Affichage des articles dont le libellé est Gallimard. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Gallimard. Afficher tous les articles

lundi 20 mai 2019

Les réseaux sociaux sont-ils des Licornes ?

Il est des romans qui nous poursuivent. Ceux qu'on décide d'ouvrir grâce à un titre, à cause d'une couverture ou encore d'un résumé. C'est comme ça que Licorne m'est tombé dessus. D'abord à cause de son titre un peu trop facile, les licornes sont devenues pour moi les égéries d'un mouvement un peu étrange, mélange entre quelque chose de mignon et niais, de mystique et de commun. La licorne est devenue banale. Quel titre parfait pour ce roman. 
MissMaëla98 aimerait être influenceuse. On suit son parcours chaotique pour y arriver, mettre tout en œuvre pour atteindre ce rêve plein de paillettes. Elle finira par y perdre quelques crédits pour lesquels on s'endette, de l'amour propre aussi, et pas mal de sommeil. Mais tant pis, quand on a un objectif, on est capable de tout pour y arriver. Après la lecture de ce roman j'ai eu pleins de sensations. J'étais en colère, reconnaissante, et dubitative. Que penser d'un texte comme celui-ci ? Le plus simple est de donner toutes les facettes de mes interrogations. Parfois l'une répond à l'autre, et des fois non. 



Une publication chez Gallimard Blanche pour une caricature des réseaux sociaux ? 
J'étais très étonnée de voir ce titre, avec ce sujet, chez Gallimard. La maison d'édition est réputée pour être très blanche (comme le nom de sa collection), contemporaine et « littéraire ». Au départ j'avais envie de croire que c'était une bonne chose. Le publique de la collection (en général et dans son ensemble, il me sera impossible de faire des exceptions pour tout le monde, comme le texte de l'autrice finalement), est plutôt étranger des réseaux sociaux, une occasion peut-être de leur parler de ce sujet. Sauf que, si le sujet ne les intéresse pas, ils ne risquent pas d'ouvrir le livre. Et si toute fois ils l'ouvrent, ils découvriront finalement, exactement ce qu'ils pensent déjà cet univers méconnu : faux-semblants et superficialité. Ou alors serait-ce un moyen de faire découvrir cette collection à une génération plus jeune, qui n'ose pas se tourner vers ces livres ? De peur de ne pas être la cible ? Les deux réponses sont peut-être les bonnes, ou aucune des deux. 
L'image des réseaux sociaux sera la même que celle qu'on voit dans de nombreux reportages. Ce même effet miroir est d'ailleurs présent dans le roman quand des chaînes de télévisions interviewent l'héroïne. On retrouve alors le portrait d'une génération obnubilée par son image, par son ascension virtuelle, par les cadeaux et les attentions des marques. Mais aussi des chutes. Des corps qui s'amaigrissent pour rentrer dans une robe. Des attaques verbales violentes. Des abus. Le roman est presque une mise en garde. Mais une mise en garde à l'usage de qui ? De la génération qui ne connaît pas ce monde, et qui a déjà cette image en tête ? Pourquoi la mettre en garde ? Pour lui donner une raison de plus de lever les yeux au ciel devant les gens qui parlent à leur téléphone et prennent des photos de leur petit déjeuner ? 

Et pourquoi pas un aspect plus réaliste de la sphère réseaux sociaux ? 
Car si le modèle du dessus existe vraiment, il n'est pas unique. Comme dans chaque univers il y a son contraire, et même des nuances. Si, si. La preuve en est, nous sommes des milliers à avoir des comptes Instagram, des chaînes Youtube, des réseaux où nous nous activons chaque semaine dans le but et l'envie de partager. C'est peut-être trop utopiste pour certains, mais nous existons. Nous avons besoin d'un peu de reconnaissance, ne le nions pas, mais nous avons aussi su ne pas tomber dans l'extrême. Et ceci s'applique à n'importe quelle communauté. Le réseau comme moyen de ne pas sentir seul avec sa passion. D'avoir le loisir de partager et d'échanger avec des gens du monde entier, en plus des gens que l'on côtoie tous les jours. Nous ne sommes pas des exceptions qui auraient été un grain de sable dans un roman traitant d'une majorité. Peut-être que je m'avance un peu, mais je pense que nous sommes nombreux à juste aimer ce petit moment d'échange, sans forcément y voir les strass et les paillettes. Est-ce réservé aux lecteurs ? Est-ce que ça veut dire que toutes les influenceuses beauté sont dans le même panier ? Aurait-ce été trop difficile de nuancer cet univers, en lui apportant aussi une facette positive ? Une autre héroïne, qui, en parallèle de Maëla arrive à faire la part des choses, à aimer ce qu'elle fait sur la toile, tout en faisant autre chose, ou juste une réussite qui ne nécessite pas de vendre son âme. 

