vendredi 12 octobre 2018

La fille de l'Irlandais


Susan Fletcher a surtout eu de bonnes critiques avec Un bûcher sous la neige, on doit me le prêter d’ailleurs. J’avais reçu ce titre-là dans un swap, et l’automne me semblait la période idéale pour me lancer dans cette histoire.

J’avais une petite appréhension après relecture du résumé. J’imaginais une histoire finalement un peu bateau, et j’avais peur de m’ennuyer. Grossière erreur de jugement de ma part, j’ai découvert une plume merveilleuse. L’autrice mélange les époques de ses personnages, les instants et les souvenirs. C’est un peu déroutant au départ, mais très agréable. Je trouvais ça différent. Ce n’est pas le tout de trouver une bonne intrigue, une bonne histoire, le style est aussi important.

"Evangeline, Evie ou encore Eve, est une petite fille de 7 ans, orpheline, va découvrir la vie à la campagne dans le Pays de Galles chez ses grands-parents. Peu après son arrivée, Rosie, une fillette de son âge, disparaît. Les soupçons pèsent sur tout le monde…"

Evie est attendrissante. On a de la peine pour elle, forcément. Elle perd sa mère brutalement, alors qu’elle ne connaît personne d’autre. On va la placer chez ses grands-parents maternels, qu’elle n’a jamais vus, et avec qui elle va devoir vivre maintenant. C’est un quotidien beaucoup moins triste que ce à quoi je m’attendais. Le résumé parle de reproches de son entourage, et j’avais peur que ses grands-parents lui mènent la vie dure, et ne l’aiment pas. Finalement, c’est un climat très serein et aimant qui règne dans la petite ferme du Pays de Galles. Les employés de la ferme apprécient la petite fille, et Evie va développer une passion pour la vie à la campagne.
Le rythme de l’autrice nous fait découvrir la fillette durant son enfance, mais également à l’âge adulte. Elle sera passée de Evie à Eve, et pose un regard différent sur cet été marquant, où Rosie a disparu. J’ai beaucoup aimé le changement de ton dans la narration. Les pensées d’une petite fille se confrontent à celles d’une adulte. C’étaient vraiment des points de vue intéressants et différents.

Comme l’autrice le veut bien, j’ai apprécié Daniel, Billy et les grands-parents. J’ai détesté Mr Phipps et Lewis. Ses personnages secondaires ne sortent pas de l’ordinaire. Mais elle les utilise bien, au bon moment. L’intrigue de la disparition de Rosie est rapidement un prétexte pour diminuer des personnages mal vus par le reste des habitants. Chacun accuse le voisin, et les gens sont bourrés de rancœur les uns envers les autres.
L’autrice soulève des sujets intéressants, grâce à une histoire loin des clichés.


Autrice : Susan Fletcher
Éditeur : J'ai Lu
Collection : Par ailleurs
Parution : 19 mars 2008
Pages : 318


mercredi 10 octobre 2018

La fille du roi Arthur, tome 1


Première lecture du Pumpkin Autumn Challenge, j’avais envie de quelque chose de rapide, et facile. Ce livre est dans ma PAL depuis sa sortie en 2015. Visiblement, la suite ne sera jamais traduite, Hachette a déjà épuisé le titre.

De mon point de vue, c’est une mauvaise réadaptation de la légende arthurienne. Quand je lis un roman classé en jeunesse ou ado, j’essaie toujours de me remettre dans la peau de la lectrice que j’étais à cet âge. J’évite de trop en demander à un roman. Mais quand on lit certains titres jeunesse, qui sont si bien, difficile de ne pas être critique envers ceux qui le sont moins, juste parce qu’ils sont classés en jeunesse. Donner de la qualité aux jeunes lecteurs est important. Et ce roman manque de beaucoup de choses.

L’univers est bâclé. Qu’on s’attaque à inventer quelque chose de complètement nouveau, en l'occurrence que le roi Arthur et la reine Guenièvre aient eu une fille, pourquoi pas. Mais l’histoire de Camelot, des chevaliers de la Table ronde et d’Arthur est inexistante. Le jeune lecteur ne connaissant pas cet univers n’y comprendra pas grand-chose. Qui est Merlin ? Et Mordred ? Trop de zones d’ombres dès les premières pages. L’avantage des légendes, c’est qu’on peut modifier certains aspects, sans qu’on crie trop au scandale. Mais implanter des personnages importants, sans les présenter, c’est partir du principe que le lecteur les connaît. Dans un premier tome, ça me semble un peu utopique.

Autre problème, l’âge des jeunes personnages n’est pas cité. On sait tous qu’à cette époque l’enfance prenait fin rapidement. Et très vite, les garçons comme les filles devaient faire partie de la société et tenir le rôle qui leur incombait. Ici, Rihanna (non, non je ne rigole pas) est une petite princesse protégée sur l’île d’Avalon. Tout le monde sauf elle sait qui elle est, et ce qu’elle est censée devenir. Quand elle apprend le décès de son père et sa destinée, elle passe d’un extrême à l’autre, en moins de 24 heures. En quelques jours, elle devient une guerrière et fait plier un chef saxon en quelques minutes. Même avec toute la bonne volonté du monde, j’avais de la peine à y croire.

