Auteure : Marie Laberge
Éditeur : Pocket
Collection : Best
Parution : 5 avril 2007
Pages : 877
EAN-13 : 9782266167604
Réunis dans leur résidence estivale de l'île d'Orléans, non loin de
Québec, les Miller et leurs six enfants offrent l'image de l'harmonie et
de l'aisance. La crise des années trente les a épargnés. Chez eux, le
goût du bonheur l'emporte sur les conventions et les préjugés d'une
société paroissiale et étouffante. Comblée par un mari intelligent et
sensuel, Gabrielle aspire à encore plus de liberté, prête à la révolte.
La tendre et violente Adélaïde, sa fille, est déchirée entre sa
tendresse pour le jeune Florent et sa passion pour l'Irlandais Nic
McNally.
Partout, alors que la rumeur de la guerre enfle en
Europe, s'annoncent des orages du coeur, des menaces, des trahisons, la
maladie. Mais rien ne semble pouvoir briser le courage et l'énergie
vitale des Miller.
Mon avis
Cette trilogie me narguait depuis un bout de temps. Ces gros volumes
ne me faisaient pas peur, et j’avais hâte de découvrir cette merveilleuse saga.
Et « merveilleux » est un mot bien faible. Marie Laberge nous offre
une magnifique fresque familiale ! Rien qu’à travers ce premier tome, on
ressort conquis de notre lecture. Je n’ai qu’une hâte, vite découvrir la suite.
Si au début, les quelques mots québécois m’ont un peu perdu, ils
m’auront finalement rappelé mes vacances dans ce merveilleux pays. Marie
Laberge situe son intrigue sur une petite île proche de Québec et à Québec
même. La visualisation était donc évidente pour moi, et ça a sûrement rendu ma
lecture encore plus magique.
Les premières pages sont peut-être un peu lentes. On voit l’épaisseur
de cette brique, et les lenteurs du début nous motivent moyennement. Mais
finalement, on se surprend à ne plus pouvoir lâcher le quotidien de la famille
Miller. L’auteure, avec son style, nous inonde de merveilleuses descriptions,
des intérieurs, aux robes en passant par les états d’âme et les personnalités.
Gabrielle, le personnage « central » de ce premier tome, est
une femme admirable. Nous commençons à la suivre à partir des années 1930.
Elle est la plus jeune de trois sœurs, et est certainement la moins conventionnelle.
Mariée à Edward, un homme que le père de Gabrielle n’approuvait pas, elle file
le parfait amour depuis bientôt 10 ans. Ce couple est merveilleux. Alors
que dans ces années, les hommes n’attendent de leur femme qu’obéissance et
éducation des enfants, Edward est un homme moderne, à l’écoute et surtout,
amoureux de sa femme. Dans ces années-là, Gabrielle découvre un monde nouveau,
celui des suffragettes, ces femmes se battant pour leurs droits. Alors qu’elle
a été élevée dans la tradition de la femme soumise, Gabrielle comprend que les
femmes peuvent, en réalité, faire bien plus que « juste » écouter
leur mari. On ressent souvent le doute et le tiraillement en elle. D’un côté, elle
veut faire plus, s’émanciper et exiger des droits. Et d’un autre, elle
réprimande ce qu’elle ne connaît pas. Cela fait d’elle un personnage très
réaliste, combatif, mais pas rebelle ! Plus le roman avance, et plus elle
comprend quelles sont ses armes. Et elle va parfaitement les utiliser, quitte à
faire des erreurs. Car à côté de son couple, elle doit également jongler avec
les caractères forts de ses deux sœurs, et ses cinq enfants tous si différents.
À commencer par Adélaïde, la plus grande. On découvre Adélaïde à ses 7 ans,
et nous allons la voir grandir plus rapidement que prévu dans ce volume. Je me
suis immédiatement attachée à cette petite fille vive et pleine d’esprit. Elle
devient un merveilleux mélange entre sa mère et son père. Son statut d’enfant
lui excuse beaucoup de choses, et quand une critique sort de sa bouche, on
sourit avant d’être choqué.
Ce roman possède toute une palette de personnages incroyables !
Que ce soit Isabelle, la nièce de Gabrielle, qui est trop longtemps laissée au
second plan, dans l’ombre de sa sœur, mais qui possède un cœur énorme. Ou Germaine,
la sœur de Gabrielle, célibataire et vieille fille, aux idées bien arrêtées,
mais qui ne cache pas son plaisir à partager certains moments piquants avec sa
sœur et son beau-frère. Le jeune et adorable Florent, qui manque simplement de
chance dans la vie, mais qui ne cessera jamais d’y croire et de s’accrocher à
Adélaïde, qui l’a pris sous son aile. Et enfin Nic… Nic McNally. Puissant ami
d’Edward, son rôle est primordial. Je suis encore mitigée à son sujet.
J’attends avec impatience son évolution dans la suite.
Ce roman est une véritable pépite ! Je suis heureuse de l’avoir
lu à mon rythme, et pour le coup, lentement. Plus de deux semaines pour le
terminer, mais c’étaient deux semaines rythmées par les questionnements des
personnages de ce roman. Un véritable plaisir. Je pense attendre de connaître
la fin de la saga, avant d’attribuer le fameux coup de cœur ou non. Mais ce qui
est sûr, c’est que ce premier tome s’engage fortement sur cette voie.