Une fin imparfaite ? 
Je vais devoir parler de la fin pour terminer de me poser des questions. Si vous voulez lire ce roman sans connaître la fin, arrêtez-vous là, si être spoilé ne vous dérange pas, on continue. Le personnage de Nora Sandor commence à un moment donné à se poser des questions. Et des questions importantes. En effet lors d'une soirée, elle se fait approcher par BodyMax un vidéaste fitness, ce dernier lui propose même de faire une vidéo avec elle. Elle saisit cette chance de se faire connaître un peu plus. Dragueur l'homme n'hésite pas à lui tenir la main dans les rues de Paris, et à la montrer dans son vlog. Ses abonnés affluent sur la chaîne de Maëla. Pourtant le soir avant de repartir en Bretagne il va plus loin. Au départ c'est un acte sexuel, on ne sait pas si Maëla dit oui ou non, on ne voit que le début et le départ. Mais plus elle y pense, plus elle est immergée dans cet univers qu'elle rêvait tant d'atteindre, plus elle comprend que cet acte sexuel n'était pas raccord avec ce qu'elle voulait. Avait-elle vraiment dit non ? Une chose est sûre, elle se sent souillée, violée. Elle va alors faire le choix d'en parler publiquement. Une photo suffit. Maëla pense d'abord être soutenue, comme une victime aimerait l'être, mais bien sûr c'est tout le contraire. BodyMax l'a traite de menteuse et de profiteuse, tout le monde pense qu'elle a volontairement abusé de la notoriété du vidéaste. Et du jour au lendemain elle n'a plus rien. Le néant. Elle se sent sale, doit quatre crédits différents, et n'est plus personne. Certains banalisent même son viol, en appuyant le fait qu’elle n’avait pas dit non à ce qu'il paraît, et que des victimes souffrent vraiment de cet acte. Au plus bas, elle décide même de mettre en ligne son suicide, en direct sur Snapchat. Elle pense à bien mettre le bon filtre, la couronne de fleur lui va si bien. C'est à ce moment-là que j'ai cru être complètement perdue, et de ne pas reconnaître ce que moi je connais de mon petit milieu faisant parti de cet univers. 
Ce dernier étant tellement vaste que je conçois bien que des cas comme ça arrive, que des gens s'endettent, et même perdent la vie, comme dans d'autres milieux. Déroutée et apeurée j'avais envie de me voiler la face. De me dire que c'était trop. Mais non. Il faut bien se rendre compte que des cas comme ça existe, et peuvent même être nombreux. Comme toujours, ce qu'on ne voit pas, existent souvent bel et bien. C'est pourquoi je suis super partagée sur ce texte, autant il dénonce et met en avant des drames et des actes qui peuvent aller trop loin, ce qui me plait aussi, car le monde n'est pas rose et pleins de licornes, comme on veut nous le faire croire grâce aux bons filtres. Mais est-ce que dans ce genre d'exemples ça aurait été compliqué d'avoir un autre point de vue ? Un autre vécu ? Est-ce que ça aurait fait trop ? 

L'happy end vient peut-être dans l'épilogue ? 
On y retrouve Maëla, dans une grande maison au bord de la mer, le temps a passé entre maintenant et sa tentative de suicide, qui a ratée grâce à des marshmallow qui ont absorbé pas mal des substances avalées. Elle a peut-être réussi à créer le bonheur tant convoité, mais rien n'est moins sûr. Son succès elle le doit à son malheur. Après les gros titres qui mettent en avant le côté dangereux de la course aux abonnés et aux likes, sa popularité remonte. Elle commence alors à prôner un mode de vie sans addiction aux réseaux sociaux. Une vidéo en entraîne des tas d'autres, et des coachings, et des séminaires, etc. La question que je me pose est : est-ce une meilleure réussite ? De gagner sa vie grâce aux réseaux, dont elle désintox les gens ? Est-ce que ce n'est pas complètement contradictoire ? C'est pour ça que je suis partagée sur ce roman. Il m'aura apporté tout ce que j'ai cité plus haut. Si on peut souvent être d'accord pour dire que c'est horrible, mais réaliste, on peut aussi lui reprocher de cacher le bon côté des réseaux. De diaboliser quelque chose, qui comme beaucoup, peuvent être bénéfique selon notre façon de l'utiliser. 

Bon ou mauvais ? 
Il restera entre les deux. Si j'ai affirmé qu'il était bon il y a quelques heures, je pense maintenant nuancer mon avis, et rester indécise. C'est un roman qui fait réfléchir, et parler. On a envie d'échanger autour des vastes questions qu'il soulève.

dimanche 16 décembre 2018

Sorcières de fiction et d'aujourd'hui


Octobre a été rythmé par des lectures magiques. Les sorcières étaient au rendez-vous. Roman, essai et bande dessinée. J’ai envie de changer un peu mes chroniques. J’ai envie de parler de plusieurs livres, de thèmes etc. Dans un même article. Un livre, une chronique, un article me paraît trop scolaire aujourd’hui. Donc je change. En plus je suis pas du tout en retard (humhum) pour cet article, qui a traîné dans mes dossiers bien quelques semaines avant de partir en correction. Les sorcières ont laissées place aux lutins de Noël, mais bon... 

Je commence par l’essai Sorcières, la puissance invaincue des femmes de Mona Chollet, que j’avais découvert grâce à son essai Chez soi, une odyssée de l’espace domestique, que je relirais bien d’ailleurs. Le thème ici est légèrement différent, et très actuel.

On retrouve des sorcières un peu partout aujourd’hui. Que ce soit sur Etsy, sur Instagram, ou simplement à côté de chez soi. Une nouvelle vague de sorcellerie moderne, qui puise souvent son inspiration dans les sorcières du 17e siècle, celles qu’on a jugées et brûlées. Que reste-t-il de ces femmes aujourd’hui ? Quelles sont les sorcières du 21e siècle et pourquoi ne les laisse-t-on toujours pas tranquilles ?

Ce qui m’a peut-être déstabilisée dans un premier temps, c’est le rapport à la sorcellerie qui, après l’intro et le premier chapitre, n’est plus beaucoup évoqué. Je m’attendais à en avoir plus, que les sorcières de n’importe quelle époque allaient revenir régulièrement en référence. Si j’ai été très touchée, et concernée par les trois-quarts de l’essai, le chapitre 2 concernant le non-désir d’enfant m’aura souvent fait froncer les sourcils. Je ne pensais pas qu’il partirait limite dans le jugement des femmes qui décident d’avoir des enfants. J’ai été touchée en plein cœur par ce que l’autrice avançait. Toutes les mères sont simplement victimes d’une spirale patriarcale, et sociétale. La généralité m’a déplu. Mais les passages parlant de la liberté, de la terre, d’un retour vers une vie simple et naturelle, si c’est ce qui peut nous rassurer et nous faire du bien, m'ont énormément parlé. Ce livre a environ 50 pages de cornées, des phrases stabilobossées, car elles résonnent fortement en moi. Un essai qui chamboule et vers lequel il faudra revenir.

