Auteure : Anne-Marie Revol
Éditeur : J'ai Lu
Collection : Récit
Parution : 5 octobre 2011
Pages : 343
EAN-13 : 9782290034415
C'est étrange... Dans le vocabulaire courant, quand on perd son père, sa
mère ou ses deux parents, on dit qu'on est "orphelin". Quand on perd sa
femme, on dit qu'on est "veuf" Ou "veuve", quand c'est son époux. En
revanche, quand on perd ses enfants, on ne dit rien. Il n'y a pas de mot
pour désigner cet état. »
Mon avis
Tirage au sort des reliques de la PAL, je me
lançais avec appréhension dans cette lecture. Le sujet allait être difficile,
j’avais peur de me sentir trop touchée, finalement j’en ressors avec un avis
plutôt étrange…
Peut-être que le fait de savoir que c’est une histoire vraie,
qu’Anne-Marie Revol a vraiment perdu ses petites filles en 2009, dans un
incendie, et qu’elle a dû continuer à avancer avec son mari, a tout changé. Ma
perception, et mon avis sur cet événement. Ce n’est donc pas vraiment un avis
livresque que je vais tenir ici, car établir une critique sur un ouvrage comme
celui-ci me semble… impossible ? Ce sera donc plus un ressenti de ce que
m’a provoqué cette lecture. Mes sentiments et mes états d’âme. Si vous êtes là
pour une critique, très… critique, à parler style et autre, passez votre
chemin.
Les 50 premières pages m’ont terriblement attristée. Je suis très
famille, pour moi c’est une notion importante, un véritable pilier dans la vie,
et dès qu’on y touche, je suis en larmes. Ça n’a pas manqué, la mort soudaine
de Pénélope et Paloma m’a atteinte de plein fouet ! Je suis entrée avec
compassion dans le quotidien d’Anne-Marie, et les lettres qu’elle adresse
chaque jour à ses filles disparues. Et bizarrement, plus je lisais ces lettres,
plus je me sentais mal à l’aise.
J’avais cette sensation d’être en trop. De lire une correspondance qui
ne m’était pas destinée, et que je n’avais pas à lire. J’étais entrée dans une
intimité, où je me sentais étrangère, voire même un peu voyeuse. L’auteure a
pris le choix de publier ses lettres, publiquement. Je ne devais donc pas me
sentir mal. Et pourtant, je n’ai pas pu me défaire de cette sensation jusqu’à
la fin.
Puis il y a eu ce sentiment de colère. Oui, de colère ! Je suis
limite mal de le dire, comment peut-on être en colère contre une femme qui a
perdu ses deux petites filles ? C’est inhumain. Je lisais ces lettres, et
je ne voyais pas ce couple avancer. Semaine après semaine, je relisais les
mêmes choses, les mêmes souffrances. Ces lettres sont un véritable journal
intime, alors je ne devrais pas être en colère, car un journal permet de se
répéter, quotidiennement si on en a envie. Mais en tant que lectrice et en tant
qu’être humain, je voulais que cette femme se relève ! Qu’elle avance. Je
voulais la pousser, limite lui arracher le stylo des mains, pour qu’elle arrête
de revivre cet instant tragique.
Et enfin, une certaine délivrance. Pour eux, et pour moi. Enfin.
Ce livre aura su me faire passer par toutes sortes d’émotions. Je ne
peux pas dire que j’ai aimé ce livre. C’est une autre sensation encore. Je l’ai
d’ailleurs abandonné dans le train à la fin de ma lecture, en mode livre
voyageur. Par esprit vengeur, voulais-je infliger cet état d’esprit à un autre
lecteur ? Je ne sais pas.
Comme c’est un avis encore plus personnel que mes avis lecture
habituels, je vous demanderais de garder pour vous toutes remarques du
genre : « Mais tu n’as pas d’enfant, c’est normal que tu n’aies pas
compris tel ou tel aspect. » Merci !