Prendre le temps. Me poser, pour vous parler de mon expérience en tant
que programmatrice de stand de salon, pour le Salon du Livre de Genève. Tout a
commencé en automne 2015, après le Livre sur les Quais, les directrices du
Salon du Livre me contactent pour me proposer de prendre en main la
programmation d’un nouvel espace, le pôle Young Adult. Il faut partir de zéro,
j’ai quasiment carte blanche, et comme point de départ les plannings des autres
espaces. Je commence par contacter les maisons d’édition, leur demande de me
proposer des auteurs, ou je propose de moi-même des auteurs que j’aimerais
recevoir. Tenter d’avoir des gros noms, pour descendre la demande selon
l’offre. Beaucoup d’échanges, beaucoup de changements de planning, un puzzle
constant jusqu’aux derniers jours avant le salon. J’ai passé de nombreuses
soirées, plantée devant mon tableau Excel, à essayer de faire la meilleure
programmation possible et à commander les livres qui correspondent le mieux à
cet espace.
Le stand est prêt à accueillir les visiteurs
La semaine de toutes les réponses arrive enfin, et le mardi, j’ai la
tête dans les cartons, avec mes collègues de cinq jours, pour donner vie à ce
stand. On déballe, on met en place, on fait des piles, etc. Mercredi c’est le
jour J, l’espace ouvre enfin ! C’est la course, car il faut accueillir les
auteurs, commencer les premières tables rondes, aller se faire maquiller pour
le plateau de La puce à l’oreille, revenir sur le stand, repartir pour le
plateau, faire des photos, répondre à quelques questions, interviewer Emma
Daumas, qui m’a fait une belle impression. Bref, c’est l’effervescence !
La fin de la première journée arrive enfin, on respire un grand coup, et on
repart de plus belle avec le dîner d’inauguration, en compagnie de Vincent et
de l’auteur Jean-Luc Marcastel, qui ne voulait pas se retrouver tout seul. Je
tombe sur Bruce de la chaîne et du livre E-Penser, quelqu’un de très gentil. Le
repas est plus que copieux, et vers 22 heures on repart pour l’hôtel. Une
bonne nuit de sommeil nous attend.
Jeudi et vendredi se ressemblent, on court, on vend, on accueille, on
questionne. Et on rigole beaucoup durant le live du Salon le vendredi soir en
compagnie d’Emilie, et les auteurs Olivier Gay et Gabriel Katz qui ont joué le
jeu. La grosse journée de samedi arrive, et je stresse d’avance. Je dois
recevoir la Youtubeuse Andy Raconte et son livre Princesse 2.0. Je tente d’obtenir
des guide-foule pour essayer de contenir les jeunes filles qui attendent depuis
deux heures l’arrivée d’Andy. Malheureusement, ces derniers n’arriveront jamais.
Juste avant de commencer, je rencontre enfin cette princesse des temps
modernes. Andy est grande, impressionnante, mais semble timide et elle-même
impressionnée par ce qui l’attend. Pendant ce temps, Hugo des Questions Cons
gère lui-même ses fans, prend le temps de faire des blagues, des photos et des
dédicaces. Je le trouve franc et détendu, quelqu’un avec qui on apprécie
papoter. Il restera d’ailleurs bien plus longtemps que prévu pour pouvoir
contenter toutes les personnes qui sont là pour lui. Andy, quant à elle, doit
partir après deux heures de dédicace. Les larmes des jeunes fans et
l’impatience des parents se fait ressentir, la foule commence à gronder, et la
sécurité arrive enfin. Il faudra sept personnes pour la faire sortir du salon. Cent-trente
chanceuses auront pu avoir leur dédicace et leur photo, les quatre-cent-cinquante
autres… rentreront chez elles, tristes pour quelques heures de ne pas avoir pu
faire un câlin à leur idole. Je souffle un bon coup, le plus gros de la journée
est passé ! Et j’en suis ravie. L’histoire d’Andy aura fait le tour du
salon.
Emilie Bulledop s'amuse au whisper challenge avec l'auteur Clélie Avit
On attaque beaucoup plus sereinement la journée de dimanche, qui
promet d’être calme comparée à samedi. La blogueuse Melissa Bellevigne arrive
pour se faire interviewer par ElooBooks, la dédicace se met également en place,
et contrairement à la veille, les fans sont beaucoup plus détendus et attendent
patiemment que Melissa puisse parler à tout le monde. Un vrai plaisir.
La journée se termine, les cartons arrivent et on remballe les
bouquins. Je me remballe moi-même dans le train. La maison arrive, et se
transforme en véritable cadeau après cette semaine exténuante. Mais on ne se
repose pas sur nos lauriers pour autant. Lundi arrive déjà, et le travail
reprend, sans pause…
C’était une expérience incroyable ! Un moment hors du temps.
J’avais l’impression de vivre dans une bulle durant cinq jours. Il y a eu des
moments plus faciles que d’autres, mais je les garde tous comme des instants
uniques qui ne peuvent que me faire grandir pour la suite.
Jean-Luc Marcastel ne rigole pas quand il dédicace :)