pour vous raconter un peu ma vie, pour me plaindre (oui j’aime me plaindre des fois), bref pour vous faire partager certaines choses de mon existence de ma vie de libraire rousse et célibataire.  



Carnaval c’est la croix et la bannière chaque année. «Je fais quoi ?». Autant je peux avoir des idées de génies, autant des fois, et c’est souvent le cas, c’est un peu le costume à l’arrache, en dernière minutes. Mais cette année, comme l’année passée, je m’y prends à l’avance. Enfin presque. Je trouve l’idée un mois avant, en me disant «Cette fois je gère, j’ai le temps de le confectionner», ou pas. Ou pas, parce que cette année, comme l’année passée, le costumes va être prêt dans l’après-midi même.
Et comme je suis une fille compliquée, je n’aime pas les costumes tout fait. J’adhère totalement au fait d’apporter sa pierre à l’édifice, donc en général je me transforme en atelier couture-déco-peinture-sticker durant une semaine. Et le pire, c’est qu’à la base j’ai jamais aimé carnaval.

1.      C’est en pleins mois de février, on se les caille donc puissance mille.
2.    Vu qu’il fait froid, tu empile des couches et des couches par-dessus ton costume, du coup on le voit même plus.
3.      Ou alors tu prévois, et tu mets les couches sous ton costumes, mais du coup à peine tu rentre sous une tente que tu meurs de chaud.
4.      Les gens veulent toujours que tu devines en quoi ils sont déguisés, et comme leur costume est pas aussi top que le tiens, et bien tu ne reconnais pas.
5.      En général au mois de juin tu retrouve encore des confettis dans tes poches (mêmes des vêtements que tu n’as pas porté durant les festivités).

Ensuite bien sur, il ne faut pas voir le mal partout. En règle général, chaque année je dis à tout le monde que je ne reviendrais pas l’année suivante, parce que carnaval ça craint et qu’il fait froid. Et pourtant les gens arrivent à me trainer avec eux, chaque année ! Cherchez l’erreur ! Mais c’est une bonne excuse pour faire la fête, de pas se prendre la tête côté tenue de sortie, car de toute manière tu vas pas à carnaval pour trouver ton âme sœur, ou alors t’as peur de rien et tu tente d’être sexy quand même, mais faut oser !
De plus je dois avouer, oui j’avoue, j’adore trouver des idées de malade pour mes éventuels costumes ! Mais les choses totalement irréalisables !
Bref, j’ai toujours voulu avoir un costume de belle princesse à la Disney. La belle robe, la couronne et tout! Mais ça, c’est le genre de costume que tu ne peux tout simplement pas ressortir intacte d’un carnaval. Donc à éviter. On conseillera plutôt un truc simple, avec des fringues pas trop dommage.

A part ça, carnaval ça vous parle ? Ou vous faites plutôt comme si ça n’avait pas lieux ?

lundi 6 février 2012

Chronique de la fin du monde, tome 2 : L'exil

Auteur : Susan Beth Pfeffer
Edition : Pocket Jeunesse
Collection : Grands formats
Parution : 1er septembre 2011
Pages : 333

Lorsqu'un astéroïde percute violemment la Lune, semant le chaos dans le monde entier, Alex Morales se retrouve seul avec ses deux soeurs. Il n'a pas dix-huit ans et doit se débrouiller dans New York, envahie par les flots. Pour chercher ses parents disparus, trouver de quoi manger, de quoi se chauffer, et simplement pour survivre, Alex sera amené à faire des choix qui changeront son destin à jamais.


Mon avis
Nous le savons maintenant depuis quelques années, le genre dystopique est à la mode. Aucune maison d’édition n’y échappe, tout le monde y va de sa plume pour réinventer un monde futur bon ou mauvais. Mais pour un nouveau monde, il faut d’abord que l’ancien prenne fin. C’est le défit que révèle Susan Beth Pfeffer avec sa trilogie sur l’anéantissement de tout ce que l’on connait. Avec deuxième volume, elle nous projette dans l’une des villes les plus importantes de la planète : New York.
Sa trame principale s’accroche à l’idée que la lune se fait percuter par une météorite, le phénomène n’inquiète personne jusqu’au moment ou l’on remarque que l’astéroïde a frapper plus fort que prévu. Voilà que la lune s’est dangereusement rapprochée de la terre, provoquant toutes sortes de catastrophes.

