samedi 24 février 2018

Val-Jalbert, tome 2 : Le rossignol de Val-Jalbert

Noël 1932, près du Iac Saint-Jean, au coeur de la forêt québécoise. Hermine, dont on a fait la connaissance dans L'Orpheline des neiges, coule des jours heureux avec Toshan, son mari métis, et Mukki, leur enfant, un bébé de deux mois. Élevée comme une orpheline par des religieuses, celle que les habitants de Val-Jalbert surnomment le «rossignol des neiges», en raison de sa voix exceptionnelle, a renoncé à sa passion pour le chant. Elle s'est résolue à devenir une épouse et une mère de famille fidèle aux traditions québécoises. Mais peut-on empêcher un rossignol de chanter ? En cédant à l'appel de sa vocation, Hermine va réveiller les fantômes du passé...
Une magnifique saga, tumultueuse et romantique, autour d'une jeune femme déchirée entre la promesse d'une brillante carrière et ses attachements familiaux.


Mon avis

Peut contenir des spoils concernant L’orpheline des neiges.

Quel plaisir d’avoir enfin lu la suite de Val-Jalbert. Retrouver Hermine, Toshan et les autres. J’avais très peur de ne plus avoir beaucoup de souvenirs du premier tome, et finalement tout est très rapidement revenu. Les personnages, mais aussi leurs évolutions. Marie-Bernadette Dupuy a su parsemer le début de cette suite avec suffisamment de rappels sur les événements du premier, pour ne pas perdre son lecteur.

Elle a osé utiliser plus de vocabulaire du Québec, ce qui malheureusement n’allait pas toujours avec le rythme du récit. Quand un auteur québécois utilise ses expressions pour écrire, ça passe tout seul, quand un auteur français utilise des expressions qu’il ne maîtrise pas, ça se ressent. Sans que cela soit gênant, ça cassait parfois la dynamique du roman.

Hermine est maintenant jeune maman, et a laissé ses rêves de scènes et de chant derrière elle. Enfin presque. Sa mère, Laura, désespère de voir sa fille gaspiller son talent, en chantonnant à la maison. Toshan, le mari d’Hermine, est lui bien content que sa femme ne parcoure pas le monde pour chanter. Une femme se doit d’être à la maison, pour son mari et ses enfants. Ce sujet va entraîner plusieurs disputes et mensonges dans le foyer d’Hermine. Elle est à la fois touchante et agaçante. Qui ne serait pas assailli de doutes à sa place ? Comment faire pour concilier ses deux vies ? Être mère et chanteuse, est-ce possible ? Elle hésite souvent et longtemps, ce qui la rend réaliste à mon sens, mais également un peu énervante. Je la sentais aussi tiraillée par son époque. Dans les années 30, on pense aux suffragettes, et à l’indépendance que défendent de plus en plus les femmes. Hermine est encore très hermétique à tout ça, et pense avec le cœur. Mais elle comprend vite qu’elle ne peut pas être au four et au moulin. Ni faire plaisir à tout le monde. Entre les rêves de sa mère et ceux de son mari, où sont les siens ?
Laura m’aura beaucoup plus agacée que sa fille. Heureusement, elle finit par se rappeler que tous les reproches qu’elle lui fait sont égoïstes. Hermine aura été orpheline durant de nombreuses années, alors que ses parents l’avaient abandonné sur les marches du couvent-école de Val-Jalbert. Pour son bien, au départ, mais ça reste un abandon. Laura l’oublie assez régulièrement, et veut combler cette absence beaucoup trop rapidement, en ne pensant pas à Hermine, mais au talent que sa fille gâche. C’est un personnage en dents de scie pour moi. Qui agit trop vite, et ne pense pas assez à la portée de ses paroles.
Tout comme Toshan, qui nous avait vendu l’image du mari idéal. Et pourtant, maintenant qu’il est père, l’homme change radicalement. Hermine est sa femme, elle doit donc rester à la maison, et le suivre, qu’importe où il décide de vivre. Ses réactions énervent bien sûr ! On a envie de lui dire que des choix de vie se font à deux. Mais son époque rappelle encore une fois que les hommes choisissaient (et choisissent encore parfois, souvent) pour toute la famille, sans consulter les membres qu’elle contient, avant.
Rajoutez à ça des personnages hauts en couleur, qui refont surface ou disparaissent. Des secrets de famille bien enfouis, pas trop d’accord de rester sous silence. Des moments de partages et d’amour uniques et beaux.

C’était encore une fois un plaisir de se perdre dans ces gros pavés. On s’y sent bien, prêt à vivre des aventures, des moments de la vie de tous les jours et d’oublier son quotidien en plongeant dans celui de cette famille plutôt originale.

Ce que j’aime avant tout dans cette série, ce sont les paysages et les endroits. La neige est très présente, et apporte cette touche de rêve. L’histoire avance, et l’avancée de la technologie aussi. On voit arriver le téléphone et les voitures. Pourtant, Val-Jalbert semble encore très protégé de tout ça et avance doucement dans ce XXe siècle.

Le troisième tome m’attend. Et je ne compte pas le faire trop tarder.


Autrice : Marie-Bernadette Dupuy
Éditeur : Le livre de poche
Collection : -
Parution : 10 septembre 2014
Pages : 853

2 commentaires:

  1. Je lis ton passage en gras... et je ne le lirai pas, même si Val Jalbert est tout près de chez moi. C'est maintenant un village fantôme... quand j'étais petite, j'avais super peur d'aller là! Je vais me contenter des avis des gens.

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  2. je viens de le finir, je pense lire le 3ème rapidement aussi ^^

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