Auteur : Eowyn Ivey
Editeur : Fleuve Noir
Collection : Littérature générale
Parution : 19 janvier 2012
Pages : 430
EAN-13 : 9782265094109
Pour oublier la mort de leur bébé, Mabel et Jack s'exilent en Alaska.
Mais sur ces terres sauvages, le couple s'enferme dans sa douleur.
Jusqu'à ce soir d'hiver où il sculpte un bonhomme de neige : une petite
fille apparaît près de leur cabane, talonnée par un renard roux.
Hallucination, miracle ? Et si cette enfant farouche était la clé d'un
bonheur qu'ils n'attendaient plus ?
Mon avis
C'est encore Virginie qu'il faut que je remercie pour ce livre, qu'elle m'a offert en début d'année lors d'un swap. J'attendais donc impatiemment cette période de l'année pour le lire, car il était exclu que je le lise en été.
Pour un premier roman, Eowyn Ivey signe quelque chose d'extraordinaire. Un véritable conte nordique. Malgré un passage un peu lent vers le milieu, l'histoire magique remonte le tout. L'auteur sait parsemer son roman, son histoire de petites pointes étonnantes qui surprend le lecteur et le ravi.
Les personnages de Mabel et Jack m'ont énormément touchés, surtout Mabel. On se met à sa place, et on se rend compte à quel point son histoire est difficile, perdre un enfant, mort-né, comment surmonter cela ? Partir, en Alaska. Loin des souvenirs. On la suit dans son nouveau quotidien, ou elle ne fait que passer le temps, se lever, préparer à manger, faire le ménage, aller se recoucher. Elle comate un peu, elle végète dans sa petite cabane en attendant que son mari rentre le soir. Une période de deuil qui s'étend à l'infini et qui ne semble pas vraiment évoluer.
Jack est l'homme, donc forcément, en plus à cette époque là le rôle fort de l'histoire. Il est censé tenir la barque, faire évoluer son couple et son exploitation, donc les moments de faiblesse il ne les montre jamais. Il ne concerte même plus sa femme quand il prend des décisions pour leur terrain, car elle ne réagit même plus... Mais tout change lorsque un soir de neige, Mabel sort de sa torpeur et propose de faire un bonhomme de neige. On la sent vivante, pleine d'espoir et de joie, et on se met à la place de son mari, on se sent bien pour elle.
Le lendemain quand la petite fille en neige n'est plus qu'un tas informe par terre, on commence à y croire. J'ai automatiquement pensé à un film qui m'avait beaucoup marqué "La drôle de vie de Timothy Green" qui parle également d'un couple qui ne peut pas avoir d'enfant, et qui décide d'enterrer un papier avec les qualités qu'aurait du avoir leur enfant. Le lendemain un petit garçon se retrouve dans leur jardin. Entre parenthèse, je vous le conseil. Repassons à "La fille de l'hiver", à ce moment là on commence à croire en la magie. Et Mabel aussi. C'est ce qui m'a certainement le plus touché, elle reprend gout à tout, grâce à cette petite fille qui gambade entre les arbres. Le seul qui doute c'est Jack, car les voisins n'y croient pas du tout à cette histoire de petite fille née dans la neige.
A force on la découvre de plus en plus, cette petite inconnue. Elle m'a beaucoup impressionnée, elle vit à la dur et ne se plaint jamais, elle se plait dans cet environnement sauvage. On s'attache, et elle disparaît. C'est peut être les parties que j'ai trouvé moins intéressantes, les moments ou elle ne vient pas. L'été. Bien que l'on découvre une nouvelle Mabel durant ces pages là. Mais malheureusement ce milieu de livre est un peu lent.
J'en viens donc à l’atmosphère! Quelle splendeur. J'ai adoré cet univers, encore une fois, moi et l'Alaska, une histoire d'amour. On sent que l'auteur connait son sujet, elle nous régal de descriptions hivernal. Et j'en redemande. Un livre idéal pour ce challenge Cold Winter. J'ai vraiment ressentie cet effet cocon que je voulais trouver en lisant ce roman. Et je donne un point bonus pour le nom et le prénom de l'auteur, qui apportent encore plus de mystère et de magie à ce roman, ainsi que la superbe couverture.
Il frôle le coup de coeur, mais le petit passage lent du milieu lui fait légèrement défaut. Sublime!