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mardi 13 novembre 2018

Les Outrepasseurs, tome 4 : Ferenusia


Cet article peut contenir des spoils sur les tomes précédents de la saga Les Outrepasseurs

Trois ans et demi plus tard, nous y voilà. Le quatrième et dernier tome de la saga coup de coeur Les Outrepasseurs s’inscrit parfaitement dans les menus du Pumpkin Autumn Challenge. J’ai accepté la lecture commune avec Laetitia de la Lanterne Livresque.

Il m’a fallu du temps pour remettre tout ce petit monde en place. Certains noms ne me parlaient plus du tout, et chaque page était un nouveau défi. J’ai souri à quelques détails (le chat d’Antoinette s’appelle Chess, et le domaine familial de Peter se nomme la Renardise). Si les premiers chapitres furent addictifs comme les premiers tomes, la suite m’a déçue. Peut-être ai-je laissé filer trop de temps entre les tomes, et du coup la saveur n’était plus la même. Mais je pense malheureusement que c’est plus une question de plus-value. Je ne voyais pas ce que ce dernier tome apportait. Tout ce qui me fascinait dans les premiers, n’était plus là. Les ferreux ne m’intéressaient pas. Les Outrepasseurs sont déchus. 
Les enjeux restent importants, car l’autrice défend beaucoup de sujets actuels, comme la question de genre, l’amour homosexuel, le racisme, et je trouvais ça beau qu’elle y fasse attention. Mais j’avais la sensation que ça n’apportait pas grand-chose à l'histoire. Je suis pour le fait de défendre des causes, mais il faut que ça matche avec l’intrigue. Le sujet qui collait le mieux était celui du racisme, les ferreux n’étant pas des humains, ils se regroupent et se sentent menacés. Mais je n’avais aucune envie de les suivre, ou de les connaître. C’est comme s’ils arrivaient trop tard (oui, ok, ils étaient enfermés dans des camps pendant 3 tomes). Mais les personnages ferreux que l’on suit ne me séduisaient absolument pas. J’avais la sensation qu’il manquait des choses. Ces personnages me semblaient sortir de nulle part.

Ce qui a aussi été un peu mon ressenti face à Alex. Très vite, on se doute de ses origines et de son identité. J’ai trouvé ce personnage de trop. Car ses actions n’apportent pas beaucoup aux autres personnages.
Je voulais revoir Peter. Je voulais le sentir frémir entre les pages, se mettre à la recherche d’Arnaut. Ce sont les seuls personnages qui m’aient vraiment donné envie de poursuivre ma lecture. J’ai beaucoup aimé leur évolution et leur destin. C’étaient des moments forts.

Ce que je retiens de ce quatrième tome, c’est qu’il est de trop. La fin du troisième me suffisait amplement, et j’attendais autre chose de cette suite. Les personnages présents, ainsi que leurs histoires, ne m’ont pas convaincue. Il me manquait vraiment cette palpitation que j’ai ressentie durant ma lecture de la trilogie. La magie s’est éteinte à la fin du tome trois, comme l’a si bien écrit l’autrice. Les étincelles n’étaient pas là.


Autrice : Cindy Van Wilder
Éditeur : Gulf Stream
Collection : -
Parution : 4 mai 2017
Pages : 381

mercredi 25 octobre 2017

Terrienne

Tout commence sur une route de campagne... Après avoir reçu un message de sa soeur, disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche et... passe de « l'autre côté ». Elle se retrouve dans un monde parallèle, un ailleurs dépourvu d'humanité, mais où elle rencontrera cependant des alliés inoubliables.


Mon avis

Beaucoup de bons avis autour de ce Mourlevat. C’est TheDreamCatcher qui m’a proposé une lecture commune sur ce titre que nous avions en commun dans nos PAL. Ni une ni deux, j’ai sauté sur l’occasion pour l’en sortir.

Globalement, j’ai aimé ma lecture. La plume de Mourlevat est très agréable. Son univers est intéressant, ses personnages attachants, et il ose prendre des risques et surprendre son lecteur. Malheureusement, je trouve qu’il manquait quelques pages pour que l’univers soit suffisamment fouillé. L’idée de ce monde parallèle qui nous ressemble, mais qui fonctionne sur des bases différentes, était très intéressant. La saleté, la respiration, les pleurs, les maladies sont rayés de ce monde. Leurs émotions sont également bien plus faibles que les nôtres. Tout ça me semblait novateur, et si le livre avait été un peu plus long, on aurait certainement pu aborder ce monde sous différents angles.

Parmi les personnages, notre héroïne est Anne. Elle passe dans ce monde parallèle pour sauver sa sœur Gabrielle, qui s’est fait enlever il y a une année, après son mariage. Avant de trouver le passage, elle va faire la rencontre de monsieur Virgil, un écrivain qui n’aime pas son dernier roman. Sa vie est terne et l’aventure d’Anne le titille.
Anne est courageuse. Et peut-être trop. C’est un reproche que je fais souvent aux personnages qui prennent tous les risques. Le courage est un aspect de la personnalité que je trouve à double tranchant : trop, le personnage en devient irréaliste. Pas assez et l’aventure stagne. C’est difficile de trouver le juste milieu. Ici, Anne est à la limite je dirais. On la sent à fleur de peau avec cette histoire, peu à l’aise dans ce monde, mais elle n’hésite pas à se mettre en danger pour sauver sa sœur.
Sur place, on rencontre Bran, un jeune homme « hybride » qui se sent très à l’aise avec les habitudes terriennes. Il est un personnage très intéressant, car justement ni totalement l’un, ni totalement l’autre.

Il y a deux points qui m’ont particulièrement dérangé dans ce roman. Le premier : la romance. Elle arrive comme un cheveu sur la soupe. Elle se fait assez naturellement, et ce n’est pas mal du tout comme approche. Sauf qu’on est de nouveau dans un schéma « je te rencontre (presque) pour la première fois, et je t’aime ». Je n’ai pas cru au conte de fées pour cette fois. La deuxième : la fin. Elle est très précipitée, alors que j’avais cette sensation de non-commencement avec le reste du roman. C’est comme avoir une intro et une conclusion. Sans la partie du milieu. Les choses se règlent vite. Trop vite.

Pour conclure, je mets l’accent sur le fait que j’ai aimé l’univers, et sa construction, même si j’aurais voulu en avoir 200 pages de plus histoire de bien ancrer le truc. Mais la romance et la fin m’auront laissé de marbre.

Auteur : Jean-Claude Mourlevat
Éditeur : Gallimard
Collection : Pôle-fiction
Parution : 12 septembre 2013
Pages : 406
EAN-13 : 9782070654994

jeudi 24 août 2017

L'attrape-rêves

Louise vit au bout du monde, tout là-haut, dans une vallée belle et rude dont les rares habitants n'aiment pas se mélanger avec ceux « d'en bas ». Alors, quand un nouvel élève déboule dans la classe en cours d'année, Louise, comme les autres, pense à une erreur. Non seulement Chems n'est pas de la vallée, mais il est différent, avec ses cheveux longs, la couleur de sa peau, la vieille caravane dans laquelle il vit avec sa mère au milieu des bois... C'est cette différence que Louise trouve attirante.
Elle est bien la seule. Pour les autres, comme son père, un étranger n'a rien à faire dans la vallée où le travail manque, où la scierie du coin bat de l'aile.
Louise se sent coupée en deux. Mais Chems va prouver qu'il aime cet endroit comme s'il y était né. Quitte à le défendre au péril de sa vie.


