Auteur : Olivia Vieweg
Editeur : EP Média
Collection : -
Parution : 8 juillet 2015
Pages : 80
EAN-13 : 9782889320332
Un roman graphique sarcastique et surprenant sur le harcèlement à l'école. La révélation de la jeune artiste allemande Olivia Vieweg et de son style naturel et dépouillé.
Antoinette doit y retourner une fois encore.
Retourner dans son village natal.
Retourner dans l'ombre des forêts et des maisons à colombages.
Retourner sur les lieux de ses tourments et humiliations.
Une dernière fois...
Retourner en enfer.
Mon avis
Peut être que j'attendais une lecture comme celle-ci pour en parler. Le harcèlement scolaire me touche énormément. Pas parce que j'en ai spécialement souffert. Pas à proprement parlé. Pas comme dans les reportages en tout cas. Le retour d'Antoinette est pour moi particulier, car il parle d'une adulte, victime de harcèlement scolaire durant son enfance/adolescence, qui par la suite s'en est sortie, a plus que réussit dans la vie mais qui pour exorciser son passé va revenir sur les lieux des "crimes", en enfer.
Olivia Vieweg possède un bon coup de crayon. C'est assez simple, et plus les moments durs de l'enfance de son personnage ressurgissent, plus les images deviennent brouillonnes. On avance dans des tons jaunes, gris, blancs. Pas de réelle couleur, car finalement on s'en fout, des couleurs. Antoinette revient dans son village natal pour se confronter à son passé qu'elle a fuit. Elle revient sur ces moments douloureux de honte et de mauvaise conscience. Elle revoit d'anciennes connaissances, et le jumelage du présent et du passé est très intéressant. Une personne qui aujourd'hui est toute mielleuse avec elle, se superpose à un enfant qui lui en a fait bavé. Comme si une fois adulte on oubliait tout ça, tous, même la victime, et que finalement "nous n'étions que des enfants".
Et c'est ça qui est important pour moi. Cette fameuse phrase, que les grands et les anciens petits ressortent à tout bout de champs "que des enfants". Comme si, le fait d'être enfant rend les choses moins grave. Comme si cela pardonnait tout. La méchanceté est partout, et aussi dans les écoles. Alors si apparemment fut une époque où avoir un bouc émissaire était "normal" il faudrait peut être signalé que cette époque est révolue. Même il y a 100 ans, ce n'est pas normal de frapper, humilier quelqu'un pour son bon plaisir, ou parce qu'il n'est pas comme nous, n'aime pas les mêmes choses que nous. L'être humain est un animal très étrange. Prêt à écraser les siens pour s'élever au dessus d'eux. Et si on ne veut pas devenir le nouveau boulet de l'école, il ne faut surtout pas être amis avec l'actuel, au risque de se faire frapper à son tour.
La fin de ce roman graphique est rapide, mais révélatrice. On n'oublie jamais. Même si on défie ses démons, même si on pense avoir résolu le problème, et affronté ses peurs. Il y aura toujours un enfant terrorisé qui se cache au fond des victimes. Et les dernières planches de cette bande dessinée le prouve avec beaucoup de délicatesse et une image très juste.
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