vendredi 24 janvier 2014

Revanche

Auteur : Cat Clarke
Editeur : Robert Laffont
Collection : R
Parution : 17 octobre 2013
Pages : 490
EAN-13 : 9782221136447

La vie est injuste.
Jem Halliday est amoureuse de Kai, son meilleur ami, qui est gay.
Pas vraiment l'idéal, mais Jem s'est faite à l'idée.

La vie est cruelle.
Une vidéo de Kai en compagnie d'un garçon a été postée sur Internet.
Il ne l'a pas supporté et s'est suicidé.

Sa vie ne sera que vengeance.
Quoi qu'il lui en coûte, Jem a décidé de découvrir qui sont les responsables et de les faire payer, un à un, jusqu'au dernier...


Mon avis 


Finalement assez déçue du dernier livre de Cat Clarke Cruelles j’avais de très bons espoirs envers celui-ci, tout d’abord grâce au sujet qui m’a toujours touchée, je voulais en savoir plus sur Revanche.

Sur le fonctionnement de P.S. I Love you, Kai va laisser une série de lettres à sa meilleure amie Jem après son suicide (je ne vous apprends rien, la mort de Kai est explicite dans la quatrième de couverture). Le récit est donc découpé de manière a toujours laissé de la place aux lettres du jeune homme. Et à côté de ça l’auteur nous livre également des instants de vie quand il était encore là, quand tout allait bien. Quand lui et Jem faisait les 400 coups ensemble, riaient et pleuraient. C’est la découverte d’une belle amitié, qui ne demandait rien à personne, car les deux personnages se suffisent à eux-mêmes. Puis vient le drame, on avance alors un peu maladroitement dans les flashbacks, les moments présents et les lettres, le tout n’est parfois pas très clair et on peut facilement se perdre dans le temps. D’autant plus que Robert Laffont n’a pas fait plus d’effort sur leur traduction, tout comme Cruelles ce livre comprend quelques petites coquilles qui mine un peu notre lecture. Personnellement devoir me concentrer sur une phrase car il y a des fautes, me fait perdre le sens de ce que j’étais en train de lire.

Kai est certainement le personnage qui m’aura le plus plu. Malheureusement on ne le voit finalement pas assez. Mais son histoire est triste et bien réelle. Trop de jeunes sont aujourd’hui encore accusés d’être homosexuel, d’autres sont trop gros, trop maigre, trop brune, trop blonde, trop grand, trop petit... bref, différent. Mais la différence n’est pas acceptée. Et c’est ce moment de la chronique que je redoutais le plus finalement, j’y ai pensé toute la nuit « je me livre ou je ne me livre pas ? » mais personnellement je n’ai pas très bien vécu ma scolarité, pour d’autres raisons que les personnages que l’on retrouve ici, mais qu’importe la raison du rejet, je me suis automatiquement identifiée à Kai et Jem. Outsiders. Différents.
Kai m’a surprise par sa manière de ne s’être pas plus battu avant de baisser les bras. Entre le moment de la publication de la vidéo et son acte il se passe très peu de temps, trop peu de temps. J’aurais imaginé plus de persévérance de sa part. Une semaine d’école et de regards haineux qui l’auraient achevé, peut être… Par la suite, j’ai aimé son caractère à travers les lettres qu’il a écrit, c’est d’autant plus difficile de l’imaginer penser sauter, alors qu’on le découvre si jovial et drôle en parlant à Jem.

Cette dernière m’a pas mal déstabilisé durant ma lecture. Je l’ai trouvé naïve et molle. Mais finalement plus j’y repense et plus je l’apprécie. Finalement je me suis rendue compte à quel point elle me ressemblait. Être différent à deux c’est supportable, on peut surmonter des épreuves quand on est deux. Son ami était un peu son bouclier, la personne qui lui permettait de ne pas flancher. Mais une fois Kai parti elle se retrouve seule, avec ses cheveux noirs et son maquillage trop prononcé. Puis les lettres arrivent, une par mois. D’abord en pleur les mots de Kai finissent par la rassurer et lui redonner courage, encore quelque temps. Mais ce que le jeune homme n’aurait pas voulu, Jem décide de le faire ; se venger. Alors certes ses changements sont d’abord des défis puis par la suite des mises en scènes pour mieux se rapprocher de ses ennemis. Là encore je me suis retrouvée en elle, changer des choses chez soit pour se faire accepter des autres, se mentir à soi-même en quelque sorte juste pour passer inaperçue. Mais tout ça prend trop de temps, elle met ses plans en place mais on aurait pu y aller plus rapidement, car au final il y a pas mal de blabla pour pas grand-chose. Cette lenteur nous fait prendre conscience dans quoi elle s’est fourrée, sa revanche est soudainement en demie teinte, car elle aime peut être faire partie des populaires, et se prendre la tête pour une couleur de haut. Rien de plus.

Et le final. On assiste à un milieu certes un peu lent, mais les 100 dernières pages je les ai lus en apnée. Les révélations ont été pour moi à la hauteur de ce que j’attendais. Cat Clarke nous offre une fin digne de tout. Par contre si vous recherchez une histoire avec pleins d’espoir et de combat pour une belle cause, passez votre chemin. Ce livre est là pour dénoncer, faire mal, ouvrir les yeux sur l’injustice qui est faite tous les jours, que ce soit dans les écoles ou ailleurs et sur les solutions tragiques que choisissent certaines personnes ne pouvant plus supporter qu’on les pointes du doigt tous les jours. Cette lecture aura remuée beaucoup de choses en moi, et quand un livre arrive à toucher des points sensibles, pour moi c’est que l’auteur a fait du bon travail.

A la fermeture du livre je ne savais pas trop quoi en penser. Oui certains aspects de la narration m’ont dérangé, mais en même temps l’histoire en elle-même aura sauvé le tout. Je ne peux pas attribuer le coup de cœur à cause des coquilles, mais l’histoire dérangeante vaut le détour. Cat Clarke rattrape le coup grâce à ce livre qui restera, je pense, longtemps dans ma mémoire.

Les avis des copinautes : Nessa, Azariel, Mathieu, Cranberries et d'autres sur BBM

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5 commentaires:

  1. Contrairement à toi, Jem m'a assez énervée, cependant je comprends ton point de vue sur elle.
    Mais comme pour toi, les 100 dernières pages auront été celles qui m'ont le plus tenu en haleine. Je me demandais vraiment si le livre allait se terminer comme je le pensais, ou s'il y aurait tout de même une petite note d'espoir... On peut dire que Cat Clarke est une sadique avec ses perso ^^

    Et merciii pour ton lien vers ma chronique :D J'ai eu un petit sourire béat le en voyant ^^

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    Réponses
    1. Je deviens un peu dyslexique moi ^^
      Ma dernière phrase laisse à désirer :p

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  2. Il à l'air vraiment sympa, rah, Margaud mon porte-monnaie pleure quand je lis tes chroniques, tu écris vraiment bien.
    Bisous, ♥

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  3. Ce livre est une véritable claque oui ! Même 1 ans et demi après l'avoir lu je me rappelle encore de cette fin...

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