mercredi 24 janvier 2018

Charley Davidson, tome 8 : Huit tombes dans la nuit

Avec douze chiens de l'enfer à mes trousses, il n'y a qu'un seul endroit où je pouvais me réfugier : un vieux couvent à l'abandon. Mais m'y terrer pendant des mois, enceinte jusqu'aux oreilles, n'a rien d'une sinécure. D'autant que Reyes semble malade même s'il me jure qu'il va bien. Heureusement, je ne manque pas d'amis. Et j'aurai bien besoin d'eux, parce que ce qui s'annonce a de quoi surprendre n'importe qui, même moi !


Mon avis

On se souvient de la fin du tome 7 ? Ok, Darynda Jones monte le niveau encore d’un cran ! Oui, c’est possible. Pourtant, l’action va se dérouler sur quelques jours, et non pas des semaines comme elle avait l’habitude de le faire.

Charley, toujours enceinte mais bientôt au bout, est cloîtrée dans un couvent pour éviter que les chiens de l’enfer ne les déchiquètent, elle et Pépin. Reyes est un véritable zombie et ne dort pas depuis des mois (8 pour être exacte) de peur de perdre les deux femmes de sa vie. De plus, il y a le mariage de Cookie et oncle Bob. Bref ! Tout le monde est serein et pas du tout sous pression. Et pour finir, Charley, incapable de rester en place, mène deux enquêtes à distance.

Les réponses arrivent, l’action se prépare et ce huitième tome déboîte ! J’avais peur en le commençant, car la première journée est interminable. Avec Moody, on pensait même que tout le roman allait tenir sur cette unique journée. Mais non, heureusement. On a des questions en tête depuis le début, et là, elles trouvent enfin réponse !
Encore une fois, quand le plus important commence, ça va très vite, et il faut suivre. La plume de l’autrice est toujours très rapide, et on n’a pas toujours le temps d’intégrer ce qu’elle vient de nous révéler. Elle joue sur le retournement de situation, et même la petite enquête qu’essaie de résoudre Charley passe complètement au second plan.

Pour ce qui est du réalisme de la grossesse de Charley, on repassera, je mets ça sur le compte de son état de faucheuse ++. Car non, enceinte tu ne peux pas soulever une masse. T’es à peine capable de te baisser pour mettre des chaussettes. Mais soit.

Même si le début est un peu long, la suite remonte le niveau et nous apporte des réponses qu’on attendait depuis longtemps !


Autrice : Darynda Jones
Éditeur : Milady
Collection : Bit-Lit
Parution : 22 janvier 2016
Pages : 379

EAN-13 : 9782811216412

samedi 20 janvier 2018

Le puits des mémoires, tome 2 : Le fils de la lune

Fuyant le royaume d'Helion où leur tête est mise à prix, Nils, Karib et Olen sembarquent pour Woltan, sur les traces de leur identité. Pourquoi ont-ils assassiné le plus puissant roi du monde ? Dans leur quête de la vérité, ils vont découvrir un royaume fascinant, colossal, aux frontières des terres barbares. Mais leurs poursuivants n'ont pas abandonné la traque... Pour les fugitifs sans mémoire, c'est l'heure des révélations, et de la plongée dans le grand nord, où leur vie ne tient qu'à un fil.


Mon avis

Des fois, j’attends des mois (ou des années) avant de lire une suite, mais là… il me fallait continuer. Gabriel Katz est super fort pour les intrigues et les révélations. Le premier volet de cette trilogie lançait bien la machine, le tome 2 est quant à lui hallucinant !

On laissait Nils, Olen et Karib sur un bateau, après avoir réussi à fuir les cavaliers qui les poursuivent depuis des semaines. Toujours sans mémoire, ils essaient chacun de se souvenir qui ils sont, et ce qui pousse tout le royaume de Woltan de les pourchasser à travers plusieurs pays. L’intrigue est donc encore bien épaisse, difficile d’y voir clair dans cette purée de pois.
Arrivés à Woltan, sur les lieux « du crime », l’heure est aux révélations. On n’attend pas le troisième et dernier tome pour enfin avoir des réponses ! Karib et Olen retrouvent rapidement leurs véritables identités, et tout ce qu’elles comportent. Nils restera plus longtemps dans le brouillard.