Mon avis

Couverture envoûtante. Forêt. Titre accrocheur. Auteur à découvrir depuis si longtemps. Il ne m’en fallait pas plus pour craquer pour L’attrape-rêves de Xavier-Laurent Petit, auteur phare des éditions Écoles des loisirs.

Louise vit dans la vallée. Et les habitants de la vallée ne se mélangent pas avec ceux d’en bas, et vice versa. Même les classes sont séparées. Alors, le jour où Chems débarque dans la vallée avec sa mère, les habitants ne sont pas très enthousiastes. Ces nouveaux arrivants sont tellement peu désirés que tout le monde tentera de les faire partir. Sauf Louise.

Je ne sais pas si j’avais une idée précise de ce que j’allais lire, mais quelques suppositions me traversaient l’esprit. Et aucune ne s’est révélée juste. Tant mieux d’un côté. J’ai été surprise, et en bien. La plume est rythmée, on avance avec facilité et plaisir dans cette histoire. L’ambiance est pesante, et m’a parfois rappelé Le cœurdes louves de Stéphane Servant. Dans le genre village reculé qui fait sa loi lui-même, L’attrape-rêves se place en bonne position. Les chapitres sont courts et l’histoire ne s’attarde pas sur des détails peu utiles, ce qui fait que le roman avance vite. L’auteur n’hésite pas à faire des bonds dans le temps pour que les actions importantes arrivent plus vite. Ça peut parfois enlever un peu de consistance aux personnages secondaires, qui finalement défilent plus comme des ombres. Mais les principaux sont bien mis en valeur.

Louise est une adolescente très attachante. Plus ouverte sur le monde que ses camarades de classe, elle reste toutefois une jeune fille peu sûre d’elle à certains moments. Elle ose peu donner son avis, préfère voir Chems en cachette pour éviter de se faire railler par les autres. Ce qui découle d’une certaine logique. Je connais peu d’adolescents prêts à assumer tous leurs choix. Même à l’âge adulte, il est parfois difficile de faire front face à une majorité. Louise est réaliste dans ses actes, l’auteur n’en fait pas une adolescente idéale et courageuse ! Elle a ses craintes et ses préjugés. Chems est un peu un ovni dans cette vallée. Lui et sa mère savent qu’ils ne sont pas les bienvenus. Même s’ils sont la raison de beaucoup de bouleversements, on les connaît très peu. J’ai trouvé dommage de ne pas avoir plus de détails sur leur vie d’avant et la raison qui les a poussés à venir vivre ici. On survole beaucoup ce personnage, alors qu’il est important. Le père de Louise est aussi très important et bien traité. Il représente précisément le genre d’habitant qui a ses habitudes depuis des années, et qui ne veut pas en changer. Si sa vie est comme ça, elle ne doit surtout pas évoluer.

L’auteur traite des sujets importants en arrière-plan, grâce à la relation des deux adolescents. Comme les changements, qui peuvent être de bonnes ou de mauvaises choses. La modernité, qui arrive dans des endroits reculés. Les habitudes et routines qui sont bouleversées. La valorisation comme moyen de pression auprès d’une population, des fois ignorante. L’indépendance des enfants face à leurs parents. Ceux qui partent et ceux qui restent pour reprendre le flambeau. Plein de situations différentes se confrontent pour que L’attrape-rêves devienne un roman majeur. Ceux qu’on conseille sur le passage de l’enfance, adolescence à l’âge adulte. Ceux qu’on recommande pour une prise de conscience du monde qui nous entoure.


Auteur : Xavier-Laurent Petit
Editeur : Ecole des loisirs
Collection : Médium
Parution : 13 avril 2016
Pages : 270
EAN-13 : 9782211111430



dimanche 9 juillet 2017

La cave

Il m'appelle Lilas.
Depuis des mois il me garde enfermée dans une cave 
avec trois autres filles : Rose, Iris et Violette.
Nous sommes ses jolies fleurs, sa famille idéale.
Nous devons être parfaites, ou il nous tuera.
Mais je suis Summer, quoi qu'il en dise.
Jamais je ne baisserai les bras.
Je sortirai de là.

Imaginez une maison comme n'importe quelle autre. Dedans, une pièce. Dans cette pièce, une armoire. Derrière cette armoire, une porte. Au-delà, des escaliers. Et en bas, une cave. Une cave où sont séquestrées quatre filles.
Avant, Lilas s'appelait Summer. Elle avait des parents, un frère insupportable, des copines, un petit ami. Elle fera tout pour les retrouver. Car contrairement aux autres filles, elle n'est pas prête à accepter son sort jusqu'à faner et dépérir...


Mon avis

J’aimerais voir plus de thriller pour adolescents. C’est un genre qui passe pas mal à la trappe dans ce public, alors que d’autres sont limite trop foisonnants. La Cave m’a tenté par son titre, sa couverture et son résumé. Le genre de psychopathe qui enferme des jeunes filles dans une cave pour d’obscures raisons, ça me titille et j’ai envie de creuser.

Et j’ai passé un bon moment de lecture. Le rythme est bon, les personnages sont attachants et dérangeants, l’intrigue est pas mal du tout. Pour un thriller ado, je dis qu’on est bien surpris et que ça peut faire une super entrée dans le genre. À conseiller à tous ceux qui en ont marre de la fantasy et de la dystopie. Si votre truc, c’est plutôt Esprits criminels, ce roman est light comparé à certains épisodes, mais assez tordu que pour nous faire tourner les pages rapidement.

Summer se fait enlever par Trèfle. Il la renomme Lilas, et lui présente Rose, Violette et Iris, ses nouvelles colocataires. Dans sa cave aménagée. Charmante entrée en matière, ou le plan drague le plus pourri de tous les temps.
Il y a plusieurs points de vue dans le roman, on commence bien sûr par Summer/Lilas, qui va nous raconter son combat et ses peurs dans cette cave. Elle décide de se battre, de monter des plans pour s’échapper et surtout jusqu’au bout, de ne jamais perdre espoir qu’on la retrouve. J’ai aimé son côté déterminé. Nous allons également suivre Lewis, le petit ami de Summer, qui va tout faire pour la retrouver. L’amour de deux adolescents peut paraître des fois un peu naïf, mais le leur est très beau et sincère. Malgré la peur et la séparation, ils restent connectés en quelque sorte. Iris, Rose et Violette ont chacune leurs petits moments. Rose est un personnage très intéressant. Difficile d’en parler en détail sans tout vous dévoiler, mais malgré son état d’esprit, elle a des circonstances atténuantes. On la découvre au fur et à mesure de notre lecture, et son comportement trouve des explications. Mais le point de vue le plus intéressant, forcément, c’est celui de Trèfle, le kidnappeur. J’aime disséquer un personnage, et découvrir son passé, pour comprendre ses agissements dans le présent. Ce personnage est comme je les aime, mystérieux et dérangé.

L’atmosphère est pesante. Cette cave est parfaite. On dirait une maison témoin. Tout brille, tout est rangé, rien ne dépasse. Les filles sont parfaites, selon un certain schéma. Tout est fait pour que Trèfle se sente bien. Et nous, on se sent mal à l’aise. Rien n’est normal pour nous. C’est donc un joli travail d’avoir réussi à nous faire suffoquer dans cette cave.

Par contre, certains détails sont trop simples. On se pose pas mal de questions quant à la possibilité de certaines choses. Quand on a regardé Dexter, on sait qu’un corps fini toujours par remonter à la surface. Et en général, le plan d’un serial killer n’est jamais infaillible. Mais à part ces petits couacs, je me suis prise au jeu. Je dévorais ma lecture, car je voulais comprendre, savoir et découvrir cette fin. Bonne ou mauvaise.