J’ai ensuite fait un bond en arrière, et suis partie à Salem Village, avec Abigaël dans les années 1600. Les filles de Salem, de Thomas Gilbert chez Dargaud, une bande dessinée, que j’ai décidé de lire pour son sujet, et non pour ses dessins. En général, je flashe sur des illustrations, et ensuite je m’attarde sur l’histoire. Ici, j’ai fait une exception. J’ai mis mes goûts de côté, et j’ai foncé. C’était une histoire forte, et difficile à lire sans finir en larmes. Abigaël est une jeune fille qui va découvrir la vie de femme adulte de l’époque, et qui va se sentir enfermée dans son propre village. Sa curiosité pour ce qui se passe ailleurs, pour des expériences parfois occultes vont bien sûr lui attirer des ennuis. Ses proches vont la condamner. Comme beaucoup d’autres femmes autour d’elle. Une bande dessinée très puissante, qui ne décrit que trop bien ce qui s’est passé pour ces femmes. La dernière planche est juste…. À couper le souffle !


Et pour terminer cet article, je vous emmène dans le clan des Sorcières du clan du Nord de Irena Brignull chez Gallimard Jeunesse. Qui n’est d’ailleurs pas si jeunesse que ça. C’est un livre où les avis m’ont un peu sauté aux yeux, alors que je ne les cherchais pas spécialement. Beaucoup étaient mitigés, certains lecteurs ont abandonné, je m’attendais donc à très peu de choses en le commençant. Et j’ai finalement passé un excellent moment de lecture.

Poppy change encore une fois d’école, car autour d’elle, tout finit toujours pas capoter. De son côté, Claré est une piètre sorcière, alors qu’entre elle et sa cousine, une reine sorcière doit être élue, selon une prophétie vieille de 303 ans. Quand les deux jeunes femmes vont se rencontrer par hasard, c’est le coup de foudre amical !

J’ai adoré l’univers de l’autrice, qu’elle met en place rapidement, sans perdre le lecteur, tout en faisant avancer son intrigue. Les deux se mélangent parfaitement. Dans son récit, elle intègre des sorcières parfaitement réalistes, qui puisent leur puissance et leurs pouvoirs dans la nature. Les petits détails de la vie du clan m’ont beaucoup plu. Leur rapport à leur magie est très intéressant.

Les personnages ne sont pas en reste. Poppy est Claré sont bien traitées, et aucune des deux ne tombe dans des clichés faciles, qui sont souvent trop présents dans d’autres romans jeunesse. Bien que l’autrice utilise un certain temps un triangle amoureux, elle lui apporte beaucoup de nuances, contrairement au schéma classique qu’on rencontre souvent dans les romans. Un triangle, qui du coup n’est pas dérangeant, car absolument pas le centre de l’intrigue. On s’intéresse aux pouvoirs des sorcières, à la prophétie et ce qui va en découler 303 ans plus tard.
C’est un univers sombre et déroutant. Les sorcières ne sont pas gentilles ni douces, elles peuvent être terribles et pleines de hargne. J’ai trouvé que Gallimard jeunesse osait un sacré pari en traduisant cette série. Elle n’est pas le genre de série autour des sorcières qu’on a l’habitude de trouver au rayon jeunesse. C’est différent, et ça sort des sentiers battus. Une vraie réussite. Je ne m’attendais pas à aimer autant.



mardi 27 février 2018

L'hiver aux trousses

Cédric Gras a parcouru l'Extrême-Orient russe en accompagnant l'automne à pied, à bord de camions, de canots de chasseurs ou d'un remorqueur. Des contrées polaires à la mer du Japon, la « chasse aux feuilles rouges » d'un long été indien a guidé ses pas, à travers cette Russie méconnue du Pacifique.

Mon avis

Pour mon Cold Winter, je voulais absolument lire de la littérature de voyage. Ça faisait aussi partie des menus, j’ai donc choisi L’hiver aux trousses de Cédric Gras, qui part vers la Russie d’Extrême-Orient, pour voyager en compagnie de l’automne, alors que l’hiver n’est pas loin derrière.

La littérature de voyage permet de découvrir le monde. Et quand on n’a pas forcément les moyens de voyager, visiter d’autres pays grâce à un livre de poche, c’est tout de même avantageux. Je me suis toujours passionnée pour les régions froides du monde. Et pourtant, j’ai toujours été assez peu curieuse de la Russie. Cédric Gras m’aura permis d’entrevoir cette partie du monde, que je connais mal. Ai-je envie d’en savoir plus maintenant ? Pas forcément, mais j’y aurai au moins jeté un œil.

Je ne suis pas une lectrice à citations. Quand je lis un livre, je n’en retiens pas forcément des phrases précises, mais le message général. Marquer des passages ne me vient pas naturellement. Pourtant là, les premières pages sont pleines de petits symboles au crayon à papier, des mots qui m’ont percutée, sur une saison que j’idolâtre.

Passé le moment de l’idée de ce voyage, et arrivée au voyage en tant que tel, j’ai malheureusement été un poil déçue. Je m’attendais à de la marche. Des paysages décrits dans leurs moindres détails. L’auteur a plus mis en avant ses rencontres, les moyens de transport et les villes où il s’est arrêté. Les paysages sont présents, mais un peu lointains. Il a pourtant réussi à soulever quelque chose qui m’a beaucoup touchée, et interpellée : la fuite des jeunes vers des endroits plus peuplés. Les villes que l’auteur traverse sont de plus en plus désertes. Les gens partent. Et on découvre des lieux si reculés, qu’ils sont pratiquement oubliés de leur propre pays. Ils sont comme coupés du monde.