Il est important de toujours s’attarder sur le style d’un auteur, seulement ce n’est pas comme avec la musique dans les livres. L’ayant déjà dit une fois, je trouve qu’il est aujourd’hui difficile de parler de style, les auteurs ont beaucoup d’imagination, mais pas de style particulier. Les expressions sont toujours les mêmes, car les gens s’arrêtent plus volontairement sur les histoires, le fond, l’action, les personnages que sur leur manière d’écrire. Fini les Duras, Yourcenar, Poe et autres grands auteurs de l’époque. C’est terminé de deviner un auteur par son style.
Pour ce cas, je dirais que rien n’est désagréable, il y a eu un mélange de personnages à un moment, ce qui me gêne toujours autant, car je trouve que ce sont des erreurs que l’ont peut éviter.

N’oublions pas que nous revivons toujours les mêmes instants, à travers des personnages différents. Le fil rouge on le connait. Il faut donc s’attacher aux nouveaux personnages, apprendre à les connaître. Et c’est dommage que dans celui-ci ce soit plus difficile. Alex, Bri et Julie ne m’ont que très peu plu. Alex est beaucoup trop lent, il n’est au courant de rien, devient colérique. Julie est insupportable et égoïste. Quant à Bri elle s’enferme dans sa croyance en Dieu, ce qui m’a franchement déçue. Certes personnes ne sait comment nous réagirions face à une situation pareille, mais le côté religieux, c’était de trop pour moi.
Contrairement au premier volume, ou toute cette famille très unis, qui s’entraide dans cette petite maison, sont très attachants. On a envie de leur tendre la main, de leur dire que ça va aller. Je disais que pour le premier j’étais en apnée par moment, stressée par la situation, bien quelle ne se produise par réellement, j’avais l’impression d’y être.
Dans ce second tome, j’ai juste ressentie du froid. L’odeur de la mort, et les rues désertes. Mais il n’y avait pas autant de tension que dans le premier. Peut être parce que nous connaissions déjà cette situation à travers le premier ?

Un bon deuxième volume, mais des personnages qui auraient mérité d’être plus travaillés. 

Le faire ou mourir

Auteur : Claire-Lise Marguier
Edition : Rouergue
Collection : Doado
Parution : 14 septembre 2011
Pages : 102

Vus de l'extérieur, ils faisaient plutôt peur, ceux de la bande à Samy, avec leurs coupes de cheveux étranges, leurs vêtements noirs, leurs piercings... Mais le jour où les skateurs s'en sont pris au nouveau du collège, Dam, avec son physique de frite molle, c'est Samy qui s'est interposé et lui a sauvé la mise. Et c'est comme ça qu'ils se sont rencontrés, et que l'histoire a commencé. Samy a essuyé le sang qui coulait de la tempe de Dam, avec sa manche noire. C'était la première fois que quelqu'un le touchait avec autant de douceur...


Mon avis
Habituellement, je ne lis jamais les remerciements de l’auteur. Car je ne me sens pas concernée, ce sont des personnes qui me sont inconnues, en général des proches de l’écrivain. Mais ici, un nom m’a fait m’arrêter aux remerciements : Nicola.
«A Nicola, merci pour Indochine. Merci d’avoir amené ce groupe si loin, il m’a révélé une part de moi-même qui m’était inaccessible. Merci d’être juste toi.» La fan d’Indochine qui est en moi n’a pas hésité une seconde, il me fallait lire ce livre.

Une auteur qui a du style. Un vrai. Qui a trouvé sa plume, qui a su trouver les mots qu’il fallait pour parler des maux adolescents. Un rythme soutenu, très peu de pauses pour respirer, car « Le faire ou mourir » fait partie de ces livres qui ne vous laissent aucun moment de répits.
La narration se fait à travers Damien, comme s’il écrivait une lettre, ou un journal. Il n’y a aucun dialogue, seulement les mots de Damien qui raconte ce qui ne va pas.

Que peut-on trouver d’original dans la vie d’un adolescent qui est mal dans sa peau ? Qui découvre son homosexualité et qui s’automutile ? Une vie triste, qui va voir une brèche grâce à Samy et sa bande. Le personnage de Damien est travaillé à la perfection. Quand il se retrouve seul dans la salle de bain avec sa lame de rasoir, on a envie de le prendre dans les bras, de lui dire que ce n’est qu’un passage que tout s’arrangera. Il est si fragile. Une famille qui ne le soutient pas, et qui va l’empêcher de voir Samy et sa bande de gothique. Alors les marques sur son corps vont se multiplier, et on a l’impression d’y être, de se faire lacérer à sa place. Claire-Lise Marguier nous décrit ses scènes avec tellement de précision que l’on pourrait prétendre à du vécu.
Puis, soudainement, tout s’emballe. Tout va très vite. On ne sait plus ce qui ce passe. Damien craque et se met à faire n’import quoi. Et arrive la chute. Qui nous scotch sur notre canapé. Une fin des plus originales pour un simple roman.