Autrice : Natasha Preston
Editeur : Hachette
Collection : -
Parution : 19 avril 2017
Pages : 396
EAN-13 : 9782017028109

lundi 19 juin 2017

Les petites reines

On les a élues « Boudins de l'année » sur Facebook.

Mais Mireille Laplanche et ses « boudinettes ». Hakima et Astrid, n'ont pas l'intention de se lamenter sur leur sort !

Elles ont des mollets, des vélos, et elles comptent bien rallier Bourg-en-Bresse à Paris...
... pour s'incruster à l'Élysée !

Place aux Petites Reines !!!


Mon avis

Pause lecture après 300 pages des Larmes rouges, Les petites reines était la lecture choisie par Virginie pour mon moins de mai. Un pur régal que de suivre l’aventure de ces trois demoiselles. Clémentine Beauvais sait manier l’humour et les beaux messages.

Pourtant, elle s’attaquait à des sujets difficiles : le harcèlement scolaire, le diktat de la minceur, le non respect des autres envers notre physique, les différences culturelles, la recherche de sa place dans une famille et surtout s’accepter tel que l’on est. Soit tout un tas de choses pas évidentes, et sur lesquelles on peut vite se casser la gueule. Le faux-pas est vite arrivé, mais pour moi Clémentine Beauvais a su utiliser les bons mots et les bonnes images.
On notera surtout un humour de haut niveau de la part du personnage de Mireille, qui m’a fait beaucoup rire, et pourtant elle a tout de même réussi à m’arracher une petite larme vers la fin. Rien que pour ces jeux de mots, cette plume vive et pleine de peps !, je m’incline. Ce savant mélange apporte un rythme très dynamique au récit.

Astrid, Hakima et Mireille sont élues respectivement boudins d’or, d’argent et de bronze de leur école. Grâce à qui ? Malo, un petit caïd qui a trouvé très malin de se faire bien voir par tout le monde en créant ce concours sur Facebook. Alors que les deux premières lauréates sont dévastées, Mireille est une habituée. En se réconfortant, les trois jeunes filles vont se découvrir un point commun : le 14 juillet. Paris. L’Élysée. Comment relier Bourg-en-Bresse — Paris ? À vélo. Le voyage est à peine commencé, que tout le monde parle déjà de ce trio. Que vont-elles bien pouvoir faire une fois arrivées sur place ?

Mireille, personnage à haut potentiel. Autant dans sa répartie que dans sa philosophie de vie. À 15 ans, elle nous fait nous remettre en question plus d’une fois, et j’ai apprécié sa franchise. Certains d’entre nous en manque cruellement, et selon les situations, c’est bien dommage. Elle ne mâche pas ses mots, et parfois tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de balancer quelque chose ne serait pas un luxe, mais au moins tout le monde sait à quoi s’en tenir. Les dernières pages du roman nous montrent une Mireille changée, et plus mûre. Au début, c’est une ado, qui profite de ses blagues pour se préserver et se défendre. À la fin on la découvre différente, mais toujours mordante.

Astrid a ma reconnaissance éternelle, car elle aime Indochine. Le boudin d’or vit au début très mal ce titre, mais avec ce périple, elle va se découvrir une âme de petite maman, de femme responsable et qui prend soin des autres. Certains, comme Mireille, vont trop vite parfois pour se rendre compte des besoins des autres. Astrid est là pour penser à tout, et écouter les problèmes des gens. Je pense que savoir écouter est une grande qualité, et pas tout le monde n’est capable de le faire correctement.

Hakima c’est la petite sœur qu’on veut protéger. Sa timidité m’aura touchée. Elle puise dans ses ressources plus d’une fois, préfère ne pas se plaindre pour ne pas déranger, et n’hésitera pas à dépasser ses propres limites.

Et enfin Kader, le soleil. Un jeune homme brisé par la vie, qui comme sa sœur Hakima, va profiter de ce voyage pour faire ses preuves. Remettre de l’ordre dans sa tête. Et vivre une aventure unique. (Et être le seul adulte de la compagnie, faut bien que ça reste un peu réaliste).

Au départ, je trouvais l’idée de faire voyager trois adolescentes, seules, sur les routes de France un peu tiré par les cheveux. La mère d’Astrid semble totalement à l’aise, les parents de Mireille pensent à une blague et ceux d’Hakima sont radicalement contre. Le fait que Kader fasse partie de l’aventure ajoute, heureusement, un peu de crédibilité à tout ça. J’aime croire en la bonté des gens, mais à la place des parents, je ne l’aurais pas permis.

Merci, Clémentine Beauvais, pour ces beaux messages. À travers ce livre, on apprend à s’accepter soi-même. On apprend à reconnaître la détresse des gens qui veulent nous écraser, parfois. On retient des répliques bien placées, qui peuvent clouer le bec aux grandes gueules. On découvre que notre famille est unique, et que les amitiés peuvent partir de rien. On visite la France. On désespère face au manque de savoir-vivre des gens qui peuvent se cacher derrière leur anonymat. Mais on sourit aussi de voir que souvent, en vrai, les gens sont bien plus gentils. Et que l’entraide n’est pas perdue.


Autrice : Clémentine Beauvais
Editeur : Sarbacane
Collection : Exprim'
Parution : 1er avril 2015
Pages : 270
EAN-13 : 9782848657684

samedi 20 mai 2017

La déclaration, tome 3 : La révélation

Anna et Peter, les deux héros de La Déclaration et de La Résistance, coulent des jours tranquilles en Écosse avec leur fille Molly.
Pendant ce temps, à Londres, un événement affole la puissante société Pincent Pharma, qui commercialise les pilules de Longévité : une étrange épidémie provoque la mort subite de centaines, puis de milliers d'individus. D'abord étouffées par les Autorités, ces disparitions multiples finissent par alerter la population. Pincent Pharma fait alors croire qu'il s'agit d'un attentat de la Résistance, qui aurait empoisonné des lots de pilules, et les Autorités arrêtent Paul, le leader des Résistants.
Le combat pour la perpétuation du règne de Longévité ou pour sa chute commence...


Mon avis

Fin de trilogie ! Je répète : fin de trilogie ! En ce moment, je termine pas mal de séries (grâce à ma bookjar d’ailleurs), et cette fois c’était au tour de La Déclaration de Gemma Malley. Ce dernier tome devait apporter pas mal de réponses, et même si tout s’est passé très vite, j’ai trouvé que le message final était très important.

Un des bémols de ce tome est le rôle d’Anna. Elle est le personnage central du premier tome, on découvre ce monde dystopique avec elle à Grange Hall, l’endroit où sont formés les surplus (enfants nés après la déclaration). Déjà peu présente dans le deuxième tome, vu qu’on s’intéresse à Peter, elle est totalement passive dans le dernier volume. Et c’est bien dommage. On la retrouve dans le rôle de la gentille mère au foyer, alors que j’aurais voulu la voir plus engagée.
Malgré sa présence, Peter n’est pas non plus très attachant. Sa petite vie au calme ne lui convient plus, et il va sauter sur la première occasion pour retourner à Londres et aider les opposants de la Déclaration.

Au final, cette fin est très saccadée, et mal rythmée. Mais son message final est très important. Que ce soit pour notre génération ou les prochaines. On insiste sur le cycle de la vie, mère Nature, etc. L’autrice nous surprend d’ailleurs avec un joli twist final, bien trouvé. Peut-être un peu tiré par les cheveux, mais original. Dommage que le souffle de cette trilogie ne soit pas constant sur les trois tomes, car elle traite d’un sujet intéressant. Mais on se désintéresse rapidement des personnages qui ne sont pas assez accrocheurs.