Un texte fort en prise de conscience sur des endroits qu'on connait parfois mal. Mais pauvre en paysages. 


Auteur : Cédric Gras
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio
Parution : 10 mars 2016

Pages : 266

mercredi 25 octobre 2017

Terrienne

Tout commence sur une route de campagne... Après avoir reçu un message de sa soeur, disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche et... passe de « l'autre côté ». Elle se retrouve dans un monde parallèle, un ailleurs dépourvu d'humanité, mais où elle rencontrera cependant des alliés inoubliables.


Mon avis

Beaucoup de bons avis autour de ce Mourlevat. C’est TheDreamCatcher qui m’a proposé une lecture commune sur ce titre que nous avions en commun dans nos PAL. Ni une ni deux, j’ai sauté sur l’occasion pour l’en sortir.

Globalement, j’ai aimé ma lecture. La plume de Mourlevat est très agréable. Son univers est intéressant, ses personnages attachants, et il ose prendre des risques et surprendre son lecteur. Malheureusement, je trouve qu’il manquait quelques pages pour que l’univers soit suffisamment fouillé. L’idée de ce monde parallèle qui nous ressemble, mais qui fonctionne sur des bases différentes, était très intéressant. La saleté, la respiration, les pleurs, les maladies sont rayés de ce monde. Leurs émotions sont également bien plus faibles que les nôtres. Tout ça me semblait novateur, et si le livre avait été un peu plus long, on aurait certainement pu aborder ce monde sous différents angles.

Parmi les personnages, notre héroïne est Anne. Elle passe dans ce monde parallèle pour sauver sa sœur Gabrielle, qui s’est fait enlever il y a une année, après son mariage. Avant de trouver le passage, elle va faire la rencontre de monsieur Virgil, un écrivain qui n’aime pas son dernier roman. Sa vie est terne et l’aventure d’Anne le titille.
Anne est courageuse. Et peut-être trop. C’est un reproche que je fais souvent aux personnages qui prennent tous les risques. Le courage est un aspect de la personnalité que je trouve à double tranchant : trop, le personnage en devient irréaliste. Pas assez et l’aventure stagne. C’est difficile de trouver le juste milieu. Ici, Anne est à la limite je dirais. On la sent à fleur de peau avec cette histoire, peu à l’aise dans ce monde, mais elle n’hésite pas à se mettre en danger pour sauver sa sœur.
Sur place, on rencontre Bran, un jeune homme « hybride » qui se sent très à l’aise avec les habitudes terriennes. Il est un personnage très intéressant, car justement ni totalement l’un, ni totalement l’autre.

Il y a deux points qui m’ont particulièrement dérangé dans ce roman. Le premier : la romance. Elle arrive comme un cheveu sur la soupe. Elle se fait assez naturellement, et ce n’est pas mal du tout comme approche. Sauf qu’on est de nouveau dans un schéma « je te rencontre (presque) pour la première fois, et je t’aime ». Je n’ai pas cru au conte de fées pour cette fois. La deuxième : la fin. Elle est très précipitée, alors que j’avais cette sensation de non-commencement avec le reste du roman. C’est comme avoir une intro et une conclusion. Sans la partie du milieu. Les choses se règlent vite. Trop vite.

Pour conclure, je mets l’accent sur le fait que j’ai aimé l’univers, et sa construction, même si j’aurais voulu en avoir 200 pages de plus histoire de bien ancrer le truc. Mais la romance et la fin m’auront laissé de marbre.

Auteur : Jean-Claude Mourlevat
Éditeur : Gallimard
Collection : Pôle-fiction
Parution : 12 septembre 2013
Pages : 406
EAN-13 : 9782070654994

mardi 9 mai 2017

Chanson douce

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.

À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.


Mon avis

La vie est remplie de premières fois, celle d’aujourd’hui est d’avoir lu un prix littéraire. Et pas n’importe lequel, le Goncourt 2016. Je me souviens que ma première année d’apprentie libraire avait été marquée par Alabama Song de Gilles Leroy. C’était en 2007, et notre professeur nous avait fait apprendre par cœur tous les lauréats des prix littéraires de cette année. Même en étant « du métier », j’avais peur de lire un prix. Je m’attendais à du « compliqué », car les préjugés peuvent être tenaces.

Quand Chanson douce a transité entre les mains de mes tantes, de ma mère et enfin les miennes, j’ai sauté sur l’occasion ! J’avais lu le prologue le jour de l’annonce du prix, et je m’étais arrêtée là. Déjà bien traumatisée (enceinte de 8 mois à l’époque, ça n’aidait sûrement pas).
Leïla Slimani a pour moi une plume qui peut ressembler à celle d’Anne B. Ragde. Quelque chose de tranchant, sec et cassant. Il n’y a pas beaucoup de douceur dans son style. Elle colle à son histoire jusque dans sa plume. On découvre cette famille, et d’emblée, on est mal à l’aise. J’avais cette sensation d’être minuscule et de regarder les scènes bizarres de ce ménage, sans que personne ne remarque ma présence. Mais toujours en me sentant à part. Et heureusement…

