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lundi 6 février 2012

Le faire ou mourir

Auteur : Claire-Lise Marguier
Edition : Rouergue
Collection : Doado
Parution : 14 septembre 2011
Pages : 102

Vus de l'extérieur, ils faisaient plutôt peur, ceux de la bande à Samy, avec leurs coupes de cheveux étranges, leurs vêtements noirs, leurs piercings... Mais le jour où les skateurs s'en sont pris au nouveau du collège, Dam, avec son physique de frite molle, c'est Samy qui s'est interposé et lui a sauvé la mise. Et c'est comme ça qu'ils se sont rencontrés, et que l'histoire a commencé. Samy a essuyé le sang qui coulait de la tempe de Dam, avec sa manche noire. C'était la première fois que quelqu'un le touchait avec autant de douceur...


Mon avis
Habituellement, je ne lis jamais les remerciements de l’auteur. Car je ne me sens pas concernée, ce sont des personnes qui me sont inconnues, en général des proches de l’écrivain. Mais ici, un nom m’a fait m’arrêter aux remerciements : Nicola.
«A Nicola, merci pour Indochine. Merci d’avoir amené ce groupe si loin, il m’a révélé une part de moi-même qui m’était inaccessible. Merci d’être juste toi.» La fan d’Indochine qui est en moi n’a pas hésité une seconde, il me fallait lire ce livre.

Une auteur qui a du style. Un vrai. Qui a trouvé sa plume, qui a su trouver les mots qu’il fallait pour parler des maux adolescents. Un rythme soutenu, très peu de pauses pour respirer, car « Le faire ou mourir » fait partie de ces livres qui ne vous laissent aucun moment de répits.
La narration se fait à travers Damien, comme s’il écrivait une lettre, ou un journal. Il n’y a aucun dialogue, seulement les mots de Damien qui raconte ce qui ne va pas.

Que peut-on trouver d’original dans la vie d’un adolescent qui est mal dans sa peau ? Qui découvre son homosexualité et qui s’automutile ? Une vie triste, qui va voir une brèche grâce à Samy et sa bande. Le personnage de Damien est travaillé à la perfection. Quand il se retrouve seul dans la salle de bain avec sa lame de rasoir, on a envie de le prendre dans les bras, de lui dire que ce n’est qu’un passage que tout s’arrangera. Il est si fragile. Une famille qui ne le soutient pas, et qui va l’empêcher de voir Samy et sa bande de gothique. Alors les marques sur son corps vont se multiplier, et on a l’impression d’y être, de se faire lacérer à sa place. Claire-Lise Marguier nous décrit ses scènes avec tellement de précision que l’on pourrait prétendre à du vécu.
Puis, soudainement, tout s’emballe. Tout va très vite. On ne sait plus ce qui ce passe. Damien craque et se met à faire n’import quoi. Et arrive la chute. Qui nous scotch sur notre canapé. Une fin des plus originales pour un simple roman.

Un grand merci à cette auteur que je ne connaissais pas, mais que je vais surveiller. Elle m’a permis de me retourner vers les éditions du Rouergue et sa collection Doado. Des textes qui disent les choses comme elles sont, qu’importe si c’est trash et que ça choque.


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