Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les
haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la
Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle
seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient
les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ?
Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui
l'entraînera au-delà des illusions du Pôle, au coeur d'une redoutable
vérité.
Mon avis
Deux ans plus tard. Oui, oui… j’ai attendu un bon moment avant de
poursuivre ma lecture de La Passe-Miroir,
mais l’éditeur et/ou l’auteure ont eu la bonne idée de faire un petit mémo sur
le tome 1 au début du livre. Car si comme moi vous lisez pleins de séries
en même temps, avoir ce genre de récap, c’est bien utile.
Je ne vais pas m’attarder sur le style de Dabos, encore une fois je
m’incline, comme pour le premier tome. C’est beau, les mots coulent tout seuls,
et une fois qu’on a lu la première page, on se laisse embarquer comme la
première fois. Nos yeux glissent sur les pages, et hop, 550 pages
d’avalées comme si de rien n’était. Mais pas de coup de cœur. Pas comme le
premier. Il possède malheureusement LE fameux défaut des seconds tomes :
liaison entre le premier et le troisième tome. Je m’acharne chaque fois sur les
tomes 2, je sais, mais c’est quelque chose qui me fait tiquer. Dabos
aurait pu m’en donner plus ! Pourtant, Les
disparus du Clairedelune ne nous ménage pas, on a de l’intrigue, certains
personnages nous offrent une belle évolution et de chouettes rebondissements.
Mais quand le cliffhanger final arrive, je me dis « ces 550 pages
pour me faire une seule révélation ? » Oui, je suis insatisfaite,
parce que j’en voulais plus. Je voulais apprendre plus de choses, y voir un
petit rayon de soleil dans cette intrigue très forte et très mystérieuse.
Finalement, je n’ai eu qu’une légère éclaircie avant que les nuages ne viennent
tout assombrir à nouveau.
Ophélie me plaît toujours autant. Et avec ses péripéties dans le
premier tome, j’avais hâte de la retrouver et voir comment elle allait se
débrouiller dans les hautes sphères de la Citacielle. Et elle m’a impressionnée,
elle ose affronter certains personnages que tous les concubins redoutent, monte
le ton avec Thorn et décide de ne plus se faire marcher dessus. Elle ne se fait
plus passer pour la pauvre petite chose d’Anima, maladroite et pas à sa place.
Quitte à rester bloquée au Pôle toute sa vie, autant prendre les devants !
Ici, elle comprend aussi que son statut est important, qu’elle peut exiger
certaines choses, et protéger les personnes qu’elle aime. Elle fait preuve de
beaucoup d’intelligence, et n’hésitera pas à se mettre elle-même en danger pour
défendre Berenilde ou encore Renard. Continue comme ça Ophélie, impressionne-moi
encore, je suis sûre que tu me réserves de belles surprises pour la suite.
Thorn m’a par contre légèrement déçue. Il est toujours très froid, et même
si on assiste à quelques scènes où il se dévoile un peu, ce n’est pas encore
ça. J’aurais voulu le découvrir un peu plus, comprendre mieux ce personnage. Il
reste encore très, voir trop mystérieux. À force de jouer la carte du
personnage mystérieux, blessé avec une profonde ambition qu’on ne comprend pas
encore totalement, je risque de me lasser. Et au contraire, préférer le
personnage d’Archibald. J’étais triste de ne pas plus le voir, ce personnage
qui possède tellement de failles ! Je le sens, ça se voit. Je ne spoilerai
pas, mais le passage sur sa chambre, que personne n’a jamais vu, m’a fendu le
cœur. Sans en faire des tonnes, la description de cette pièce nous apprend
énormément de choses sur Archibald.
Le gros plus de ce tome, ce sont les nombreux endroits du Pôle que
nous allons enfin visiter ! Le premier tome s’arrêtait sur un ou deux
endroits, et j’avais hâte d’en découvrir plus. Là, j’ai été conquise, entre la
Citacielle et toutes ses sphères, et les alentours qu’on découvre dans la
seconde partie du roman, c’était un plaisir ! L’intrigue est bien menée,
l’enquête autour des disparus est intéressante, mais mange énormément la grosse
intrigue principale, du coup on avance sur cette histoire de disparus, mais on
patauge un peu plus sur le reste. Le livre. Farouk. Dieu. Il me reste beaucoup
de questions, qui n’ont trouvé que très peu de réponses. J’espère vraiment que
le troisième tome m’apportera plus sur l’intrigue principale.
La révélation finale est top ! J’ai trouvé ça très intelligent et
surprenant. Dabos aurait pu partir vers la facilité, et elle ne l’a pas fait.
Elle apporte encore une autre dimension à son histoire, un gros rebondissement
en plus, et ça, c’est fort ! Donc pas un coup de cœur, mais ce n’était pas loin. Cette suite est très bonne, bien mieux
que certaines passerelles entre un premier et troisième tome que j’ai pu lire,
mais j’aurais voulu être plus rassasiée à la fin.
Auteure : Christelle Dabos
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Grand format littérature
Parution : 29 octobre 2015
Pages : 550
EAN-13 : 9782070661985