Myriam veut reprendre le travail. Après deux enfants et quelques années en tant que mère au foyer, elle est sur le point de craquer. La famille engage une nounou, Louise, qui avait fait le bonheur de tant de familles avant eux. Les débuts sont prometteurs, Louise est une personne sérieuse, de confiance et bienveillante envers les enfants, mais aussi les parents. Elle devient vite indispensable, et c’est là que l’horreur se met en place. Enfin, j’imagine.
Dès le départ, on sait que la fin est tragique. Mais comment est-ce arrivé ? Pourquoi ? L’autrice nous embarque dans la descente aux enfers de cette femme, et dans sa chute, elle prendra bien soin d’emporter cette famille avec elle. Si on soupçonne facilement pourquoi Louise a commis l’irréparable, il n’est pas écrit noir sur blanc. Est-ce ce qui m’a dérangé ? Peut-être. Avais-je besoin que l’autrice me prenne par la main et me montre le moment clé, celui qui ne permettait plus de retour en arrière ? J’imagine. Mais finalement, sans clairement le dire, elle nous montre plein de fois ces moments. La vie de Louise s’écroule petit à petit, et nous, simples spectateurs, avons un avant-goût du pire.

Les parents ne sont pas tout blanc dans l’histoire. Les signes de malaise et de changements chez Louise sont apparents, et ils n’auraient qu’un mot à dire pour la congédier. Mais j’ai ressenti cette sensation de malaise. La garder pour faire bien. La garder, car elle est dans une mauvaise passe. La garder parce que les enfants l’aiment beaucoup. Et nous aussi. Elle fait à manger après tout. Louise enferme la famille sous son joug, sans que celle-ci ne s’en rende vraiment compte. Au moment où Myriam et Paul sentent que la nounou est indispensable, il est déjà trop tard.
Je pense qu’on peut ressortir un peu déçu de cette lecture. Mais plus on va y réfléchir, et plus on va trouver des raisons, des explications. Oui, on doit tirer certaines conclusions nous-mêmes, mais ce n’est pas un mal. Finalement, on avait tout devant les yeux depuis de nombreuses pages.

Et puis, il y a cette manière de nous mettre mal à l’aise avec peu de choses, comme les parties de cache-cache. La carcasse de poulet. Les douches. La sortie au restaurant. Louise nous glace le sang si subtilement qu’on a à peine le temps de réagir, et c’est déjà la fin.


Autrice : Leïla Slimani 
Éditeur : Gallimard
Collection : Blanche
Parution : 18 août 2016
Pages : 226
EAN-13 : 9782070196678

mardi 24 janvier 2017

La Passe-Miroir, tome 2 : Les disparus du Clairedelune

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l'entraînera au-delà des illusions du Pôle, au coeur d'une redoutable vérité.


Mon avis

Deux ans plus tard. Oui, oui… j’ai attendu un bon moment avant de poursuivre ma lecture de La Passe-Miroir, mais l’éditeur et/ou l’auteure ont eu la bonne idée de faire un petit mémo sur le tome 1 au début du livre. Car si comme moi vous lisez pleins de séries en même temps, avoir ce genre de récap, c’est bien utile.

Je ne vais pas m’attarder sur le style de Dabos, encore une fois je m’incline, comme pour le premier tome. C’est beau, les mots coulent tout seuls, et une fois qu’on a lu la première page, on se laisse embarquer comme la première fois. Nos yeux glissent sur les pages, et hop, 550 pages d’avalées comme si de rien n’était. Mais pas de coup de cœur. Pas comme le premier. Il possède malheureusement LE fameux défaut des seconds tomes : liaison entre le premier et le troisième tome. Je m’acharne chaque fois sur les tomes 2, je sais, mais c’est quelque chose qui me fait tiquer. Dabos aurait pu m’en donner plus ! Pourtant, Les disparus du Clairedelune ne nous ménage pas, on a de l’intrigue, certains personnages nous offrent une belle évolution et de chouettes rebondissements. Mais quand le cliffhanger final arrive, je me dis « ces 550 pages pour me faire une seule révélation ? » Oui, je suis insatisfaite, parce que j’en voulais plus. Je voulais apprendre plus de choses, y voir un petit rayon de soleil dans cette intrigue très forte et très mystérieuse. Finalement, je n’ai eu qu’une légère éclaircie avant que les nuages ne viennent tout assombrir à nouveau.

Ophélie me plaît toujours autant. Et avec ses péripéties dans le premier tome, j’avais hâte de la retrouver et voir comment elle allait se débrouiller dans les hautes sphères de la Citacielle. Et elle m’a impressionnée, elle ose affronter certains personnages que tous les concubins redoutent, monte le ton avec Thorn et décide de ne plus se faire marcher dessus. Elle ne se fait plus passer pour la pauvre petite chose d’Anima, maladroite et pas à sa place. Quitte à rester bloquée au Pôle toute sa vie, autant prendre les devants ! Ici, elle comprend aussi que son statut est important, qu’elle peut exiger certaines choses, et protéger les personnes qu’elle aime. Elle fait preuve de beaucoup d’intelligence, et n’hésitera pas à se mettre elle-même en danger pour défendre Berenilde ou encore Renard. Continue comme ça Ophélie, impressionne-moi encore, je suis sûre que tu me réserves de belles surprises pour la suite.
Thorn m’a par contre légèrement déçue. Il est toujours très froid, et même si on assiste à quelques scènes où il se dévoile un peu, ce n’est pas encore ça. J’aurais voulu le découvrir un peu plus, comprendre mieux ce personnage. Il reste encore très, voir trop mystérieux. À force de jouer la carte du personnage mystérieux, blessé avec une profonde ambition qu’on ne comprend pas encore totalement, je risque de me lasser. Et au contraire, préférer le personnage d’Archibald. J’étais triste de ne pas plus le voir, ce personnage qui possède tellement de failles ! Je le sens, ça se voit. Je ne spoilerai pas, mais le passage sur sa chambre, que personne n’a jamais vu, m’a fendu le cœur. Sans en faire des tonnes, la description de cette pièce nous apprend énormément de choses sur Archibald.

