jeudi 31 mars 2016

Dylan Dubois

Auteur : Martine Pouchain
Editeur : Sarbacane
Collection : Exprim'
Parution : 4 novembre 2015
Pages : 299
EAN-13 : 9782848658216

Après un an en foyer, Dylan, un garçon de 16 ans tendre et solitaire, rentre chez lui... où une surprise l'attend : son père a remplacé sa mère, partie trois ans plus tôt.
A priori, Dylan n'a rien contre Cynthia, sa séduisante belle-mère. Sauf quand elle met son chien Rusty dehors « parce qu'elle ne supporte pas son odeur ». Et puis, Dylan ne comprend pas pourquoi son père mute caniche dès qu'elle le siffle...
Mais le pire, c'est quand il comprend. Cynthia n'est pas juste une belle-mère désagréable : c'est une machine à démolir les gens.
Dylan n'a plus qu'une issue : se tirer avec Rusty, ¤ direction la foret !


Mon avis



Mon amie Virginie m’a offert ce livre pour Noël, et c’est tout naturellement que nous avons décidé de le lire en lecture commune. 2016 est déjà bien entamée, et mon premier coup de cœur de l’année est arrivé. Dès les premières lignes, je savais que ce livre en avait sous la couverture, mais les dernières furent révélatrices à mon coup de cœur !

Martine Pouchain m’a transportée avec son style rural, proche de ses lecteurs, sans paraître trop « djeuns » ou à côté de la plaque. Elle donne vie à Dylan de manière naturelle. Sa plume habite complètement son personnage, on s’attache à lui, et on ne veut plus le quitter. Plus l’histoire avance, plus elle en devient malsaine pour ces héros d’aujourd’hui. Mais la libération n’est pas loin, une solution drastique qui n’ouvrira pas les yeux qu’à Dylan.

Dylan Dubois a fait une année de foyer, alors que son père accro à la bouteille n’arrivait plus à s’occuper de lui. Mais maintenant, tout ceci est derrière la petite famille, qui est sur le point d’être recomposée. Cynthia est la nouvelle copine du paternel, et même si avec ses yeux de poupée on lui donnerait le bon Dieu sans confession, Dylan… ne la sent pas. Et effet, cette bonne femme n’était pas vraiment pressée de voir revenir le rejeton de son futur mari. Bonnes manières par devant, et coups de pute par derrière, Cynthia est une véritable diablesse. Alors avant que ça foire, Dylan préfère foutre le camp !
La première moitié du roman se concentre sur la nouvelle relation familiale. Si cela peut paraître long à la base, vu que le cœur du roman est la partie aventure en solo de Dylan, il n’en est rien ! L’auteure répand une sorte d’aura sur les pensées de notre protagoniste, qui nous séduisent du début à la fin. On veut en apprendre plus sur Dylan, on aime sa manière de penser et de voir la vie. Chaque monologue interne du jeune homme est passionnant.
Quand il décide de partir, commence alors une autre histoire. Celle d’une rédemption, d’une découverte de son être profond. Quelque chose de naturel, mais de mystique également. Il prend le temps de s’arrêter sur les petits bonheurs de la vie, de prendre son temps, de compter sur la bonté des gens. C’est peut-être le seul aspect étrange de ce roman, Dylan tombe les 90 % du temps sur des gens adorables, prêts à lui rendre service. Tant mieux. Mais ne serait-ce pas légèrement utopique ? Ou alors notre société est tellement mal dépeinte par les médias qu’on en oublie la gentillesse des gens.

L’atmosphère de ce roman a tout pour me plaire. C’est exactement le genre d’état d’esprit qui me colle à la peau. S’évader, partir et ne revenir que quand on sera prêt. Mettre les voiles, juste pour se soulager d’un poids qu’on ne contrôle plus. Se perdre à contempler le vide, le paysage et le temps qui passe. Ce roman est une véritable bouffée d’espoir ! Voir des forêts, des gens gentils et des problèmes qui finissent par s’arranger. De quoi vouloir aller de l’avant.

lundi 28 mars 2016

Le salon du livre de Genève et moi




Fin 2015, une belle collaboration a commencé à prendre forme. Le Salon du livre de Genève m’a proposé de créer un stand et une scène dédiés à la littérature Young Adult. Boudée dans les médias traditionnels, c’est pourtant une littérature qui abonde sur Internet. Le tout se complète plutôt parfaitement. Alors, si à Paris, un salon littéraire entier lui est dédié, avec la jeunesse et la petite enfance, en Suisse… c’était un peu le calme plat.
Cette année, tout change, puisque je me retrouve aux commandes d’une programmation complète ! Le challenge est énorme, mais des opportunités pareilles, on n’en rencontre pas tous les jours, il faut savoir les saisir.

