samedi 11 août 2012

Les talons hauts rapprochent les filles du ciel

Auteur : Olivier Gay
Editions : Du Masque
Collection : Masque jaune
Parution : 28 mars 2012
Pages : 380
ISBN-13 : 9782702437025


Un serial killer rôde dans les rues de Paris. Plusieurs filles sont retrouvées assassinées de manière atroce dans leur appartement. Leur seul point commun ? Elles fréquentaient toutes le milieu de la nuit et les clubs à la mode.
John-Fitzgerald, surnommé Fitz par ses amis, est un parasite par excellence. Dragueur paresseux et noctambule, il partage sa vie entre les soirées parisiennes, son amour des jeux en réseau et la vente de coke à la petite semaine. Ce héros improbable va se retrouver au coeur d'une enquête de plus en plus dangereuse, avec l'aide de ses conquêtes d'un soir et de ses amis toxicomanes.
Grande gueule maladroite, incompétent notoire, séducteur au grand coeur, il semble bien mal armé pour affronter les bas-fonds parisiens. Mais tant qu'il y aura de l'alcool, la fête sera plus folle.


Mon avis

Olivier Gay, prix du premier roman de Beaune, nous propose avec ce roman de plonger dans les nuits, très peu calme, d'une certaine Jet-Set parisienne. On accroche à ce milieu très prisé et privé, ou le mal rôde, pareil qu'ailleurs. 

Pour un premier roman, on notera que l'auteur aura su nous satisfaire. Sa plume est simple, humoristique et bien menée. Même si l'on peut ressentir à certains moments qu'il manque un petit quelque chose, faute des premiers pas peut être, cela ne dérange pas l'intrigue ni l'avancement du roman. Il garde un rythme bien soutenu, sauf peut être vers la fin ou l'on sent qu'il serait temps d'arriver aux révélations finales et à une conclusion. Pour ma part, je trouve qu'on rigole bien, l'auteur a de l’auto dérision - et heureusement, car si on se prend le chou pour son premier roman, dieu sait pour la suite. On évite peut être de manger pendant notre lecture, car les scènes de crimes, trop centré sur les cadavres et pas assez sur ce qui les entourent, sont un peu dégoûtantes, public sensible s'abstenir. Entre partie intimes arrachés et découpés au scalpel, c'est moyennement appétissant. 

Fitz (diminutif de John-Fitzgerald, aïe, pas sympa les parents) est un dealeur sans prétentions, qui ne consomme pas sa marchandise, et qui aime un peu tout le monde. Premier défaut de ce héros, pour tremper dans ce genre de milieu, il est un peu trop naïf, un peu trop sur de lui et se trouve un peu trop irrésistible - en voyant l'auteur, on devine largement de qui Fitz tient ses beaux yeux. Certes, dans le métier ça aide, d'avoir une belle gueule, d'ailleurs il en prend soins, avec des techniques qui m'ont bien fait sourire, vous cherchez un remède miracle contre les cernes ? Appliquez de la crème contre les hémorroïdes, il parait que c'est radicale, parole de Fitz! Notre protagoniste, peut enclin, à faire partie des gens tout bien comme il faut, ne fait rien de ses journée et sort une fois la nuit tombé pour écouler ses stocks de "Soleil" comme l'appel ses amis. Sa poudre blanche dans les poches, Fitz devient rapidement quelqu'un d'important et avec qui les filles aiment finirent leur nuit. Imbuvable durant les premières pages, il aurait mérité de garder ce caractère tout le long du roman, dommage que dès qu'il rencontre l'amour ce tempérament fort, mais énervant le quitte, car avouons qu'on adore détester nos héros par moment.  Tout se déroule pour le mieux pour notre ami jusqu'au jour, ou soir plutôt, ou son ex revient vers lui pour une histoire de filles massacrées.

A ce moment là, Fitz s'improvise enquêteur avec ses amis, et ce n'est que très peu concluant. Durant 20 pages. Soudainement, ils trouvent des informations, un peu trop vite d'ailleurs, pour des gens qui ne sont pas de la police, alors que cette dernière piétine depuis des mois sans rien trouver. Très vite de suspect en suspect, Fitz se rapproche de la vérité. Une intrigue qui retombe un peu à plat au moment de la révélation, et qui aurait mérité quelque chose de plus tortueux et compliqué. Une innovation. Pas évident, certes, de toucher juste dès le début.

Pourtant, le reste est très bon. On nage dans une atmosphère un peu brumeuse entre alcool, fête, drogue et sexe. Un monde ou la nuit est reine, ou les visages changent et se révèlent sous les lumières vives des néons. On rigole de bon coeur durant les moments drôles - oui il y en a - mais on se retrouve vite dégoûté face à la violence des meurtres. Un savent mélange qui fait que ce roman passe parfaitement pour des vacances. On aime, on en redemande. 

8 commentaires:

  1. Haha! Nan mais c'est clair les couvertures VO sont tellement magnifiques !!

    Au fait je voulais te demander, tu ne trouve pas cette musique de Rebelle : http://www.youtube.com/watch?v=pxUYUw0-FmQ magnifique ? Surtout à partir de 1min50. Tu sais c'est la musique de fin, quand Mérida pleure dans les bras de sa mère en ours et qu'elle se retransforme en humaine. Je trouve ce passage sublime et émouvant, et avec cette musique c'est merveilleux *o*

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  2. Coucou Margaud, j'adore ce que tu fais et j'ai une question à te poser : quels sont tes coups de coeur pour la rentrée littéraire de 2012 ? Ce serait sympa de ta part de faire une vidéo ou une chronique dessus. Merci !!! xxx Charline

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    1. Hello Charline. Merci beaucoup pour ton commentaire. Pour mes coups de coeur de rentrée il faudra que je vois, car je n'ai pas encore eu le temps de m'attarder dessus. Je ne pense pas faire quelque chose au niveau de coup de coeur, mais plutôt sur mes grosses envies de la rentrée^^ Très bonne idée d'ailleurs. Merci encore!!

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    2. De rien. Merci à toi de m'avoir répondu. J'attends cette rubrique avec impatience !!! Charline

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  3. Bonjour Margaud, j'espère que tu vas bien.
    J'aurais voulu savoir comment tu as fait pour ajouter l'onglet 'Vous aimerez peut-être' en bas de chacun de tes articles ?!
    Merci d'avance pour la réponse,
    A bientôt, Marine.

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  4. Bonjour Margaud,


    C'est toujours agréable de voir que quelqu'un a apprécie son roman, encore plus lorsque la critique est longue et argumentée - oui, la taille compte !

    Une critique qui se termine par "on aime, on en redemande", je suis donc preneur tous les jours. Je ne savais même pas que j'étais distribué en Suisse (y compris dans les grandes chaînes de magasin qui commencent par un F), donc c'est en plus une très bonne surprise.

    Merci donc pour cette chronique, pour l'enthousiasme, la joie de vivre et les cheveux longs.

    PS: J'ai vu que vous aviez posté cette chronique sur la page facebook des Talons Hauts, mais pour une raison qui m'échappe je n'arrive pas à la voir. Dans le doute, je le reposterai.

    Cordialement,

    Olivier GAY

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    1. Merci beaucoup Olivier pour votre passage et votre commentaire. Et oui, votre roman et bel et bien distribué en Suisse, ou il marche plutôt bien en plus. Je dis ça pour notre magasin bien sur.
      Je vous souhaite tout le meilleur pour la suite, et attends une éventuelle suite avec impatience. Merci encore.

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