Le gros plus de ce tome, ce sont les nombreux endroits du Pôle que nous allons enfin visiter ! Le premier tome s’arrêtait sur un ou deux endroits, et j’avais hâte d’en découvrir plus. Là, j’ai été conquise, entre la Citacielle et toutes ses sphères, et les alentours qu’on découvre dans la seconde partie du roman, c’était un plaisir ! L’intrigue est bien menée, l’enquête autour des disparus est intéressante, mais mange énormément la grosse intrigue principale, du coup on avance sur cette histoire de disparus, mais on patauge un peu plus sur le reste. Le livre. Farouk. Dieu. Il me reste beaucoup de questions, qui n’ont trouvé que très peu de réponses. J’espère vraiment que le troisième tome m’apportera plus sur l’intrigue principale.
La révélation finale est top ! J’ai trouvé ça très intelligent et surprenant. Dabos aurait pu partir vers la facilité, et elle ne l’a pas fait. Elle apporte encore une autre dimension à son histoire, un gros rebondissement en plus, et ça, c’est fort ! Donc pas un coup de cœur, mais ce n’était pas loin. Cette suite est très bonne, bien mieux que certaines passerelles entre un premier et troisième tome que j’ai pu lire, mais j’aurais voulu être plus rassasiée à la fin.

Auteure : Christelle Dabos
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Grand format littérature
Parution : 29 octobre 2015
Pages : 550
EAN-13 : 9782070661985

vendredi 20 janvier 2017

Sophie et la princesse des loups

Pour Sophie et ses amies, le voyage scolaire en Russie prend un tour inquiétant. Abandonnées dans un train, les trois jeunes filles sont recueillies par la princesse Volkonski. Leur hôtesse, fascinante et effrayante, raconte de terribles histoires de révolution, de diamants disparus et de tragédies passées. Quels lourds secrets recèle son palais délabré ? Ces loups blancs que Sophie semble être la seule à voir dans la forêt sont-ils bien réels ?

Au coeur d'une Russie magique, embarquez pour un voyage de légendes et de mystères : une aventure envoûtante et romantique, l'incroyable destin de Sophie.


Mon avis

Après les petites déceptions de mes deux précédentes lectures, j’avais beaucoup d’attentes avec Sophie et la princesse des loups. Et heureusement, j’ai été très agréablement surprise ! Une lecture jeunesse, plus mature que ne le laisse penser la couverture.

Le problème que j’ai rencontré avec ce livre, c’est que l’auteure ne nous donne aucune indication sur l’époque à laquelle se déroule l’histoire. Mon cerveau a commencé à situer l’action au début du 20e siècle, et plus j’avançais dans ma lecture, plus je comprenais que j’avais été trop loin, jusqu’à avoir besoin d’une certaine scène pour me rendre compte qu’on devait être dans le 21e. À part ce petit détail temporaire, le style est fluide et très agréable. Il est conseillé à partir de 10 ans, et un lecteur de cet âge passera certainement un très bon moment dans cet univers.

Sophie est une jeune orpheline qui rêve d’aller en Russie. Son vœu va être exaucé grâce à un voyage organisé par son internat. Sophie et ses amies vont partir vers une incroyable aventure. Car une fois arrivées, les jeunes filles vont être emmenées vers un palais en ruine, où vit une étrange princesse. Sophie est une fille humble. Elle laisse très souvent ses amies prendre le dessus, et elle leur cède volontiers ses maigres affaires quand elle le juge nécessaire. Une fois arrivée au palais de la princesse, Sophie va vivre d’étranges événements. L’histoire du prince et de la princesse vivant ici il y a des années, leur chute, ainsi que la recherche désespérée de la princesse actuelle pour retrouver des diamants, bref certaines choses ne collent pas.
L’intrigue est bien trouvée pour de jeunes lecteurs. À mon âge, je n’ai pas été surprise et me doutais de la fin depuis bien des chapitres. Mais c’est bien trouvé, et on passe un agréable moment dans cet univers de neige et de glace. Les jeunes filles sont très intelligentes et se posent les bonnes questions concernant cet endroit et cette princesse. Elles ne sont pas enchantées dès le départ. Trouvent même l’endroit un peu louche.

L’atmosphère était idéale pour le challenge cold winter. La Russie en plein hiver offre un décor féérique. Les loups apportent la magie. Et Sophie est une héroïne idéale pour cette aventure qui mêle présent et passé à merveille.
J’ai passé un très bon moment avec cette histoire. Il y a de l’action et des surprises, bref une lecture très agréable.

Auteure : Cathryn Constable
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Folio Junior
Parution : 10 avril 2015
Pages : 344
EAN-13 : 9782070651528

dimanche 20 novembre 2016

Harry Potter et l'enfant maudit

Auteur : Jack Thorne
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : -
Parution : 14 octobre 2016
Pages : 340
EAN-13 : 9782075074209

Cette pièce met en scène les nouvelles aventures d'Harry Potter dix-neuf ans après la fin de la saga de J.K. Rowling. Désormais employé au ministère de la Magie, marié et père de famille, Harry Potter est débordé. De plus, son passé se manifeste par l'entremise de son plus jeune fils, Albus Severus, en butte avec le lourd héritage familial. Père et fils doivent s'unir pour affronter les ténèbres.


Mon avis

Peut contenir des spoils concernant la saga Harry Potter de JK Rowling. 

Alors ! Attaquons-nous à cette véritable épreuve du Tournoi des trois sorciers. Donner son avis sur cette pièce n’est pas simple. Et pourtant, j’en ai des choses à dire ! Je vous rassure, ça sera un avis à l’image de la vidéo avis que j’ai pu faire pour la chaîne de la librairie Glose. On va autant parler du bon et du moins bon. Cet avis ne contient que mon avis général sur cette pièce, et il n’y a pas de spoil.