Autrice : Gemma Malley
Éditeur : Naïve
Collection : Naïveland
Parution : 20 avril 2011
Pages : 334
EAN-13 : 9782350212425

dimanche 23 avril 2017

146298

« La fille met des gants. Elle applique la feuille, appuie dessus avec le plat de sa main et la retire lentement. Je regarde.
Mon avant-bras.
C'est là.
Le motif apparaît. Les chiffres.
La succession froide que je connais par coeur.
Ce que ce tatouage va révéler a toujours existé. »


Mon avis

Dans le cadre du Salon du livre de Genève 2017, je vais rencontrer Rachel Corenblit. Pour préparer cette interview, on m’a envoyé son roman 146298, petit texte paru dans la collection D’une seule voix chez Actes Sud Junior.

65 pages, c’est court. Et j’avais peur de ne pas réussir à entrer dans l’histoire en si peu de pages. Pourtant, l’autrice réussit l’exploit d’embarquer son lecteur dès la première ligne. Cette succession de chiffres est un mystère, mais chaque page nous rapproche de la dure vérité.
On découvre une relation également, celle de la petite-fille et de sa grand-mère. La vie. Les souvenirs. L’oubli. La liberté.

C’est un texte poignant. Qui met en avant un pan de l’histoire qu’on n’oubliera jamais. Mais aussi la recherche d’identité d’une ado qui ne comprend pas encore. Qui essaie de vivre ce qu’on ose à peine imaginer. Elle va jusqu’à tester ses limites pour ressentir l’atrocité des souvenirs de sa grand-mère.

65 pages qui restent gravées dans notre mémoire.
Comme les chiffres tatoués sur la peau.


Autrice : Rachel Corenblit 
Editeur : Actes Sud Junior
Collection : D'une seule voix
Parution : 2 septembre 2015
Pages : 65
EAN-13 : 9782330053758 

jeudi 20 avril 2017

Les mondes d'Ewilan, tome 3 : Les tentacules du mal

« Un frisson d'angoisse parcourut le dos d'Ewilan. - L'Appel Final mérite des jeux extraordinaires, peuple de Valingaï, poursuivit Baaldoub. Je t'ai donc concocté un programme éblouissant, un programme sanglant, un programme à ta mesure ! »
Ewilan parvient dans la cité-État de Valingaï. Elle affronte la force obscure d'Ahmour en un combat épique puis les terribles révélations d'Eléa Ril' Morienval, avant de choisir son avenir. 


Mon avis 

Peut contenir des spoilers concernant les tomes précédents Les mondes d'Ewilan : La forêt des captifs, L'oeil d'Otolep.
 


Et voilà. On y est, c’est terminé. Plus jamais je ne découvrirai un texte de Pierre Bottero « comme la première fois ». J’ai repoussé le plus longtemps possible ma lecture de la trilogie Les mondes d’Ewilan, parce que je savais qu’après ça, il n’y aurait plus jamais rien de nouveau. Parce que j’avais déjà relu plein de fois La Quête, Ellana, L’Autre, Les âmes croisées et tant d’autres.
Le premier et le deuxième tome de cette trilogie ne m’avaient pas franchement convaincue. Trop introductif pour l’un, trop répété pour l’autre. Ce troisième et dernier tome relève le niveau et nous apporte une fin de saga digne de Pierre Bottero.

L’auteur va jouer avec nos nerfs durant en tout cas 50 pages, intenses et pleines de doutes. Il maîtrise l’ascenseur émotionnel à la perfection, et j’ai souvent versé ma petite larme pour la ravaler juste derrière. Pourtant vous le savez, j’ai plutôt un cœur de pierre en littérature. Oui, sauf qu’avec mon avis sur Adélaïde de Marie Laberge et maintenant celui-ci, vous vous dites que je vous ai clairement menti.
Pierre Bottero innove ! Il nous présente de nouveaux peuples et un nouveau continent. Qui pour moi arrivent un peu tard. Il aurait largement pu introduire cette partie du monde dans le deuxième tome, en raccourcissant l’aspect « quête » de ce dernier, qui ressemblait beaucoup trop à la première trilogie.

Ewilan et ses amis sont enfin arrivés de l’autre côté de la mer des Brumes et cherchent à rejoindre Valingaï, la cité dont vient le jeune Illian. Si tout se passe bien dans un premier temps, ils vont vite se rendre compte que ce continent ne ressemble pas à Gwendalavir, et qu’ils ne sont pas toujours les bienvenus. De plus, Ewilan doit également trouver un moyen pour détruire Ahmour, la méduse qui a pris possession de l’Imagination et empêche les dessinateurs d’entrer dans les Spires.
Que dire de plus ? Franchement, ce tome est très bon, il clôt parfaitement un cycle, mais malheureusement pour les fans, je trouve qu’il en ouvrait également un autre. Le dernier chapitre, ainsi que la nouvelle carte au début du roman, auraient pu laisser envisager une suite. Une troisième trilogie. Car finalement, on explore très peu ce nouveau monde. Et j’aime imaginer que Bottero aurait pu nous concocter une suite, juste pour expliquer ou montrer une petite chose qu’on peut découvrir quand on a lu le dernier tome de L’Autre. Je vous disais déjà que les livres de l’auteur se croisaient volontairement.

Ce tome est peut-être le plus adulte de la série Ewilan. Il parle de beaucoup de sujets : amour, famille, amitié, mais également politique, religion et guerre. L’aventure ne sera pas tendre avec les personnages, et on retient notre respiration plus d’une fois. On relit certains passages pour être sûr. Et on croise les doigts pour que le pire n’arrive pas.
Tous les personnages m’ont réjoui. Ewilan est une véritable héroïne pour moi, elle ne se laisse pas aveugler par son statut, et n’accepte pas certaines fatalités. Elle est réaliste. Même si elle est très courageuse, on la sait également apeurée par cette aventure et l’affrontement final. Et que dire sur Ellana, Bjorn, Salim et les autres ? Chacun va terriblement me manquer. Et je relirai avec grand plaisir leurs aventures, encore et encore.

Pierre Bottero aura créé un univers merveilleux. Avec des personnages et des histoires qui auront bercé mon adolescence.


Auteur : Pierre Bottero
Editeur : Rageot
Collection : -
Parution : 14 octobre 2015
Pages : 440
EAN-13 : 9782700249316

vendredi 14 avril 2017

Carry On

Simon Snow déteste cette rentrée. Sa petite amie rompt avec lui ; son professeur préféré l'évite ; et Baz, son insupportable colocataire et ennemi juré, a disparu. Qu'il se trouve à l'école de magie de Watford ne change pas grand-chose. Simon n'a rien, mais vraiment rien de l'Élu. Et pourtant, il faut avancer, car la vie continue...


Mon avis

Comme je vous le disais précédemment, j’ai pu rencontrer Rainbow Rowell durant le Salon du livre de Paris. Pendant cette interview, je lui ai posé deux-trois questions sur son dernier roman : Carry On. J’avais plus qu’adoré Fangirl, qui fait partie de mes chocolats chauds livresques, livre doudou que je prendrais plaisir à relire (d’ailleurs, il faudrait que je planifie ça prochainement). J’étais impatiente d’entrer dans le monde de Simon Snow, et comme l’autrice elle-même m’en avait parlé avant, j’entrais confiante dans cette histoire.