Au programme donc, des auteurs, que je confirmerai petit à petit ici. Des rencontres avec d’autres booktubeurs. Des moments de discussion autour d’un sujet. Des dédicaces d’auteurs. Des jeux et des défis ! Tout ça dans une ambiance loft et cosy (je n’ai pas encore vu les plans, mais ça promet d’être vraiment chouette). Le but de cette scène est avant tout d’être participative. Je souhaite que les gens qui assistent aux tables rondes puissent participer directement, ne se gênent pas pour prendre la parole avec les intervenants. Ce sera avant tout un moment de partage autour d’une littérature qui a parfois de la peine à sortir des mailles d’Internet.

Quand ? Du 27 avril 2016 au 1er mai 2016.
Où ? À Palexpo, Genève (train : Genève Aéroport, une fois sorti de la gare on passe devant l’Aréna de Genève, on traverse le pont qui surplombe l’autoroute, et on y est !

Programme  (mise à jour régulière)

Mercredi 27 avril

  • Paul Béorn et Melissa Pollien, à 13h 
  • Emma Daumas ("Supernova"), à 14h

Jeudi 28 avril
  • Jean-Luc Marcastel et Marie Pavlenko, à 14h
  • C. J. Daugherty à 15h
  • Pascal Pinteau à 17h

Vendredi 29 avril 
  • David Hofmeyr et Myra Eljundir à 13h
  • Olivier Gay et Gabriel Katz à 15h
  • Stéphane Michaka et Meropée Malo à 17h
  • Challenge, jeux et quizz à partir de 19h (soirée nocturne)

Samedi 30 avril
  • Victor Dixen à 11h
  • Andy Raconte et Hugo les questions cons à 13h
  • Sophie Kinsella à 15h
  • Samantha Bailly et Cindy Van Wilder à 16h
  • Rencontre Booktube à 17h

Dimanche 1er mai
  • Clélie Avit à 11h
  • Melissa Bellevigne à 13h
  • Rencontre Booktube à 15h

jeudi 17 mars 2016

Paranoïa

Auteur : Melissa Bellevigne
Editeur : Hachette
Collection : Black Moon
Parution : 30 mars 2016
Pages : 300
EAN-13 : 9782013974233

La psychiatre Lisa Hernest est appelée à l'institut Saint-Vincent, en banlieue parisienne, pour rencontrer sa nouvelle patiente Judy Desforêt, paranoïaque, souffrant d'hallucinations et enceinte de cinq mois. A sa grande surprise, celle-ci fait preuve d'une lucidité et d'un discernement exceptionnels. Au fil des entretiens, Lisa sent ses convictions personnelles et professionnelles s'ébranler.


Mon avis 

Merci aux éditions Hachette et à Cécile pour ce partenariat (que je lis avant sa sortie, c’est le deuxième de l’année, moi je dis que c’est bon signe !). OK, je rencontre l’auteure et les éditeurs lors d’une soirée le 18 mars prochain, donc bon… lire le livre avant, c’est mieux quand même. Durant ma lecture, j’ai essayé le plus possible de dissocier Melissa Bellevigne, l’auteure, de GoldenWendyBeauty, la youtubeuse, pour garder un esprit neutre.

Après avoir terminé ma lecture, je me demande si la collection Black Moon est la plus appropriée pour ce roman, ainsi que l’étiquette « Jeunesse —Young Adult ». Plus j’y pense, et plus je me dis que… ce roman n’est pas vraiment de la jeunesse. C’est un roman. Point. Avec des touches de mystère et de fantastique.
On découvre deux personnages radicalement différents ; Judy et Lisa. Le roman est à deux voix, se déroule dans le présent et dans le passé, ce qui ne pouvait que me plaire. J’aime vraiment beaucoup, quand les auteurs décident de jouer avec le temps, de commencer dans le présent pour installer une intrigue, et de retourner dans le passé pour que le lecteur en apprenne plus, petit à petit.