Avant tout, précisons que c’est une pièce de théâtre, et qu’elle doit donc être lue comme telle. Un roman aurait permis d’avoir beaucoup plus de détails et d’étoffer certains aspects qui peuvent sembler faciles et peu aboutis. Ensuite, Rowling n’a pas écrit la pièce, c’est l’œuvre de Jack Thorne, sur validation de Rowling. Il me semble que ce sont des choses qu’il est important de rappeler, et d’avoir en tête avant de commencer cette histoire.

Pour résumer rapidement, on se retrouve 19 ans après la bataille de Poudlard, sur le quai 9 ¾, à la gare de Kings Cross, et Harry Potter rassure son jeune fils Albus qui craint de se retrouver à Serpentard. L’histoire avance ensuite rapidement sur quelques années, et on retrouve Albus Potter à l’âge de 14 ans, en froid avec son père. Le jeune garçon décide d’entreprendre une aventure périlleuse pour faire la différence auprès des siens.
Commençons d’abord par les anciens personnages, ceux des 7 premiers tomes. Dans un premier temps, j’ai adoré les retrouver ! Mais pour moi, il y a un petit souci d’évolution chez certains. Notamment Ron. Il est mon personnage favori de toute la saga, et il nous est présenté de manière très co-conne dans cette histoire. Il joue uniquement le rôle du tonton blagueur, sans rien apporter, alors que le personnage de Ron est bien loin de ça. Au contraire de Drago, que j’ai trouvé très touchant avec son fils Scorpius. C’est l’un des personnages qui possède une belle suite, une image qu’on avait de la peine à se faire de lui quand il était plus jeune. J’ai lu un commentaire qui rapprochait beaucoup la personnalité d’adulte de Drago à celle de sa mère Narcissa. Et je trouve que c’est tout à fait vrai. Concernant Harry, Hermione et Ginny, je n’ai rien ressenti de particulier. J’ai simplement trouvé certains agissements et certaines remarques peu crédibles venant d’eux.
Pour les nouveaux personnages, mon coup de cœur va à Scorpius. Il possède beaucoup de qualités, et j’ai trouvé que c’était un personnage très sain et réaliste. Albus est un peu too much pour moi. Je comprends plus ou moins son envie de partir dans cette aventure dangereuse, mais je trouve ses réactions et envies un peu de trop pour un enfant de 14 ans. Son père a vécu pire au même âge, mais parce qu’il n’avait pas le choix. Le danger se jetait littéralement sur Harry. Contrairement à Albus, qui cherche le danger.

Concernant les différentes intrigues, autant j’ai été très surprise au départ, autant finalement, je me suis lassée. Les schémas se répètent souvent, et la grande révélation finale m’aura fait hurler de rire tellement je n’y croyais pas. On était très clairement dans une bonne fan-fiction pour moi, mais pas de quoi en faire une pièce de théâtre, mise en scène et publiée sous forme de script. Dans ce cas-là, il existe quantité d’autres histoires tout aussi bonnes, voire meilleures que celle-ci, qu’on aurait pu adapter.
L’auteur utilise beaucoup de raccourcis pour amener son histoire où il le souhaite, sans forcément rendre tout ça crédible. Il y a beaucoup de facilités, qui arrivent soudainement pour arranger tout le monde. Pour moi, Jack Thorne a voulu parler de trop de choses, trop de théories en même temps, ce qui rend cette pièce très brouillonne et peu agréable à suivre à l’écrit (pourtant, je suis une adepte des pièces de théâtre sous forme de script, le format ne m’a donc pas dérangé).

Au départ, j’étais donc emballée, car ça reste Harry Potter, et que l’univers fait partie de mon bagage de lectrice. J’avais envie de retrouver cette sensation de lecture formidable que j’avais eue avec la saga. Ce bonus n’est pas à la hauteur pour moi. Il amène quelques bonnes choses, des pistes sympas sur lesquelles on aurait voulu s’arrêter plus longtemps. Mais également, beaucoup d’incompréhension et des théories qui ne se tiennent que vaguement, qu’on nous explique trop rapidement et trop facilement. Je ne le qualifie pas de huitième tome, mais bien de fan-fiction bonus. Un élément-clé est trop présent pour que ça en fasse un tome 8, une véritable suite. La jeune génération n’a pas le temps de s’implanter, et l’ancienne prend beaucoup trop de place.

Quand on est fan de Harry Potter, on a envie de la lire, pour se faire son avis. Et je ne suis pas déçue de m’être fait le mien. J’ai essayé d’avoir l’esprit le plus ouvert possible durant ma lecture, prête à accepter beaucoup de choses, et j’ai lu des passages et des idées qui m’ont séduite. Mais pas que malheureusement.

mardi 30 août 2016

A comme association, tome 6 : Ce qui dort dans la nuit

Auteur : Erik L'Homme
Éditeur : Gallimard jeunesse / Rageot
Collection : -
Parution : 13 octobre 2011
Pages : 203
EAN-13 : 9782070642076


Prénom Jasper
Age 15 ans
Description grand, maigre, peau blafarde et yeux charbon
Profession Agent stagiaire à l'Association et lycéen (à ses heures perdues)
Signes particuliers pratique la magie et joue de la cornemuse dans un groupe de rock médiéval
Aime les mauvais jeux de mots, Donjons et Dragons, l'Agent stagiaire Ombe
Mission traquer un dangereux chamane et voler au secours d'une demoiselle en détresse


Mon avis



Peut contenir des spoils sur les tomes précédents de la saga. Pour voir mes précédents avis, rendez-vous au sommaire

WHAT ?! OK, pardon, hum. Je reprends… Aujourd’hui, nous allons parler du 6e tome de la saga A comme Association. Saga toute particulière, commencée à quatre mains, achevée à deux. Le duo Bottero/L’Homme a malheureusement dû se séparer sur cette histoire, après la mort de Pierre Bottero. Du coup, avec mes histoires de « je dois faire le deuil d’un de mes auteurs favoris, bla bla bla » dont je vous rabâche les oreilles dès qu’il s’agit de Pierre Bottero, j’avais gentiment repris la saga avec le tome 5 l’an dernier (la fin du 4 étant tellement symbolique que j’ai eu besoin de temps pour m’en remettre).