Lu en lecture commune avec Anaïs, de la chaîne Ezila’s Book, nous avons toutes les deux eu le même ressenti : lecture décevante. Pour remettre l’église au milieu du village, Carry On est la fanfiction que Cath, personnage de Fangirl, écrit durant son cursus universitaire. La saga Simon Snow rappelle bien sûr celle d’Harry Potter, et le dernier tome n’étant pas encore sorti, Cath imagine sa propre fin en fanfiction. Le succès est au rendez-vous sur le net ! Mais par contre, Rowell n’a pas écrit Carry On comme Cath l’aurait fait, elle l’a écrit de son point de vue à elle.
En tant que lecteur de Fangirl, nous avons pu apercevoir certains passages de Carry On. Rainbow Rowell avait donc expérimenté le genre fantastique, et voulait maintenant effectuer un virage dans ses romans et tenter complètement l’aventure Simon Snow.
Il y a ce petit quelque chose de Rowell que j’ai retrouvé. Cette lenteur, ces personnages qui se découvrent et prennent le temps de s’apprécier. Dans ses autres romans, c’était quelque chose que j’aimais voir. Malheureusement, dans Carry On, je trouvais que ça n’allait pas avec le genre. Imaginez qu’on vous propulse dans le dernier tome d’Harry Potter. Les personnages se connaissent déjà depuis de nombreuses années, il y a donc certains aspects de l’histoire sur lesquels il n’est pas nécessaire de s’attarder. Et je pense que ce qui m’a le plus dérouté, alors que ça devait sûrement être très drôle, ce sont les noms des sortilèges ! Plus des comptines que des sorts finalement. Et j’ai malheureusement été peu réceptive à ce choix, que j’ai même trouvé un peu ridicule.

Simon Snow entre en dernière année, il est l’élu de tous les mages et va devoir affronter une bonne fois pour toutes une entité maléfique qui efface la magie de certaines parties du pays. Le personnage de Simon n’a pas fonctionné avec moi. Il est un peu niais, et s’attarde sur des détails qui ne valent pas la peine. Du coup, ça fait traîner l’histoire, et même si je me répète, personnellement j’ai trouvé que ce genre de contemplation n’allait pas avec le récit. On patauge dans la semoule.
Le seul personnage qui m’aura fait continuer cette lecture, c’est Baz. Bien qu’il soit très contradictoire sur plusieurs points, il était pour moi la pièce maîtresse du roman. J’avais envie de le découvrir et d’enfin voir LA fameuse scène.

Finalement, j’ai été heureuse de lire de très bons avis concernant ce roman. Ça prouve que Rowell peut faire autre chose. Et c’est une autrice que j’admire beaucoup, et dont je continuerai à lire les livres. Est-ce que l’un d’entre eux surpassera Fangirl, j’en doute, mais j’espère qu’elle me réserve encore de belles surprises.
Si j’avais un conseil à vous donner, c’est de peut-être découvrir l’autrice avec celui-ci, ou sans avoir lu Fangirl avant. Vous aurez peut-être moins d’attentes. C’est ce qui m’a posé problème, je pense. J’en attendais trop.


Autrice : Rainbow Rowell
Editeur : Pocket Jeunesse
Collection : -
Parution : 5 janvier 2017
Pages : 585
EAN-13 : 9782266271523

mardi 28 mars 2017

Les chroniques lunaires, tome 3 : Cress

Le sort de la Terre est dorénavant entre les mains de Cinder et de ses compagnons. Ils doivent à tout prix empêcher le mariage de l'empereur Kaito avec la terrifiante reine Levana.
Cress, hackeuse de génie, enfermée dans un satellite depuis sa naissance, est la seule à pouvoir les aider. Mais peut-on vraiment lui faire confiance ?


Mon avis

Attention, peut contenir des spoils concernant les tomes précédents : Cinder et Scarlet
 
En lecture commune avec Virginie, j’ai enfin sorti le troisième tome des Chroniques lunaires ! Et après ma lecture, je me suis fait la même réflexion que pour le dernier tome de Kaleb, « quand je commence une série, il faudrait que je m’active un peu et que je la termine plus rapidement ». Car Cress n’aura pas su me convaincre comme les deux premiers tomes. Et du coup, ce fut une lecture laborieuse.

La lunaire Cress est enfermée dans un satellite entre la Terre et la Lune depuis de nombreuses années, tout comme le personnage de Raiponce dans sa tour. C’est bon, vous avez fait le lien ? Parfait, car des liens, il y en a quelques-uns. Dans son satellite, Cress est tenue de brouiller, informer, espionner la Terre pour le compte de la reine Levana. Mais comme la jeune femme est enfermée là à cause de son peuple, elle n’est pas super emballée à l’idée de les aider. Alors, quand elle découvre la fuite de Cinder et ses amis, elle sait dans quel camp elle se trouve, et va aider, de loin, du mieux qu’elle peut notre petite bande de révolutionnaires.

Pourquoi je n’ai pas aimé le personnage de Cress ? Ne vous fâchez pas, c’est ainsi. Certains n’aiment pas Cinder (je la trouve froide, mais courageuse), d’autres n’aiment pas Scarlet (alors que des trois, c’est pour l’instant mon personnage féminin préféré) et bien moi je n’aime pas Cress.
Ce personnage est too much. Oui, je veux bien lui trouver l’excuse qu’en restant enfermée dans son satellite elle voit la vraie vie (si tu tiens la référence, je t’applaudis) un peu comme dans une sitcom qu’elle regarde quotidiennement sur ses écrans, mais quand même. Cress croit et rêve au prince charmant, et pas n’importe lequel, celui qui viendra la délivrer de sa prison spatiale. Elle est très naïve et représente potentiellement tout ce que je n’aime pas dans les personnages féminins. Son innocence et sa pureté me font grincer des dents. Car à travers toutes les images qu’elle a toujours pu voir de la Terre, et des guerres et problèmes qui s’y déroulent, elle n’est pas si pure et innocente que ça à mon avis. Vous l’aurez compris, trop fleur bleue pour moi.

À côté de ça, la suite de l’intrigue prend beaucoup de temps à avancer. Ce tome est long, pour pas grand-chose. L’autrice se perd dans des actions inutiles pour combler du vide. C’est dommage, car ça ne fait que casser le rythme du roman. Les 150 dernières pages sont enfin intéressantes ! Le bon point, c’est que nous avons quelques chapitres sur la Lune, et que nous découvrons enfin un peu mieux ce peuple de lunaires. Je croise les doigts pour avoir quelque chose à me mettre sous la dent dans Winter à ce niveau-là. D’ailleurs, la découverte de ce personnage m’a plutôt séduite pour l’instant. Je ne demande donc qu’à la découvrir dans le dernier tome.
Ce qui me plaît toujours beaucoup, c’est la façon dont l’autrice réécrit les contes. Thorne a donc beaucoup d’importance ici, et son personnage va vivre beaucoup de choses que son personnage classique a également vécues. Les liens sont bien trouvés.

Maintenant, j’aimerais que les presque 1000 pages de Winter ne soient pas du vide, et nous amènent vraiment à une bonne fin !


Autrice : Marissa Meyer
Éditeur : Pocket Jeunesse 
Collection : Grands formats
Parution : 10 octobre 2014
Pages : 660
EAN-13 : 9782266218191


mardi 14 mars 2017

La langue des bêtes

Il était une fois un vieux chapiteau de cirque à l'orée d'une forêt sombre et profonde : c'est là que vit la Petite avec sa famille, une ancienne troupe de saltimbanques. Depuis très longtemps ils ne donnent plus de spectacle, mais ils tissent autour de la gamine un cocon protecteur d'histoires et de légendes.

