Les turbulences de la vie et de la guerre ont brisé Adélaïde. Seule
la très ancienne affection de Florent éclaire encore ses journées. Et ce
dernier, devenu un couturier célèbre dans le monde entier, n'a pas été
épargné lui non plus : il entretient désormais une liaison agitée avec
un acteur. Il va devoir une fois encore soutenir sa vieille amie car
Adélaïde finit par tout apprendre sur son défunt mari... mais est-il
encore temps de souffrir ?
Les destins se heurtent et se
conjuguent à la recherche d'une sérénité incertaine et toujours dérobée.
Même si le sort en est jeté, les personnages ballottés par la vie
conservent, envers et contre tout, le goût du bonheur...
Mon avis
1090 pages, et me voilà au bout des aventures de Gabrielle,
Adélaïde et Florent. Depuis que j’ai refermé ce troisième tome, je suis en
deuil, en quelque sorte. Je lis d’autres choses, mais rien ne me semble à la
hauteur. Ces personnages et leurs aventures sont encore trop ancrés en moi pour
que je ne pense pas constamment à eux. Ils m’ont apporté tant de joie et de
peine, j’ai vécu tellement de choses avec eux, que c’est comme perdre de vue
quelqu’un de proche. Ils nous manquent. On se demande ce qu’ils deviennent.
Marie Laberge a réussi à écrire une saga passionnante, qui se déroule sur
40 ans. Les changements et les actions sont minimes, mais ils donnent un
rythme soutenu à ces histoires. J’ai eu la chance de la rencontrer lors d’une
conférence à la bibliothèque de la ville de Fribourg, le lundi 1er mai.
Elle parlait de cette trilogie et de ce qui l’a inspirée. La mode certes,
beaucoup à travers Florent, mais surtout la parole des femmes. Les droits
qu’elles ont commencé à obtenir. On rencontre Gabrielle, qui est une
révolutionnaire inconnue, une femme comme les autres qui, par quelques gestes,
attribue une nouvelle place aux femmes. J’aime dire que Gabrielle est
l’étincelle et que sa fille Adélaïde est la flamme.
On la retrouve d’ailleurs dans un sale état, notre Adélaïde. La fin du
deuxième tome fut un véritable calvaire pour tout le monde. Mais malgré son
chagrin, elle reste debout. Fait des erreurs, comme tout le monde, se comporte
de manière intempestive et s’excuse. Florent se cherche encore beaucoup. Il est
tout aussi atteint par la perte de ces êtres chers, mais rien ne lui fera abandonner
son Ada, sa muse de toujours. Son âme sœur. Celle pour qui il donnerait tout.
Il va devoir apprendre à se reconstruire lui aussi. Beaucoup grâce à Léa, cette
petite fille pleine de vie et de charme. Ses déceptions amoureuses vont lui
mener la vie dure. Et puis, il y a Léah, Lili, cette jeune femme qui est une
parfaite continuité des idées d’Adélaïde (je pense notamment à sa grande tirade
de fin). Rencontrer des personnages, comme ces femmes et ces hommes, ne peut
qu’encourager à poursuivre nos rêves, à croire en nous et nos talents. Oui, nous
ferons tous des erreurs, comme eux, mais se relever est toujours possible,
comme eux.
Merci, Madame Laberge, pour ces messages d’espoir, d’acceptation et
d’ouverture d’esprit que vous faites passer à travers vos romans. Cette
trilogie est plus qu’une saga familiale, c’est une saga de vie. On apprend tant
de choses sur les autres et sur nous-mêmes en les lisant ! J’ai pleuré.
Mais j’ai également beaucoup ri. J’ai appris des choses. J’ai réfléchi. J’ai
fait tout ça grâce à vos personnages et leurs aventures. J’ai eu peur
également. La folie de certains nous met mal à l’aise, mais on n’oublie pas de
les aider, comme on peut.