Niveau palpitations, cette suite joue avec nos nerfs. On tremble et on tourne frénétiquement les pages pour espérer enfin avoir une réponse. Un début de révélation. Bref, qu’on réponde à nos nombreuses interrogations.
Le trio est toujours aussi tordant. Ces trois ce sont trouvés. Ils se complètent parfaitement, et c’est encore plus drôle à voir quand leurs identités sont révélées. Nils est toujours mon préféré (et à l’heure où j’écris cette chronique je suis en pleine lecture du dernier tome, et il l’est toujours). Sa patience et son calme à toute épreuve m’impressionnent et me rassurent aussi. Même si les choses commencent à avancer, il garde son flegme. Olen est plus fougueux et imprévisible ! Quant à Karib, il arrive rapidement à se refaire à son ancienne vie et tente de garder le contrôle et de faire face, sans rien montrer de son ignorance.

Le message de ces romans est intéressant. Comment vivre, sans mémoire ? Et si dans notre ancienne vie, celle avec mémoire, nous étions complètement différents de ce qu’on est en train de devenir maintenant ? Les trois personnages vivent exactement cette situation. Parfois, des bribes de réactions de leurs anciennes vies reviennent, et leurs paraissent étrangères, alors que ce sont des automatismes. Si nous étions avares, deviendrons-nous généreux ou dépensiers dans notre nouvelle vie ? L’auteur s’amuse avec ses personnages, efface la craie du tableau, et recommence. Mais des fois, l’éponge n’enlève pas tout, il reste des traces et on peut les apercevoir selon l’angle ou la lumière. La mémoire d’Olen, Karib et Nils fonctionne un peu comme ça.

Les paysages changent dans ce nouveau tome. Fini le désert et la sécheresse, Woltan est une terre de neige et de glace. Idéal pour le challenge Cold Winter, en plus ! Forcément que je suis bien plus séduite par cet atmosphère glaciale que par la chaleur du tome précédent.

Je n’en attendais pas moins de cet auteur, de cette trilogie. Pour l’instant, je suis conquise.


Auteur : Gabriel Katz
Editeur : Scrinéo
Collection : -
Parution : 18 octobre 2012
Pages : 407
EAN-13 : 9782919755929


mercredi 17 janvier 2018

Les âmes grises

«Elle ressemblait ainsi à une très jeune princesse de conte, aux lèvres bleuies et aux paupières blanches. Ses cheveux se mêlaient aux herbes roussies par les matins de gel et ses petites mains s'étaient fermées sur du vide. Il faisait si froid ce jour-là que les moustaches de tous se couvraient de neige à mesure qu'ils soufflaient l'air comme des taureaux. On battait la semelle pour faire revenir le sang dans les pieds. Dans le ciel, des oies balourdes traçaient des cercles. Elles semblaient avoir perdu leur route. Le soleil se tassait dans son manteau de brouillard qui peinait à s'effilocher. On n'entendait rien. Même les canons semblaient avoir gelé.


Mon avis

J’ai lu Claudel il y a de nombreuses années avec La petite fille de Monsieur Lihn, qui m’avait beaucoup plu. On m’avait ensuite souvent vanté les mérites des Âmes grises, et tant d’autres de ses romans. Je me suis donc embarquée dans cette histoire, sans rien connaître de son intrigue.

Tout va se dérouler dans une petite ville, proche de la frontière, proche de la guerre, proche des soldats qui tombent durant la Première Guerre. Une institutrice va venir se perdre dans cette ville, où personne n’aime les étrangers. Pourtant, sa personnalité va plaire à tout le monde, la rendant indispensable ! Puis le premier drame arrive. Quelques années plus tard, il sera suivi d’une autre tragédie, impossible à résoudre. Qui aurait pu faire cela ?

Si j’avais une chose à reprocher au niveau de la plume, ça serait l’inondation de descriptions. Le lecteur va rencontrer différents personnages, qui eux-mêmes connaissent d’autres personnages, totalement secondaires, voire même tertiaires. Et l’auteur entre dans certains détails concernant ces derniers, qui n’apportent finalement rien à l’histoire. J’avais cette sensation d’entrer très rapidement dans la maison de quelqu’un et d’en ressortir tout aussi rapidement. On n’a pas le temps de les connaître, mais on nous donne trop d’informations à leur sujet. Il y avait un certain juste milieu qui n’était pas là. J’ai du coup ressenti une sorte de cassure à certains moments, car l’auteur prend le temps de présenter des personnages qui par la suite seront inutiles, et même oubliés. On perd le rythme du roman.