Un grand merci à cette auteur que je ne connaissais pas, mais que je vais surveiller. Elle m’a permis de me retourner vers les éditions du Rouergue et sa collection Doado. Des textes qui disent les choses comme elles sont, qu’importe si c’est trash et que ça choque.


Divergent, tome 1

Auteur : Veronica Roth
Editeur : Nathan
Collection : Blast
Parution : 6 octobre 2011
Pages : 435

Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq factions. À 16 ans, elle doit choisir sa nouvelle appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d'aptitudes n'est pas concluant.

Elle est divergente.
Elle est en danger de mort.



Mon avis
Ce livre tout le monde le connaît, ou presque. Quel bloggeur n’a pas vu sa couverture, lu son résumé depuis sa sortie ? Il remporte un franc succès auprès de beaucoup de lecteurs, et c’est en ce début d’année que je le découvre.

Une écriture classique, qui de nos jours n’impressionne plus personne, le temps est un peu révolu ou l’on reconnaissait un auteur à son style, car aujourd’hui, avec la masse éditoriale, tout se ressemble, à moins d’avoir ce petit quelque chose en plus. Ce que ne possède, malheureusement pas Veronica Roth. On la confondrait facilement avec une Alyson Noël, Stephenie Meyer et autre auteurs à la mode dans la littérature adolescente.

Et le problème, ce qui fait qu’elle ne se distingue pas des autres, c’est que l’on ressent un manque de dynamisme dans ces pages, une lenteur effrayante, un manque d’action qui nous ferait presque lâcher l’affaire avant la fin. Le début est trop long, les passages inutiles pullulent. Mais un seul mot nous rattache à ces pages : Divergent. L’envie de savoir ce que cela représente rythme les pages. C’est ce qui donne de l’importance à cette histoire. Car la plupart des dialogues sont sans intérêts, donnent l’impression d’être là pour combler les pages.

L’intrigue repose uniquement sur la signification de Divergent. Qu’est-ce qu’un Divergent ? Comment Beatrice-Tris va gérer son entrée chez les Audacieux ? Elle qui n’est qu’une Altruiste, une fille effacée. L’univers dans lequel les personnages vont évoluer est original, quand on crée un futur éventuel, tout est possible, ce qui laisse énormément de liberté et d’imagination à l’auteur. Roth nous propose un monde nouveau, régit par cinq groupes différents, ou les personnes sont classés selon leur personnalité, leurs instincts. Grâce à ces factions le monde est en paix. Ou presque. Et c’est précisément ce qui m’a dérangé. Il ne se passe rien, tout est trop parfait, ce qui rend la chose totalement impossible. J’avais de la peine à imaginer un monde aussi utopique, sans vagues. Contrairement au futur apocalyptique qu’a crée Suzanne Collins avec Hunger Games. Le monde, serait capable de contrôler la population par des jeux télévisés où des gens s’entretuent. Ici l’ambiance est trop calme, tout est trop plat. Alors on peut espère que cela cache quelque chose, et que les grands de cet univers complote contre le monde en leur faisant croire qu’ils sont en sécurité. Ce qui va forcément amener à un renversement. On croise les doigts pour le second tome.
Mais heureusement la plupart des personnages sont très bons, et donne envie de les découvrir encore. Pour commencer Tris, qui dès le départ avait perdu beaucoup de point, selon moi, trop effacée, trop discrète. Mais c’est une altruiste, c’est dans sa nature. Alors on pense la voir comme ça chez les Audacieux. Elle évolue. Elle gagne en maturité, devient très forte, autant physiquement que psychiquement. Elle devient un personnage féminin comme je les aime. Tout comme Quatre, qui est un personnage très énigmatique, il apporte une touche de mystère à ce roman.

Pour conclure, j’ai trouvé dommage que le roman prenne autant de temps à se mettre en place, car la période d’initiation des novices Audacieux est très longues, avec trop de passages inutiles, l’action n’arrivant que vers les dernières pages. Pourtant je sens du potentiel pour le second tome qui devrait être plus prometteur.