Auteur : Jo Baker
Editeur : Le livre de poche
Collection : Le livre de poche
Parution : 1er avril 2015
Pages : 453
EAN-13 : 9782253068501
Sur le domaine de Longbourn résident les Bennet
et leurs cinq filles, en âge de se marier.
À l'étage inférieur veillent les domestiques.
Personnages fantomatiques dans l'oeuvre de Jane
Austen Orgueil et préjugés, ils deviennent ici
les protagonistes du roman. Mrs Hill, l'intendante,
orchestre la petite troupe - son époux, la juvénile
Polly, Sarah, une jeune idéaliste qui rêve
de s'extraire de sa condition, et le dernier arrivé,
James - d'une main de fer. Tous vivent au rythme
des exigences et des aventures de leurs patrons
bien-aimés. Une fois dans la cuisine, les histoires
qui leur sont propres émergent et c'est tout
un microcosme qui s'anime, pendant qu'Elizabeth
et Darcy tombent amoureux au-dessus.
Mon avis
Qui n'a pas rêvé de se balader dans les couloirs de la maison des Bennet, marcher à travers ces champs, sentir l'herbe qui glisse entre les doigts et soudain apercevoir le visage de Mr. Darcy. "Orgueil et préjugés" m'aura fait vibrer, et je ne demande qu'à y retourner. Jo Baker l'aura fait.
Ici l'auteur choisit un point de vue qu'on ne voit pas souvent. Depuis que je regarde "Downtown Abbey" j'ai apprit à découvrir ces personnages dans l'ombre, les femmes de chambres et les valets. Les cuisines comme territoires et des contraintes souvent ignorées. A Longbourn nous allons découvrir ces gens qui vont par monts et par vaut pour apporter des lettres, faire des courses, laver le linge et ce par n'importe quel temps. Ces personnages aussi troublants que les gens qu'ils servent.
Jo Baker reprend la chronologie du roman de Jane Austen en nous montrant un autre pan du décor. Fini les salons et les bals. Ici Sarah, James, Polly et les autres nous entrainent dans leurs vies tout aussi prenantes que celles des Miss. Pourtant une plume un peu lente aura été le défaut de cet ouvrage, qui aurait mérité un rythme un peu plus soutenu. Je n'ai pas souvenir de m'être ennuyé durant "Orgueil et préjugés", mais ici les scènes étaient par moment beaucoup trop longues, et sans intérêt. Ce qui relève le roman reste sans doute les personnages et le après, quand Lizzy dit oui à Dary, et après ? Jo Baker nous le montre...
Sarah est le premier personnage que l'on découvre. Servante depuis son enfance, elle ne connait que la maison des Bennet. Et pourtant, elle rêve d'autre chose. Sa vie va être bouleversée par l'arrivée de James le nouveau valet. Quelque chose la gêne chez cet homme, elle n'a aucune confiance en lui, il cache quelque chose. On s'attache facilement à cette jeune femme, elle trime jour et nuit, et pourtant on sent cette fragilité, cette rébellion même, en elle. Souvent surprise par ses propres actes elle sait que sa vie est ailleurs qu'elle ne servira pas les Bennet toute sa vie. Son côté têtu la rend sympathique et accessible, elle est pleine de nuances, souvent perdu dans le brouillard de son esprit, elle va faire des choix important durant ce roman.
James est bien sur le protagoniste masculin. Bien qu'on ne l’aperçoit qu'en surface durant plus de la moitié du livre, on se doute qu'il cache quelque chose. Il n'est pas net, mais fait tout pour brouiller les pistes. Sa révélations n'est pas des plus intéressante, mais j'ai aimé ce personnage tout en simplicité et gentillesse. Malgré son secret il tente d'être un valet idéal. J'ai eu un coup de coeur pour cet homme qui cache des coquillages dans un petit sac, qui parle la langue des bêtes et qui rend service comme il respire.
J'ai beaucoup aimé que l'auteur rajoute un passé à certains personnages de Austen. Mr. Bennet porte soudainement un autre visage, et j'ai trouvé cela innovant. On en apprend plus sur Lizzy également et sa vie après Longbourn, sa vie avec Darcy. Ca m'a ravie de la revoir en si bonne compagnie (on craque presque toutes sur Darcy, nous sommes d'accord ?).
Et devons nous réellement parler des décors, des ambiances de l'atmosphère de ce roman ? Attendez les premières bourrasques de l'automne, les flocons de l'hiver pour le lire. Idéalement pas loin d'un feu qui crépite, une tasse de thé avec un nuage de lait, et l'ambiance est complète. Revoir Longbourn, revoir les landes qui entourent ces maisons. Comme je disais, on arrive presque à sentir l'herbe qui passe sous nos doigts. La pluie qui martèle les fenêtres. Le vent qui souffle à travers les portes mal fermées. C'est certainement la grande force de ce roman, malgré ces quelques longueurs, il retranscrit à merveille les paysages de Jane Austen.
Coucou Margaud ! Merci pour cette découverte, ayant adoré "Orgueil et préjugés" je rajoute ce livre dans ma wish-list ! Et oui, je suis d'accord, nous craquons presque toutes pour Mr.Darcy ;) comment ne pas craquer ?!
RépondreSupprimerHello Margaud ! J'ai lu ce livre au début de l'été et franchement je l'ai adoré ! D'ailleurs c'est grâce à une de tes vidéo où tu nous montrais tes achats que je me le suis procuré. Et oui Mr. Darcy est incontestablement une figure masculine du romantisme pour laquelle je craquerai toujours !
RépondreSupprimerMerci à toi pour cet article !