Les personnages principaux sont très intéressants. Dépeints de manière un peu grossière des fois, comme une caricature. J’ai aimé qu’on exagère certains de leurs traits.
Grâce à une intrigue assez « simple », l’auteur met en avant les pires côtés de l’être humain. Mais aussi ses qualités, pour certains. J’ai aimé ma lecture, mais peut-être que j’en attendais plus. L’ambiance est là, on est dans une atmosphère brumeuse et très froide. Une terre gelée, des gens détruits par la guerre et leur propre inhumanité. Le fin mot de l’histoire n’est pas bluffant, mais souligne un stade d’atrocité qu’on retrouve malheureusement trop parmi les nôtres.


Auteur : Philippe Claudel
Éditeur : Le livre de poche
Collection : -
Parution : 1er mars 2008
Pages :279

EAN-13 : 9782253109082

samedi 13 janvier 2018

Nous avons toujours vécu au château

« Je m'appelle Mary Katherine Blackwood. J'ai dix-huit ans, et je vis avec ma soeur, Constance. J'ai souvent pensé qu'avec un peu de chance, j'aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l'index est aussi long que le majeur, mais j'ai dû me contenter de ce que j'avais. Je n'aime pas me laver, je n'aime pas les chiens, et je n'aime pas le bruit. J'aime bien ma soeur Constance, et Richard Plantagenêt, et l'amanite phalloïde, le champignon qu'on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont décédés. »


Mon avis

Ambiance grand château et mystère autour de la mort de ses habitants. Tout était fait pour me plaire. Malheureusement, le roman s’est révélé un peu trop court pour que l’intrigue prenne réellement.

Le château a toujours fait partie de cette petite ville. Les habitants de la ville ne préfèrent pas s’en approcher, et rêvent de voir partir les trois dernières personnes de cette illustre famille. Tout le monde sait que quelque chose d’atroce, un meurtre, a eu lieu entre ces murs, mais personne ne sait exactement ce qu’il s’est passé. Les bourgeois de la ville se permettent encore de s’inviter pour le thé, histoire de glaner quelques détails qu’ils ne connaîtraient pas encore sur cette tragique affaire.

Les personnages sont attendrissants, au début. Mary-Katherine est la plus jeune des sœurs. Pleine d’imagination, elle protège le château à sa façon. Pour elle, rien ne compte plus que sa sœur, vivre avec elle et n’être dérangée par personne. Constance est l’aînée, et l’accusée. Innocentée, elle porte pourtant sur elle encore toute la culpabilité du drame. Il lui est impossible de sortir et d’affronter le monde. C’est d’ailleurs toujours Mary-Katherine qui est chargée de faire les courses. L’oncle est le plus drôle. Il a failli y passer lors du fameux soir, mais s’en est sorti. Il en garde des séquelles, et ne sera plus jamais le même. Aigri et un peu fou, il n’hésite pas à abuser un peu de cette folie pour faire tourner les curieux en bourrique.

Ce trio est donc attendrissant, mais se détériore rapidement. Ce qui va avec l’intrigue finalement. On a l’impression d’avoir cueilli des fleurs, et de les voir se faner petit à petit. De plus, un personnage supplémentaire va faire son entrée, et accélérer par mal d’événements. J’ai aimé ces passages. On sent que le pire n’est pas encore arrivé, que tout peut s’écrouler en l’espace d’une page.
J’aurais voulu en avoir plus, car j’ai trouvé le roman trop court pour son intrigue. L’autrice aurait facilement pu approfondir certains aspects. En outre, comme la folie a une grande importance, elle méritait d’être montrée encore plus. Je suis restée un peu sur ma faim. On n’entre pas assez dans les détails, ce qui fait que l’attachement n’est pas là.

La révélation est très bonne. On l’a soupçonnée depuis le début, mais rien ne nous le confirme avant les dernières pages. La fin est un peu tirée par les cheveux, j’avais de la peine à l’imaginer et à la trouver réaliste.