Un jour, un chantier gigantesque vient tout bouleverser : le campement va être rasé et la Petite est envoyée à l'école du village. Elle va alors faire appel aux forces obscures de la forêt pour tenter de sauver les siens.

Dans la lignée du Coeur des louves, son précédent roman, Stéphane Servant nous raconte une fable envoûtante. Au travers du regard décalé d'une enfant sauvage, fille d'une funambule et d'un ogre, il nous convie à croire à la magie des histoires.


Mon avis

Après un gros coup de cœur pour Lecœur des louves, j’attendais beaucoup de ce nouveau roman de Stéphane Servant. Il me l’avait d’ailleurs spécialement dédicacé.
Je suis entrée dans cette histoire avec la même envie de découvrir cette magie mystique qui habitait les personnages de son précédent roman. Il y avait un véritable message pour moi.

Le style de l’auteur ne change pas beaucoup ici. Toujours cette barrière très floue entre la magie et le réel. On se demande toujours ce qui est vrai, et ce qui n’est qu’une métaphore. Petite et les membres du cirque jouent beaucoup sur ces légendes, qu’ils racontaient durant leurs représentations. Encore une fois, j’ai trouvé la plume très poétique, et en accord avec l’histoire. Malheureusement, je n’ai pas ressenti le même frisson que pour Le cœur des louves. Étrangement, j’ai trouvé cette histoire trop compliquée, avec beaucoup de métaphores, pas toujours évidentes à deviner. On avance justement toujours dans un gros brouillard, sans trop savoir ce qui est vrai ou faux.

Petite est le personnage le plus touchant. La plus honnête aussi, finalement. Celle qui colle le mieux à son environnement. Elle n’a toujours connu que ce terrain vague où le cirque a élu domicile avec ses caravanes depuis des années, depuis sa naissance. Elle est à moitié sauvage, car elle n’a connu que cette manière de vivre. Je n’ai rien ressenti de spécial la concernant, je me sentais très distante d’elle, ou des autres membres du cirque. Mais elle est la plus fidèle de tous les personnages. Celle qui croit jusqu’au bout à la Bête, qui essaie le plus de choses pour sauver les siens. Donc même si je me suis sentie très éloignée d’elle, elle a tout mon respect et je la trouve très humble finalement, car sincère envers elle-même et ceux du cirque. Contrairement au reste de la troupe, qui s’est, pour moi, tellement caché dans ses mensonges qu’il ne voit plus la vérité. Leur manière de faire trop vivre ces légendes jusqu’à l’excès ne m’a pas convaincu. Je ne comprenais pas l’avantage qu’ils en tiraient. Leur vie est difficile, pleine de mensonges et de zones d’ombre.

Il y a presque plus de magie dans ce roman, que dans le précédent. C’est peut-être ce qui m’a perdu au bout d’un moment. Je ne voyais pas où voulait aller l’auteur. Il y avait beaucoup de mystère pour peu de choses finalement. Des états d’esprits très embrumés. L’histoire de la bête m’aura laissé de marbre, jusqu’au bout je crois ne pas avoir compris sa référence, l’image qu’elle est censée renvoyer.

Dommage, car j’étais bien partie. J’essayerai sans doute autre chose de cet auteur, car sa plume m’avait vraiment charmée dans Le cœur des louves, faisant de ce roman mon favori de 2016. Mais voilà, ça ne peut pas marcher à tous les coups.


Auteur : Stéphane Servant
Éditeur : Le Rouergue
Collection : -
Parution : 19 août 2015
Pages : 443
EAN-13 : 9782812609268  

jeudi 2 mars 2017

Beastly

Je suis un monstre. Pourtant, autrefois, j'étais le type parfait : grand, beau, riche et... atrocement méchant. Je n'aimais que moi et c'est pour cela qu'un sort m'a été jeté. Je suis devenu une bête difforme, velue, monstrueuse. Il me reste deux ans pour être aimé d'une jeune fille, sinon...

Ceci n'est pas un conte de fées. Mon histoire prend place aujourd'hui, en plein coeur de New York. J'espère que quelqu'un va venir à mon secours.


Mon avis

Il me semble que Nine m’avait offert ce livre pour notre swap. Et donc, si vous ne vous souvenez pas de ce swap, c’est parce qu’il date de plus de deux ans maintenant. Ce livre est bien trop ancien dans ma PAL ! Il était temps que je l’en sorte. Pour être honnête, en ce moment, le Young Adult ne me convient plus, ou du moins peu d’ouvrages arrivent à me séduire. J’ai commencé Beastly avec beaucoup de préjugés, et avec une très grande attente vu qu’il est une réécriture de mon conte préféré : La belle et la bête.

Je ne sais pas comment est la traduction de ce livre (Sortilège aux éditions Hachette, Black Moon), mais si vous avez envie de le lire en anglais, sachez qu’il est très accessible. Le vocabulaire est facile et la base de cette réécriture est connue de beaucoup, vous n’aurez donc aucune peine à suivre l’histoire. Peut-être qu’en français je l’aurais moins apprécié, car ne devant pas me concentrer sur la langue, j’aurais cherché les petits défauts avec plus d’acharnement.
Mais j’ai été très bon public pour cette version contemporaine de mon conte préféré. La manière dont l’autrice s’est approprié l’histoire m’a plu. Elle a su mélanger des éléments du classique et du dessin animé de Disney. Je ne cherchais pas à ce que ce soit vraiment crédible, j’avais juste envie de passer un bon moment autour de cette malédiction.

Kyle jouera le rôle du prince transformé en bête. Très porté sur le physique, il n’hésite pas à dénigrer tout le monde dans son école et sort avec la plus jolie fille. Quand il rencontre Kendra pour la première fois, il ne pense qu’à une chose : l’humilier, car elle n’est pas à son goût. Il aurait sûrement dû y réfléchir à deux fois avant de s’en prendre à elle. Kendra n’est autre qu’une sorcière, et pour donner une leçon au prince de New York, elle le change en bête. Kyle a deux ans pour aimer et se faire aimer en retour par quelqu’un, il retrouvera ainsi son apparence, sinon… il restera transformé en bête pour toujours.
Les personnages ne nous offrent pas beaucoup de surprises, tout simplement parce qu’ils reprennent le schéma de l’histoire que l’on connaît tous. Mais l’autrice a réussi à leur apporter cet air contemporain que je recherchais. Kyle est détestable, mais saura nous charmer par la suite. Sa manière de reconsidérer les autres et de s’intéresser à ce qu’ils sont au fond d’eux, et non à leur apparence, est touchante. Plus crédible également, car l’histoire se déroule sur deux ans, Kyle a du temps pour s’adapter à sa nouvelle vie, et reconnaître que la solution à sa malédiction n’est pas simple. Il y a bien sûr des petits couacs à mon goût. Comme dans le conte, la bête est un prince, ici Kyle est le fils d’un riche présentateur télé, l’argent coule à flots, et lui sera bien utile pour réaliser rapidement certains travaux nécessaires. Notamment l’aménagement de la chambre de Lindy, notre belle. Ce n’est pas un faux pas, car on se rapproche du conte. Mais pour une version contemporaine, j’aurais trouvé original que le prince ne soit pas si riche, et ne possède pas une carte de crédit illimitée. Son évolution m’a attendrie.
Lindy incarne bien la belle. Elle a un peu trop le sens du sacrifice selon moi. Sur ordre de son père, elle va se retrouver chez la bête sans avoir son mot à dire. Vu l’état du paternel, je n’aurais probablement pas été aussi gentille. Lindy est classique. Studieuse et ouverte d’esprit. Même si au départ, son amitié avec la bête n’est pas gagnée. Mais elle manque un peu de caractère. L’autrice aurait pu la rendre un peu plus déterminée et indépendante.