Il manque du rythme, du réalisme et de la cohérence. Je ne suis qu’à moitié étonnée que Hachette ait épuisé le titre, sans éditer la suite.


Autrice : Katherine Roberts
Editeur : Hachette
Collection : -
Parution : 8 avril 2015
Pages : 314

lundi 8 octobre 2018

Ecouter mon cycle


La magie des livres, c’est de pouvoir trouver son bonheur sur n’importe quel sujet. J’ai toujours aimé l’occulte, la nature, la sorcellerie. La pratique Wicca m’intéresse beaucoup, mais c’est un sujet très vaste, et étant totalement autodidacte sans tout suivre, difficile de vous en parler clairement. Pour essayer de faire simple, je crois à la magie verte, en la nature, aux cristaux, aux herbes et à la magie intérieure. (L’ouvrage « Wicca » de Scott Cunningham est plutôt intéressant, et assez libre, si le sujet vous intrigue un peu.)

Vous parler des menstruations ici me semblait un bon commencement, car c’est à travers elles que j’ai vraiment pu me détacher et aller vers ce que je voulais depuis de nombreuses années. Avant ce que je vais vous décrire plus bas, je peinais à me trouver. Je ne me sentais pas en accord avec différentes choses, à commencer par ce en quoi je croyais. Étrangement, je ne me sentais pas légitime, alors que c’était un raisonnement bidon.

Dans cet article, je vous parlais de la cup (et du stérilet) et j’ai souligné quelque chose qui aujourd’hui a changé. Au moment de cet article, et il n’y a encore pas si longtemps que ça, je clamais ouvertement que mes menstruations je m’en passerais bien, mais pas pour une question de douleur, juste parce que ça m’embête. Je rembobine un peu pour vous en dire plus.

Jusqu’à mes 24 ans, mes menstruations étaient un cycle plutôt passif de ma vie. J’ai la chance de ne pas éprouver de douleur durant cette période, mais c’était surtout que je trouvais ça gênant, dans le sens pratique. Qu’importe le moyen de protection hygiénique, je trouvais ça chiant. Puis c’est à cet âge-là que le désir d’avoir des enfants s’est confirmé. Après l’arrêt de ma pilule, chaque mois quand quelques gouttes de sang apparaissaient dans ma culotte, c’était la déprime. J’ai donc commencé à détester mes menstruations. Quand je suis tombée enceinte, je les ai vite oubliées. Le retour de couche aura été un peu long, un mois et demi très bancal et complètement déréglé. La pose du stérilet au cuivre a suivi, et le rythme est revenu. Mais je gardais toujours cette haine envers mes menstruations. Je ne les voulais plus. N’étant pas fan des hormones, je ne voulais pas les stopper de façon non naturelle. J’ai donc pris mon mal en patience.


Et puis j’ai recommencé à m’intéresser à la Wicca, pratiques et croyances que je gardais au fond de moi, mais que j’avais un peu reléguées dans la base arrière de mon cerveau.
À travers mes différentes lectures (et j’en présenterai d’autres avec le temps), je me suis arrêtée sur le féminin sacré. Après la lecture de La puissance du féminin de Camille Sfez, mes menstruations sont devenues importantes. J’ai appris à les respecter, à les accepter et à les connaître. J’ai commencé mes diagrammes lunaires, et depuis, je me comprends mieux. Le diagramme lunaire est une sorte de tracker (pour faire simple) que l’on sépare en quatre saisons : hiver (menstruations), printemps (pré-ovulatoires), été (ovulations) et automne (prémenstruel). Chaque jour, on note dans quel quart on se trouve. C’est ainsi que j’ai pu découvrir que pour l'instant j’ovulais durant la nouvelle Lune et que j’avais mes menstruations durant la pleine Lune, ce qui ferait de moi une femme Lune Rouge, quelqu’un de tourné vers son développement intérieur. Suivre mon cycle, mettre des mots sur mes différents ressentis selon les saisons de mes lunaisons me permet de mieux comprendre mes humeurs ou mes émotions. Aujourd’hui, j’ai appris à vivre avec, et à m’écouter.
Entrer dans cette étape de redécouverte de mon cycle m’a ouvert les yeux sur ce que je voulais vraiment. C’est grâce à ça que j’ai pu enfin me rediriger vers ce en quoi je crois depuis des années. J’ai réussi à mettre la légitimité à la poubelle, dans ce domaine, mais pas que. Et le syndrome de l’imposteur m’a quittée.

Le blog n’est pas uniquement littéraire, vous l’avez compris depuis un moment. De nouvelles tranches de vie vont apparaître, ici et sur Instagram. Ce sont les deux plateformes les plus bienveillantes et ouvertes d’esprit que j’utilise, et c’est sur celles-ci que je compte vous parler gentiment de Wicca et toutes les choses que je fais graviter autour de cette pratique.


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