Judy est une jeune fille, enceinte, enfermée dans un établissement médical. Elle tente de mettre fin à ses jours alors qu’elle porte encore l’enfant. Lisa est là pour percer le mystère qui englobe Judy, quitte à ne plus avoir de vie en dehors de ça, et mettre sa vie de couple en péril.
Le personnage de Judy m’a touchée. Sa folie devient de plus en plus compréhensible quand on commence à la connaître. Elle voit quelqu’un. Alwyn, un être invisible aux yeux du monde, mais pas aux siens. Capable de lui parler, elle passe vite pour une détraquée. Ses parents pensent d’abord à un ami imaginaire… qui aurait de la peine à partir et à laisser grandir leur fille. Mais le temps n’y fait rien, et un cadeau de son arrière-grand-mère, morte il y a plusieurs années, n’arrange pas la situation. Judy veut se mettre en quête de son mystère et celui de son aïeule. D’abord fragile et renfermée, la jeune femme prend vite le taureau par les cornes pour mener à bien son enquête, quitte à aller jusqu’à Londres. Je me suis sentie proche d’elle, pour une raison toute bête ; l’ami imaginaire. Je me souviens en avoir toujours eu un, j’ai inventé les meilleures histoires de ma vie avec lui. Alors forcément, ça m’a rappelé des souvenirs.
Lisa est une femme, proche de la quarantaine, qui rêve d’avoir un enfant. Alors, quand sa patiente est enceinte, forcément, l’envie de l’aider est encore plus forte. Là aussi, c’est un personnage touchant. Sa vie est un éternel tiraillement entre plusieurs voies. Tantôt celle de son métier, qui lui demande souvent de beaucoup s’impliquer, de l’autre son mari qui trouve qu’elle s’engage trop justement. On aurait pu s'attarder plus longuement sur son personnage, on la découvre finalement comme étant le médecin de Judy, quelques bribes de sa vie de temps en temps, mais pratiquement tous ses passages ne sont centrés que sur sa patiente. 

Le mystère autour d'Alwyn, le personnage que voit Judy me chiffonne encore un peu. Pas tant qui il est, mais ce qu'il est, et pourquoi Judy peut le voir. (J'ai une scène des "Cinq Légendes" en tête quand je pense à cette histoire) Une fois cette éclaircissement sur le personnage d’Alwyn, la fin, se précipite un peu. On avance tout d’un coup rapidement dans les événements, et je n’ai pas eu réponse à toutes mes questions. On quitte les personnages très vite, alors qu’on a pris le temps de faire leur connaissance et de les apprécier. 
Malgré ces petites zones d'ombre j'ai passé un bon moment de lecture. La plume de Melissa Bellevigne se lit vite et bien, sincèrement je n'ai pas vu passer ma lecture. 

mardi 15 mars 2016

Les noces clandestines

Auteur : Claire-Lise Marguier
Editeur : Rouergue
Collection : La brune
Parution : 6 février 2013
Pages : 120
EAN-13 : 9782812604591

La séquestration n'avait pas été préméditée. Tout au moins au début. Pour dire vrai, tout ce qui m'y a conduit est un enchaînement de hasard ; quand vous auriez cru à ma volonté de nuire ou à une part de perversité, vous vous seriez fourvoyés.

Je n'ai aucunement l'intention de vous détromper. Mais je peux vous raconter.


Mon avis



Claire-Lise Marguier est une auteure qui me hante, en quelque sorte, depuis ma lecture de « Le faire ou mourir ». J’ai été transportée et choquée par ses mots, et son histoire si juste. Je me réjouissais de découvrir autre chose d’elle, « Les noces clandestines » me tendait les bras, je n’ai pas résisté.