Mais à part ça, j’ai apprécié ma lecture. Il y a eu de très belles scènes, très romantiques quand on aime le genre. Et je pense que mes préjugés de base étaient infondés. Ou alors, je garde un étrange souvenir du film, qui ne ressemble finalement pas vraiment à ce que j’ai lu (il faudrait que je le revoie pour être sûre).
Mention spéciale pour la maison d’hiver et la bataille de boules de neige. Kyle, tu m’emmènes là-bas quand tu veux !


Autrice : Alex Flinn
Éditeur : Harper Collins
Collection : Harper Teen
Parution : 2 octobre 2007
Pages : 304
EAN-13 : 9780060874162

mardi 28 février 2017

Kaleb, tome 3 : Fusion

Puissant et dévorant, le don d'empathie de Kaleb n'a cessé d'évoluer, le conduisant par-delà le Bien et le Mal... Avant d'incarner l'Élu redouté de tous et de livrer une ultime bataille à ses ennemis pour sauver celle qu'il aime, le jeune homme doit accomplir une dernière mission : partir à la rencontre de ses ancêtres en se plongeant dans Le Livre du Volcan...

Organique, prophétique et vivant, l'ouvrage porte en lui l'empreinte des premiers enfants du volcan Eyjafjöll. Son encre a coulé avec leur sang, et ses pages palpitent de leur fureur et de leurs passions. Car ce livre millénaire se nourrit des personnages qu'il rencontre, qu'il nous raconte...


Mon avis

Peut contenir des spoilers concernant les tomes précédents, Kaleb et Kaleb Abigail

J’ai terminé une trilogie !!! Ça mérite que je le souligne, car je suis très forte pour commencer, mais pas pour finir les séries littéraires. Le troisième tome de Kaleb m’a été offert par Anaïs pour mon anniversaire, et je la remercie.

Pour être honnête, j’ai lu les deux premiers tomes de Kaleb il y a bien longtemps. Vous pensez bien que mes souvenirs sont un peu flous. Après relecture de mon avis du tome deux lu il y a bientôt 3 ans, je pense que Kaleb fait partie de ces séries que j’ai aimé découvrir à un certain âge, ou certain moment de ma vie de lectrice, mais que j’aurais dû terminer à ce moment-là également. Avoir trop attendu a malheureusement fait baisser ma note concernant cette fin. Alors que les deux premiers tomes étaient rythmés comme j’aime, ce troisième opus est construit de manière bien étrange pour une fin. J’ai attendu tout du long que le roman commence réellement 

L’autrice décide d’intégrer énormément de passages du fameux livre du volcan, écrit il y a des années et transmis de scribe en scribe. Ce qui est une merveilleuse idée de base -  j’adore quand les auteurs reviennent dans le passé dans leurs histoires pour nous en apprendre plus sur le présent des personnages. Le problème qu’il y a eu dans ce dernier tome, c’est que les passages du livre du volcan prennent beaucoup trop de place comparé à l’histoire de Kaleb. La fin est du coup précipitée, car on se concentre beaucoup plus sur le livre. J’aurais presque préféré avoir un livre à part, une sorte de hors-série, uniquement constitué des passages du livre du volcan. On aurait eu les informations concernant ces enfants dans ce hors-série, et la suite et fin de Kaleb dans le troisième tome. L’autrice aurait pu beaucoup mieux répartir ses personnages et terminer correctement sa trilogie.

J’ai donc préféré suivre les ancêtres de Kaleb. Car leur histoire de volcan est très intéressante. Toutes ces générations d’enfants maudits, c’était passionnant à suivre. Les enfants nés sous les cendres du volcan sont différents, et voir les autres membres du clan en avoir peur, puis les exclure ou les asservir rappelle étrangement une actualité bien réelle. Ils sont différents, ils font peur, il faut donc nous en préserver, avant même de discuter ou connaître l’autre. Cruelle réalité. Les premiers enfants du volcan sont tous différents, et à travers eux, nous allons enfin comprendre l’histoire de Kaleb. Malheureusement comme je le disais, ils sont intéressants, mais Kaleb l’est beaucoup moins. Sa fin est rapide, beaucoup trop. Il décide d’aller sauver Abigail et se venger quitte à tuer tout le monde sur son passage. Son aspect vilain garçon m’avait séduite au départ, car il était l’anti-héros par excellence. Ici, il n’est plus rien. Je l’ai trouvé très fade et grincheux. Autant quand il choisissait de faire le bien ou le mal, il le faisait de façon consciente. Dans cette fin, il m’a simplement donné la sensation de le faire de manière mécanique, comme une marionnette.

Le fin mot de l’histoire m’aura énormément déçue ! L’autrice aurait pu faire quelque chose d’innovant, comme peu d’auteurs osent le faire. Et malheureusement, elle termine sur une note irréaliste, et tellement too much que j’en ai ri. Je n’en revenais pas de cette fin. Et je ne m’en remets toujours pas je crois.


Autrice : Myra Eljundir
Éditeur : Robert Laffont 
Collection : R
Parution : 14 novembre 2013
Pages : 439
EAN-13 : 9782221126844


mardi 24 janvier 2017

La Passe-Miroir, tome 2 : Les disparus du Clairedelune

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l'entraînera au-delà des illusions du Pôle, au coeur d'une redoutable vérité.


Mon avis

Deux ans plus tard. Oui, oui… j’ai attendu un bon moment avant de poursuivre ma lecture de La Passe-Miroir, mais l’éditeur et/ou l’auteure ont eu la bonne idée de faire un petit mémo sur le tome 1 au début du livre. Car si comme moi vous lisez pleins de séries en même temps, avoir ce genre de récap, c’est bien utile.

Je ne vais pas m’attarder sur le style de Dabos, encore une fois je m’incline, comme pour le premier tome. C’est beau, les mots coulent tout seuls, et une fois qu’on a lu la première page, on se laisse embarquer comme la première fois. Nos yeux glissent sur les pages, et hop, 550 pages d’avalées comme si de rien n’était. Mais pas de coup de cœur. Pas comme le premier. Il possède malheureusement LE fameux défaut des seconds tomes : liaison entre le premier et le troisième tome. Je m’acharne chaque fois sur les tomes 2, je sais, mais c’est quelque chose qui me fait tiquer. Dabos aurait pu m’en donner plus ! Pourtant, Les disparus du Clairedelune ne nous ménage pas, on a de l’intrigue, certains personnages nous offrent une belle évolution et de chouettes rebondissements. Mais quand le cliffhanger final arrive, je me dis « ces 550 pages pour me faire une seule révélation ? » Oui, je suis insatisfaite, parce que j’en voulais plus. Je voulais apprendre plus de choses, y voir un petit rayon de soleil dans cette intrigue très forte et très mystérieuse. Finalement, je n’ai eu qu’une légère éclaircie avant que les nuages ne viennent tout assombrir à nouveau.

