« Je m'appelle Mary Katherine
Blackwood. J'ai dix-huit ans, et je vis avec ma soeur, Constance. J'ai souvent
pensé qu'avec un peu de chance, j'aurais pu naître loup-garou, car à ma main
droite comme à la gauche, l'index est aussi long que le majeur, mais j'ai dû me
contenter de ce que j'avais. Je n'aime pas me laver, je n'aime pas les chiens,
et je n'aime pas le bruit. J'aime bien ma soeur Constance, et Richard Plantagenêt,
et l'amanite phalloïde, le champignon qu'on appelle le calice de la mort. Tous
les autres membres de ma famille sont décédés. »
Mon avis
Ambiance
grand château et mystère autour de la mort de ses habitants. Tout était fait
pour me plaire. Malheureusement, le roman s’est révélé un peu trop court pour
que l’intrigue prenne réellement.
Le château
a toujours fait partie de cette petite ville. Les habitants de la ville ne
préfèrent pas s’en approcher, et rêvent de voir partir les trois dernières
personnes de cette illustre famille. Tout le monde sait que quelque chose
d’atroce, un meurtre, a eu lieu entre ces murs, mais personne ne sait exactement
ce qu’il s’est passé. Les bourgeois de la ville se permettent encore de
s’inviter pour le thé, histoire de glaner quelques détails qu’ils ne
connaîtraient pas encore sur cette tragique affaire.
Les
personnages sont attendrissants, au début. Mary-Katherine est la plus jeune des
sœurs. Pleine d’imagination, elle protège le château à sa façon. Pour elle, rien
ne compte plus que sa sœur, vivre avec elle et n’être dérangée par personne.
Constance est l’aînée, et l’accusée. Innocentée, elle porte pourtant sur elle
encore toute la culpabilité du drame. Il lui est impossible de sortir et
d’affronter le monde. C’est d’ailleurs toujours Mary-Katherine qui est chargée
de faire les courses. L’oncle est le plus drôle. Il a failli y passer lors du
fameux soir, mais s’en est sorti. Il en garde des séquelles, et ne sera plus
jamais le même. Aigri et un peu fou, il n’hésite pas à abuser un peu de cette
folie pour faire tourner les curieux en bourrique.
Ce trio est
donc attendrissant, mais se détériore rapidement. Ce qui va avec l’intrigue
finalement. On a l’impression d’avoir cueilli des fleurs, et de les voir se faner
petit à petit. De plus, un personnage supplémentaire va faire son entrée, et
accélérer par mal d’événements. J’ai aimé ces passages. On sent que le pire
n’est pas encore arrivé, que tout peut s’écrouler en l’espace d’une page.
J’aurais
voulu en avoir plus, car j’ai trouvé le roman trop court pour son intrigue.
L’autrice aurait facilement pu approfondir certains aspects. En outre, comme la
folie a une grande importance, elle méritait d’être montrée encore plus. Je
suis restée un peu sur ma faim. On n’entre pas assez dans les détails, ce qui
fait que l’attachement n’est pas là.
La
révélation est très bonne. On l’a soupçonnée depuis le début, mais rien ne nous
le confirme avant les dernières pages. La fin est un peu tirée par les cheveux,
j’avais de la peine à l’imaginer et à la trouver réaliste.
Autrice : Shirley Jackson
Editeur : Rivages
Collection : Rivages-Noir
Parution : 19 septembre 2012
Pages : 234
EAN-13 : 9782743623982
Le résumé donne carrément envie mais ton article me fait presque passer mon chemin...
RépondreSupprimerEncore un très bon article ! Si je tombe dessus je le lit ! Bonne continuation !
RépondreSupprimerDommage ! ça me donnait bien envie... mais bon, si l'occasion se présente, pourquoi pas? bonne semaine, Margaud!
RépondreSupprimerLu et adoré, je n'en retrancherais ni n'en ajouterais rien. Il ne faut pas chercher une fin précise à ce type de bouquin, je crois (elle ne peut être que décevante), c'est une affaire d'ambiance plus qu'autre chose.
RépondreSupprimerCe livre m'a plus ramenée à Faulkner qu'à des livres de genre, "mystère" ou autres, que je ne lis que très peu d'ailleurs. En ce sens, c'est un livre transgenre :)