Auteur : Sophie Bassignac
Editions : JC Lattès
Collection : -
Parution : 7 mars 2012
Pages : 250
Maud et l'homme échangèrent alors un vrai regard. Ils se découvrirent mutuellement beaux et se sourirent, jumeaux intouchables qui toisent d'en haut le temps et le hasard. Elle portait une robe légère à manches ballon parsemée de roses hypnotiques. L'homme se dit qu'on devait souvent se moquer de cette femme exagérée et son coeur se serra.
En voyage au bout du monde ou au volant de sa voiture, Maud Ritter sème le désordre partout où elle passe. Rie ne résiste à la tyrannie de son énergie. Mais il suffit d'une rencontre dans un train avec Fox, grand maigre aux allures d'évêque, pour réveiller chez elle les feux éteints de la séduction.
Mon avis
Ce titre a
obtenu trois étoiles dans le magazine Lire, dans le numéro du mois d’avril.
Trois étoiles et un partenariat plus tard, je me retrouve avec l’écriture de
Bassignac entre les pattes, après 250 pages on en ressort comme après une
soirée ou la musique est trop forte, ou les gens ont trop bu (nous aussi
éventuellement) et le lendemain tout est un peu vague. On sait qu’on a passé
une bonne soirée, mais certaine choses nous échappent.
Ce livre nous
vend quelque chose avec sa quatrième, et son contenu est tout autre. Gloups.
Moyen du coup. On pourrait croire qu’on va embarquer avec Maud dans ses
escapades, mais on a loupé le train, et on l’a retrouve à son arrivé chez elle,
on l’attend sur le quai de la gare. Elle nous raconte vaguement ce qui lui est
arrivée, mais elle s’embrouille, s’arrête et reprend autre chose. Forcément l’écriture
est criante de vérité ! Elle donne l’impression que Maud est notre vieille
tante qui s’oublie des fois, mais envers qui on ne s’énerve même plus, car c’est
une question d’habitude. L’auteur nous invite dans cette famille et on se
retrouve dans cette ambiance brouillonne qui existe dans chaque famille.
Si l’auteur
était l’un des personnages, elle était sans contexte Maud Ritter. Cette bonne
Maud, qui a une imagination folle pour son jardin bizarre et spéciale. Elle se
sait critiquée et jugée, mais elle en profite, elle en jouit presque je pense.
Pourtant on s’attend à plus. Maud nous est décrite comme quelqu’un qui ne peut
s’empêcher de s’attirer des ennuis, des ennuis avec qui elle entretient une
relation quasi amoureuse. Oui. Mais non. Avec le mot ennuis, on s’attend à des
choses énormes ! Mais ces situations sont presque banales. Quant à son
mari, Hubertus, c’est une vraie coquille vide, qui s’est construit un mur
autour de lui, pour que les fantaisies de sa femme ne le touchent plus. Bruno
leur fils est censé être un ado, et pourtant il réagit et pense comme un
adulte, mais un adulte déjà fatigué et lassé de la vie.
Les pensées des
personnages s’envolent parfois un peu trop. Partent vers d’autres horizons et
nous perdent en route, sans qu’on sache trop comment revenir dans les instants
présents. Et pourtant, ces gens sont attachants, ils sont bourrés de défauts,
et du coup ils sont réalistes, ils nous paraissent vrais et abordables.
Bien que
certains aspects dérangent et mettent mal à l’aise, on se retrouve dans les
différents caractères. Donc merci à Histoire de Roman pour ce partenariat, car même si c’est une
lecture qui ne restera pas gravée dans ma mémoire, je l’ai apprécié.
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