Ophélie me plaît toujours autant. Et avec ses péripéties dans le premier tome, j’avais hâte de la retrouver et voir comment elle allait se débrouiller dans les hautes sphères de la Citacielle. Et elle m’a impressionnée, elle ose affronter certains personnages que tous les concubins redoutent, monte le ton avec Thorn et décide de ne plus se faire marcher dessus. Elle ne se fait plus passer pour la pauvre petite chose d’Anima, maladroite et pas à sa place. Quitte à rester bloquée au Pôle toute sa vie, autant prendre les devants ! Ici, elle comprend aussi que son statut est important, qu’elle peut exiger certaines choses, et protéger les personnes qu’elle aime. Elle fait preuve de beaucoup d’intelligence, et n’hésitera pas à se mettre elle-même en danger pour défendre Berenilde ou encore Renard. Continue comme ça Ophélie, impressionne-moi encore, je suis sûre que tu me réserves de belles surprises pour la suite.
Thorn m’a par contre légèrement déçue. Il est toujours très froid, et même si on assiste à quelques scènes où il se dévoile un peu, ce n’est pas encore ça. J’aurais voulu le découvrir un peu plus, comprendre mieux ce personnage. Il reste encore très, voir trop mystérieux. À force de jouer la carte du personnage mystérieux, blessé avec une profonde ambition qu’on ne comprend pas encore totalement, je risque de me lasser. Et au contraire, préférer le personnage d’Archibald. J’étais triste de ne pas plus le voir, ce personnage qui possède tellement de failles ! Je le sens, ça se voit. Je ne spoilerai pas, mais le passage sur sa chambre, que personne n’a jamais vu, m’a fendu le cœur. Sans en faire des tonnes, la description de cette pièce nous apprend énormément de choses sur Archibald.

Le gros plus de ce tome, ce sont les nombreux endroits du Pôle que nous allons enfin visiter ! Le premier tome s’arrêtait sur un ou deux endroits, et j’avais hâte d’en découvrir plus. Là, j’ai été conquise, entre la Citacielle et toutes ses sphères, et les alentours qu’on découvre dans la seconde partie du roman, c’était un plaisir ! L’intrigue est bien menée, l’enquête autour des disparus est intéressante, mais mange énormément la grosse intrigue principale, du coup on avance sur cette histoire de disparus, mais on patauge un peu plus sur le reste. Le livre. Farouk. Dieu. Il me reste beaucoup de questions, qui n’ont trouvé que très peu de réponses. J’espère vraiment que le troisième tome m’apportera plus sur l’intrigue principale.
La révélation finale est top ! J’ai trouvé ça très intelligent et surprenant. Dabos aurait pu partir vers la facilité, et elle ne l’a pas fait. Elle apporte encore une autre dimension à son histoire, un gros rebondissement en plus, et ça, c’est fort ! Donc pas un coup de cœur, mais ce n’était pas loin. Cette suite est très bonne, bien mieux que certaines passerelles entre un premier et troisième tome que j’ai pu lire, mais j’aurais voulu être plus rassasiée à la fin.

Auteure : Christelle Dabos
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Grand format littérature
Parution : 29 octobre 2015
Pages : 550
EAN-13 : 9782070661985

mercredi 21 décembre 2016

3000 façons de dire je t'aime

Auteure : Marie-Aude Murail
Éditeur : École des loisirs
Collection : Médium
Parution : 22 août 2013
Pages : 265
EAN-13 : 9782211212014

Chloé, Bastien et Neville ont eu en cinquième une professeure de français qui n'aimait que les livres qui finissent mal. Un soir, elle les a emmenés pour la première fois au théâtre voir une représentation de Dom Juan de Molière. Cette soirée a changé leur vie. C'est décidé, ils seront comédiens !
Six ans plus tard, leur désir de monter sur scène est intact et ils se retrouvent au conservatoire d'art dramatique de leur ville. Le professeur le plus réputé, Monsieur Jeanson, les prend tous les trois dans son cours.
Chloé va devoir concilier les cours de théâtre avec le rythme intensif de la classe préparatoire qu'elle vient d'intégrer. Bastien, prêt à tout pour faire rire, pense qu'il suffit de regarder une vidéo de Louis de Funès pour apprendre la tirade d'Harpagon. Le beau et ténébreux Neville a peur de se donner les moyens de son ambition, d'être un autre pour savoir enfin qui il est.
Comment le théâtre va-t-il lier pour toujours la jolie jeune première, le valet de comédie et le héros romantique que Jeanson a su voir en eux ?


Mon avis


Marie-Aude Murail est une auteure que l’on ne présente plus dans la littérature jeunesse et adolescente. Elle est l’un des piliers des éditions École des loisirs, auteure chouchou des écoles, des jeunes et des moins jeunes… J’avais craqué pour pas mal de ses bouquins, et je n’avais jamais été déçue. Jusqu’à présent. Malheureusement.

Premier bémol pour moi avec ce bouquin, et ce n’est pas de sa faute, mais de la mienne : le thème. J’aime bien lire des pièces de théâtre de temps en temps, mais je ne suis clairement pas une grande adepte du genre. Je ne m’y connais pas, et j’ai dû voir à peine une dizaine de pièces durant ma courte vie. C’est rien. Ce roman n’est pas une pièce de théâtre, mais il va tourner autour de ce thème. On va y rencontrer trois personnages, complètement différents, mais passionnés par cet art. Ils vont tout faire pour monter sur les planches, et prouver qu’ils sont faits pour ça.

Second bémol : les personnages. On a pourtant trois personnalités radicalement différentes, et pourtant, aucune ne m’a touchée. Je n’ai accroché avec aucun d’entre eux. Ils me semblaient très distants, à peine esquissés. Je n’arrivais pas à avoir une image précise d’eux durant ma lecture. C’était assez dérangeant.
Chloé est la fille du trio. Et malheureusement, j’ai trouvé qu’elle n’était que ça. À chaque page, j’espérais qu’elle prenne un peu le dessus, qu’elle devienne enfin ce qu’elle voulait être. Avec son rôle, son envie de jouer et d’interpréter. Finalement, j’ai trouvé qu’elle n’était que le trophée tant convoité par les deux garçons. Celle qu’il faut conquérir à tout prix, avec ou sans sentiments.
Bastien est le rigolo de service. Il a un certain charme, on s’y attache par son côté boute-en-train, mais c’est tout. Il apporte un ton humoristique au roman. Mais là aussi, son rôle ne va pas plus loin.
Et puis, il y a Neville. Celui sur qui on va finalement tout concentrer. Il apparaît comme étant le bad boy. Celui qui n’hésite pas à voler et faire savoir qu’il n’est pas comme les autres. Si au départ je m’y suis attachée, j’ai vite déchanté. Neville est un personnage qui devient vite imbuvable.
Du coup, niveau personnages, on était mal barré. Il y a bien le prof de théâtre qui sauve un peu le truc. Mais là aussi, j’ai trouvé son rôle assez cliché finalement. Agréable certes, mais déjà vu. L’homme bourru et sévère, mais pas méchant, qui cache un secret qui est la véritable intrigue du roman. Le pourquoi du comment.

Et pour finir, j’ai été un peu déboussolée par les dialogues de théâtre qui venaient se mélanger aux dialogues « normaux » des personnages. Pour quelqu’un qui ne connaît pas forcément toutes les pièces citées et utilisées dans le roman, le mélange des deux par moment n’a fait que me perdre encore un peu plus.
Je pense que si on est amateur ou passionné de théâtre, on peut en revanche adorer ce roman ! Et même si on n’aime pas le théâtre d’ailleurs… ça peut peut-être réveiller une nouvelle passion. Mais Virginie, avec qui je l’ai lu en lecture commune, est plutôt de mon avis. Une petite déception pour nous, malheureusement. Le prochain Murail ne pourra être que meilleur.
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