Autrice : Shirley Jackson
Editeur : Rivages
Collection : Rivages-Noir
Parution : 19 septembre 2012
Pages : 234
EAN-13 : 9782743623982


mardi 9 janvier 2018

L'Epouvanteur, tome 12 : Alice et l'Epouvanteur

«Destinée à être instruite dans l'art de la magie noire, j'ai passé deux ans sous la direction de la plus puissante des sorcières. Lizzie l'Osseuse. J'ai vécu pendant cette période des choses que je n'ai jamais racontées à mon ami Tom Ward. Des choses terrifiantes...»
Depuis plusieurs années. Alice combat aux côtés de l'Épouvanteur, John Gregory et de son apprenti, Thomas Ward.
Afin de détruire le Malin, ce dernier doit accomplir un dangereux rituel lors de la prochaine fête d'Halloween. Pour cela, il a besoin de trois objets sacrés : trois armes. Il en a déjà deux. La dernière, une lame surnommée «Douloureuse», est cachée dans le repaire du Malin.
C'est à Alice qu'il revient de la récupérer. La voici contrainte de retourner dans le monde de l'Obscur où ses ennemis l'attendent à chaque recoin. La jeune sorcière va découvrir qu'elle n'a jamais été aussi puissante... ni aussi proche de la mort.


Mon avis

On se rapproche de la presque fin ! Et oui, officiellement, le 13e tome annonce la fin de la série principale, mais l’auteur a publié une trilogie/suite/spin-off. Dans la version française sortie en novembre 2017, Bayard a d’ailleurs gardé la suite de la numérotation, indiquant que ce nouveau volume est le tome 14 de la série. Assez de blabla technique, qu’en est-il de cette aventure centrée sur Alice ?

Honnêtement, j’ai été moyennement emballée. La grande quête d’Alice était d’aller retrouver la dernière des trois lames qui seront utilisées pour détruire le Malin. Pour la récupérer, elle doit se rendre dans l’obscur, avec tout un tas d’ennemis aux trousses. L’auteur profite de cette histoire pour nous parler un peu du passé d’Alice, avant qu’on ne la rencontre avec Tom.
Ce sont des passages intéressants, qui m’ont plu dans l’ensemble, en apprendre plus sur l’un de nos personnages fétiches, c’est toujours sympa. La passé d’Alice nous est raconté sous forme de souvenirs, ce qui fait que des fois, c’est un peu éparpillé.
On se rend vite compte que la toile de fond est son avancée dans l’obscur, et qu’elle n’en sortira pas avant la fin. Ce qui rend l’histoire un peu moins intéressante. Je rappelle qu’on a tout de même le Malin en personne, entravé en Irlande, qu’il faudrait détruire rapidement, et on « perd » un volume à s’arrêter sur un personnage qui est censé mourir dans le suivant. Alice doit se sacrifier pour le rituel de destruction. J’ai adoré mieux la connaître, mais j’aurais préféré savoir tout ça avant. Attendre ce 12e tome pour nous parler d’elle, en tant qu’héroïne (alors qu’on a eu Grimalkin bien avant (meilleur personnage de la saga d’ailleurs (laissez-moi (comment ça, ça fait trop de parenthèses? )))), c’était trop en retard dans la série je trouve.

À part ça, Alice reste un personnage génial. Depuis un moment maintenant, on sait qu’elle est très forte, et le sera encore plus dans peu de temps. Ce qui en fait un élément central de l’histoire. D’autant plus qu’Alice est une véritable héroïne ! Tom le répète bien assez, sans elle, il serait mort. Souvent. Ce qui peut rappeler le rôle d’Hermione dans Harry Potter. Sans elle, les deux garçons seraient morts à la fin du premier tome. Sans Alice, Tom aussi. Ce qui est rageant finalement, car le héros, c’est Tom, et non Alice. Elle est là pour lui sauver la mise, mais tout passe par lui. On peut être heureux d’avoir au moins déjà eu droit à un livre uniquement sur elle, avec elle. De ce point de vue-là, c’est top ! Niveau avancement de l’histoire, par contre, c’est le flop.

Finalement, j’utilise cette chronique pour vous parler du personnage, plus que son aventure. Cette dernière étant plutôt banale : des gros méchants, une quête à accomplir, des flashbacks.
Alice est un personnage attachant. Elle est maligne, utilise ses pouvoirs de façon raisonnée. Mais elle sait aussi qu’à trop les utiliser cela pourrait causer sa perte. L’auteur la travaille avec beaucoup de nuances. C’est quelque chose qui apparaît chez pratiquement tous ses personnages récurrents depuis quelques volumes. Si au début de l’aventure ils étaient tous plus ou moins enlisés dans certains clichés, la suite aide à décliner leurs personnalités.

En gros, l’histoire de ce tome n’est pas fantastique. Mais on découvre mieux un personnage qu’on apprécie depuis le début de la série.


Auteur : Joseph Delaney
Editeur : Bayard
Collection : -
Parution : 24 février 2016
Pages : 325
EAN-13 : 9782747053587



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