Dans le tome 5, Jasper, un peu énervé qu’on ait tué sa partenaire Ombe, décide de tout casser autour de lui. Il s’en remet, et va ici partir en mission, sans vraiment y être convié. Mais un sorcier qui recherche son patron et des rêves étranges ne vont pas vraiment lui laisser le choix.
Alors, je ne suis pas non plus née de la dernière pluie, donc l’histoire des rêves, je vois assez vers quoi ça va nous conduire dans la suite et fin. Mais c’est bien foutu, on a envie d’en savoir plus, et surtout on se demande comment cela est possible !

Le point fort de ce tome, et de toute la saga d’ailleurs, c’est l’humour de Jasper. Parce que ce tome 6 patauge un peu niveau intrigue et avancée dans l’histoire. Mais Jasper est comme à son habitude un personnage tellement attachant et drôle ! Son humour, c’est moi en mec. Voilà. Je pense que si j’avais été un garçon, j’aurais été un modèle comme Jasper. Et mine de rien, il cache bien son jeu derrière quelques blagues, mais c’est un agent puissant, qui nous réserve certainement un final en apothéose.

L’intrigue, comme je le disais, n’est pas des plus palpitantes. Il y a bien quelques interrogations sympa qui font qu’on avance rapidement, mais l’action en elle-même est assez basique. Je dirais que tout ça sert surtout à mettre en place le final, ET les rêves étranges de Jasper. Ce sont finalement ces derniers qui nous intéressent le plus durant toute notre lecture. Limite, la filature de base nous passe un peu au-dessus.

Petit challenge personnel : je me dis que je termine la saga cette année. Encore 2 tomes, je ne me mouille pas trop, je crois.

mercredi 2 mars 2016

Animale, tome 2 : La prophétie de la reine des neiges

Auteur : Victor Dixen
Editeur : Gallimard
Collection : Grand format
Parution : 20 août 2015
Pages : 431
EAN-13 : 9782070668052

Et si le plus merveilleux des contes cachait le plus sombre des complots ?
1833, sur une île perdue du Danemark. Elle s'appelle Blonde, il se nomme Gaspard. Elle est animale, il est fou d'elle.
Le destin s'apprête à les arracher l'un à l'autre : ils sont les victimes d'une prophétie qui bouleversera le monde à jamais. Blonde parviendra-t-elle à déjouer les plans de l'énigmatique Reine des neiges, avec pour seul allié un jeune écrivain nommé Andersen ?


Mon avis



Avant dernier livre de mon challenge Cold Winter, « Animale, la prophétie de la Reine des neiges » collait parfaitement à cette thématique hivernale. Malgré un regard intéressant sur la réécriture de conte, et de bonnes idées, cette suite est légèrement en dessous du premier.

Dans « La malédiction de Boucle d’or » la jeune Blonde découvrait son héritage, mais également l’amour. Elle qui devait terminer ses jours dans le couvent de Saint-Ursule, au fin fond de la campagne française, a dû apprendre à contrôler son don et à fuir les personnes qui voulaient lui nuire. Tout se terminait bien pour elle et Gaspard, mais ce bonheur fût malheureusement de courte durée…

La fin du premier tome est une vraie fin, et l’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais l’idée qu’a eue Victor Dixen pour cette suite est assez ingénieuse. Il répond à travers son roman à la question suivante : d’où vient l’inspiration de Hans Christian Andersen ? Le fameux conteur danois devient un personnage à part entière de cette aventure, et c’est la meilleure surprise du récit. La jeune Blonde se lie d’amitié avec Hans, pour ne pas se faire repérer, elle et Gaspard se font respectivement appeler Gerda et Kay. Ça ne vous dit rien ? Le conte de « La reine des neiges » d’Andersen, BINGO ! Plutôt qu’une réécriture de conte, nous avons ici une inspiration de conte, la triste aventure de Blonde va faire germer l’histoire de l’écrivain.

Blonde doit ici se dépasser elle-même. Son amour, Gaspard, s’est fait kidnapper par la terrifiante Reine des neiges. Cette dernière complote quelque chose au Nord, et Gaspard en est un élément clé. Plus d’une fois j’ai tremblé pour Blonde… car ses ennemis ne sont d’aucun repos, et mettent tout en œuvre pour arrêter la jeune femme. Souvent, je trouve les méchants trop vite terrassés, ou seulement présents dans la dernière partie du roman, quand le « combat final » fait rage. Victor Dixen, lui, n’utilise pas qu’un méchant, mais plusieurs ! Ce qui rend le récit encore plus haletant, et angoissant.
Le personnage d’Andersen est très bien utilisé, et si l’on connaît ses contes, on repère facilement les références que Dixen laisse ici et là.

La surprise de l’histoire était pour moi moins intense dans celui-ci. J’avais trouvé l’idée du premier si intéressante et originale, qu’ici j’ai été un peu déçue par une certaine facilité. Mais c’est pour être un peu sévère, car cette suite est vraiment chouette. Juste moins impressionnante.
 

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...