Auteur : Laurence Tardieu
Editeur : Le livre de poche
Collection : Le livre de poche
Parution : 14 janvier 2009
Pages : 156
EAN-13 : 9782253126133
Nous sommes le 21 juillet 2006. Il est vingt heures. Je m'appelle Alice Grangé. J'ai trente ans. Gérard Oury est mort hier.
Tout
cela est certain. Vérifiable. Le réel. Je marche vers un homme que je
ne connais pas. Ça encore, le réel. Cet homme a aimé ma mère. Ma mère a
aimé cet homme. Je n'en suis déjà plus sûre. Cet homme va me parler de
ma mère. Je ne sais pas. Je vais retrouver quelque chose de ma mère. Je
ne sais pas. Les choses les plus importantes sont-elles celles que l'on
sait, ou celles que l'on cherche ? Je m'appelle Alice Grangé. J'ai
trente ans. Je cherche ma mère.
Mon avis
Ce titre était un livre offert à l’achat de deux livres de poche,
comme les gratuits nous restent en général sur les bras, j’avais demandé
pour le prendre. Rien qu’à voir la couverture vous, vous doutez bien
qu’il me faisait envie.
L’écriture est magnifique. On a
l’impression de glisser comme dans un ruisseau peu profond qui nous
emmènerait vers une destination inconnue mais que l’on sait d’avance
qu’elle sera belle. C’est un peu du chinois ce que je vous baragouine
là, mais c’est comme ça que je l’ai ressentie durant mes deux jours en
la compagnie d’Alice. Le sujet traité est quant à lui très dur, surtout
pour quelqu’un qui a toujours connu sa mère et qui a toujours eu
beaucoup de complicité avec elle. La perte d’une mère est atroce, même
dans le cas ou on l’a peu connu.
Alice est une
trentenaire un peu perdue dans ce monde ou elle n’a plus ni mère, ni
père. Mais avant de mourir ce dernier lui donne le nom du dernier homme
que sa mère a aimé. Commence alors une recherche, dans la douleur et
l’incertitude pour Alice. On la découvre sous son côté enfantin, gamine
seule qui a du grandir avec son père dans un silence parfois lourd comme
apaisant. Elle porte des robes bleues car ça lui rappel sa mère, elle
veut écrire des livres pour enfant alors qu’elle n’en a pas. J’ai eu
l’impression durant ma lecture qu’elle avait toujours le cul entre deux
chaises, pour dire vulgairement. Elle hésite beaucoup entre aller voir
cet homme, cet inconnu, ou alors laisser couler tout ceci et se remettre
à vivre pour elle. Tout au long du livre, qui n’est pourtant pas gros,
j’ai eu l’impression qu’elle était en dehors du cadre de l’humanité,
comme si elle flottait dans une autre dimension, pas totalement absente
mais pas totalement présente non plus. Certaines banalités lui passent à
travers sans la toucher. J’ai aimé ce personnage. Bien que j’en sois
très éloigné elle a su me parler. Comment peut-on vivre aisément
l’absence d’une mère ? Pour certains ce n’est pas un schéma inconnu,
mais pour moi cela serait totalement impossible.
C’est aussi une
belle remise en question que nous offre le personnage d’Alice mine de
rien. Je pense aux fois ou la vie commune avec mes parents n’étaient pas
tous les jours évidents, et finalement la chance d’avoir une famille
pour veiller sur vous, vaut beaucoup plus.
Une très
belle lecture. Car oui finalement Alice ne rêve que d’amour, un amour
maternel qu’elle n’a que très peu connu, celui qui lui a été enlevé trop
vite. Un amour que nous méritons tous.
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