Sa plume me fera à jamais chavirer je pense. Qu’importe l’histoire finalement, elle m’embarque avec elle, et je suis sous le charme. Comme le marin face aux chants des sirènes. Ici, notre narrateur est un être sans visage. Sans nom. Sans identité. Habituellement, je n’aime pas avoir si peu d’informations sur un personnage. J’aime modeler des êtres dans ma tête, pour les rendre les plus vivants possible. Mais là, rien. Impossible. Je l’ai vaguement imaginé grand, mince, presque maigre. Une coupe de cheveux impeccable, un style classique, voire inexistant pour se fondre dans la masse.
Dans la cave, ce narrateur construit un abri parfait. Une sorte de sanctuaire, où seul l’être le plus pur pourrait venir vivre. Il se met en quête de cette personne, prend son temps et décide d’analyser chaque personne qu’il croise, pour être sûr de ne pas se tromper. Quand il trouve la perle rare, un jeune sans-abri près de son immeuble, il est bien décidé à le faire vivre dans cette pièce si spéciale. Va alors s’installer entre les deux hommes, une relation très particulière…

Durant une bonne partie de ma lecture, je ne comprenais pas l’attitude du jeune SDF. Il est la perfection du narrateur, mais ne cherche jamais à s’enfuir, à riposter, à se défendre, et provoque même l’affrontement pour se faire remettre plus bas que terre par son geôlier. C’est une partie d’un jeu qui pourrait vite déraper si les règles venaient à changer. Les défis muets se chevauchent, et chacun essaie de prouver à l’autre qui est le maître. Jusqu’à la fin de la partie. Le moment où le vainqueur sort de sa transe, où les vérités éclatent, et révèlent les vrais visages de chacun.

À la fin de ma lecture, je ne savais pas si j’avais aimé ce livre, ou non. J’avais eu la même réaction pour « Rien ne s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan. C’est le genre de livre qu’il faut prendre le temps de digérer. Les laisser agir sur notre mental, les sentir se dissoudre dans nos chairs. Après quoi, ils nous habitent complètement, nous font réfléchir sur tellement de choses, et tout s’éloigne petit à petit du sujet principal du roman. Mais on s’en fout. On se rappelle les réflexions qu’il nous aura amenées. Et on l’aime pour cela. Pour son côté osé également, sa thématique qui sort de l’ordinaire et qui brusque un peu le lecteur.

lundi 14 mars 2016

Bilan de vie et de bibliothèque de février 2016



Avoir une réponse positive de mon nouvel employeur. Voir la neige tomber, comme on saupoudre un gâteau de sucre glace. Avoir le retour, heureux, d’une cliente sur un livre conseillé pour un cadeau de Noël. Partir en live, littéralement, sur YouTube avec mes copines. Un bon restaurant pour les 50 ans de maman. Mettre de l’ordre dans mes playlists YouTube. Écouter Vincent lire à haute voix. Voir Cid tout l’après-midi. Me trouver jolie. Piquer un fou rire. Trouver Fribourg magnifique en blanc. Parler d’avenir avec une amie, et trouver que nous avons de la chance. Passer une Saint Valentin classique, bien accompagnée. Transformer mon agenda avec une toute nouvelle organisation. Aller me faire tatouer. Faire deux corbeilles de repassage d’un coup, pour avoir une longue pause avant la prochaine. Se plonger dans un week-end à 1000. Lire toute la journée, vraiment toute la journée. Se balader au soleil, pas trop chaud, ni trop froid. Écrire le matin, plutôt que le soir. Passer de l’hiver au printemps, puis de nouveau à l’hiver, en 3 jours. Nettoyer l’appartement de fond en comble. Passer 1 h 30 d’interview avec La Liberté sans s’en rendre compte, tellement le feeling passait bien. Lire les mots de mes collègues dans la grande carte pour mon départ. Regarder les Oscars en live avec les copines. Ne pas dormir de la nuit et partir pour Paris pour une semaine de formation.

Un mois de février chargé en émotions. Qui promet un mois de mars plein d’aventures. J’ai quitté ma place à la Fnac, pour rester libraire, mais sur le site Glose.com et c’est une nouvelle façon de conseiller des livres qui s’offre à moi. J’ai angoissé un peu, comme tout le monde quand de gros changements arrivent, mais je vois ces changements comme une évolution, et quelque chose de positif. 

Mes lectures ne furent pas toutes « wouah » ce mois-ci, mais ce n’est pas grave. J’ai tout de même eu de belles surprises. Je suis très heureuse de poursuivre les lectures communes avec Vincent, d’ailleurs ce mois-ci on s’est attaqués à la relecture de L’Épouvanteur. C’est notre petit moment détente en fin de journée, quelques chapitres qu’on se lit l’un à l’autre. 

MES LECTURES



Livres chroniqués :

Le mois est déjà bien avancé. 
Mais j'espère que vous vivez de merveilleuses aventures.  


Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...