mardi 3 mai 2016

Tornade

Auteur : Jennifer Brown
Editeur : Albin Michel
Collection : Wiz
Parution : 1er avril 2015
Pages : 280
EAN-13 : 9782226315380

C'est un jour comme un autre pour Jersey. Sa mère et sa fantasque petite soeur Marine partent pour le cours de danse. Encore à elle la corvée de préparer le dîner. Quand sa vie bascule en quelques secondes : une tornade d une violence exceptionnelle dévaste tout sur son passage, les maisons, les arbres, les routes, les gens. C'est une vision de cauchemar, des voisins blessés et traumatisés errent dans la rue jonchée de gravats et de débris. Réfugiée au sous-sol, Jersey a beau appeler et appeler encore sur le portable de sa mère, impossible de la joindre...


Mon avis


Des fois, j’aime piocher dans livres au bol dans ma PAL. Je ne sais trop vers quoi me tourner, et je laisse le hasard choisir. Pour le coup, le hasard a bien joué son coup. Tornade fut une très belle surprise.

Le livre est court et l’auteure n’y va pas par quatre chemins. Elle entre rapidement dans le vif du sujet, fait passer la tornade, pour ensuite se concentrer sur le plus important : la survie, l’après. Le personnage de Jersey sait ce qu’elle doit faire quand une tornade se présente, aller à la cave, se protéger. Certains gestes sont presque machinaux tant elle les a appris durant les exercices. Mais après ? Quand la tornade est passée, que fait-on ? Quand les routes sont bloquées, les maisons détruites, les lignes coupées ?
Je salue la plume, l’intensité que l’auteure a réussi à mettre dans ce livre. Je me connais assez pour dire ce qui me touche, et ce qui ne me fait rien. Ici, Jennifer Brown décide de s’attaquer à la famille de ses personnages, et c’est ce qui m’a perdue. J’ai ressenti la détresse de Jersey de ne pas savoir où sont les siens.

On peut facilement dire de Jersey qu’elle est inconsciente et bornée. Personnellement, je l’ai comprise dès les premières pages. Elle est complètement perdue et angoissée. Elle n’a plus rien, et tout ce sur quoi elle pouvait se reposer lui est enlevé rapidement. Elle se retrouve dans un endroit inconnu, avec des gens qui la considèrent comme un parasite. Il n’y a aucun amour, aucun soutien. Me connaissant, je n’aurais pas tenu autant de temps qu’elle. Elle assure bien plus que certains personnages. La colère et l’incompréhension la rongent, mais qui ne serait pas dans son cas ? Je ne pouvais qu’être touchée par son ressenti, et ses actions parfois stupides.

Ce n’est pas un coup de cœur, car j’ai trop pleuré durant cette lecture, et qu’elle m’a vraiment rendue triste. Je ne m’attendais pas à ça. Elle est poignante et percutante. Une fois terminée, on regarde notre vie, notre toit et on se dit chanceuse d’être où nous sommes. Ça remet les idées en place. 

lundi 2 mai 2016

Retour à Little Wing



Auteur : Nickolas Butler
Editeur : Points
Collection : Points
Parution : 20 août 2015
Pages : 375
EAN-13 : 9782757849194

Ils étaient quatre inséparables. Hank, Kip, Ronny et Lee. Les rois de la petite ville de Little Wing. À l'âge adulte, leurs chemins ont divergé. Certains sont restés et voudraient fuir. D'autres sont partis loin et ne pensent qu'à revenir. Tous sont en quête de quelque chose, du bonheur peut-être. Quoi qu'il arrive, Little Wing est leur port d'attache. C'est chez eux. Et toujours, ils y retournent.


Mon avis

Merci aux éditions Points pour l’envoi de ce livre. J’ai commencé « Retour à Little Wing » en attendant quelque chose de particulier. Je ne l’ai pas vraiment eu, mais ce que j’ai découvert m’a tout autant plu.

On rencontre quatre amis qui sont nés à Little Wing. Chacun effectue ensuite son parcours… qui ne lui convient pas complètement. Entre ceux qui rêvent de partir et ceux qui veulent revenir. L’auteur utilise le schéma de la petite ville des États-Unis où tout le monde se connaît, pour nous croquer en quatre profils différents la société d’aujourd’hui.

Celui qui n’est jamais parti, qui s’est marié avec une fille de son école, deux enfants, une ferme peu rentable, quelques dettes et des envies de grandeur quand il regarde chez le voisin.
L’artiste qui a réussi, qui s’est envolé dans toutes les grandes villes du monde, qui a tout testé. Mais qui rêve de la vie paisible de ses amis restés à Little Wing.
L’entrepreneur qui n’a pas fait les bons investissements, qui s’est marié à une femme d’une autre ville, qui a toujours été jaloux de la réussite des autres.
Et le simple de la bande, qui a eu un accident, dont il ne se remettra jamais complètement. Qui n’espère pas grand-chose, mais qui aimerait tant partir, qu’on le laisse tranquille.

J’ai ressenti une atmosphère assez oppressante, on ne se sent pas vraiment bien à Little Wing. On se sent épié, jamais vraiment seul, toujours jugé. Il ne se passe pas grand-chose, c’est un quotidien à la limite du malsain.

En lisant ce bouquin, je me suis rendu compte que Little Wing représentait assez bien le monde d’aujourd’hui. Ce mouvement de « l’herbe est plus verte ailleurs » s’est considérablement développé avec Internet, les réseaux sociaux, les vies parfaites d’Instagram, les mises en scène des vlogs de Youtube. On regarde, qu’on le veuille ou non, « quotidiennement » la vie des autres, et inconsciemment on en vient à vouloir mieux pour nous.
Là où Retour à Little Wing est intéressant, c’est qu’il remet les pendules à l’heure à la fin. Quand on le referme, on se dit que finalement notre routine n’est pas trop mal, et qu’au moins il n’y a aucune mise en scène pour la rendre parfaite aux yeux des autres. Elle est ce qu’elle est. On devrait prendre plus de temps à se rendre compte que ce qu’on a vaut tout autant que ce que les autres essayent de nous montrer.

jeudi 14 avril 2016

Supernova

Auteur : Emma Daumas
Editeur : Scrineo
Collection : -
Parution : 7 avril 2016
Pages : 320
EAN-13 : 9782367402994

C'est l'histoire d'Annabelle, seize ans, une jolie chanteuse de province et de son avatar, Bella, créature née de sa participation à «Starcatcher», télé-crochet en vogue servant de fusée médiatique aux adolescents en quête de poussière d'étoiles.
Pas de suspense factice dans ce récit où l'extinction violente d'une gloire est programmée à sa naissance. Il est question ici de l'initiation d'une jeune fille à la vie des grands, sous sa forme la plus cynique et exaltante qui soit.
Dans un monde de spectacle et d'exhibition, Annabelle réussira-t-elle à retrouver le chemin vers la vraie lumière, sa lumière intérieure ?


Mon avis



Des fois, il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud. C’est en parlant de ma lecture de Supernova, que j’ai littéralement commencé à pondre ma chronique. Alors, plutôt que d’attendre un peu avant de me précipiter sur mon document Word, comme je le fais d’habitude, là, j’ai foncé, et j’ai commencé à taper ma chronique.
En commençant ce livre, je voulais m’éloigner du personnage d’Emma Daumas que j’avais, personnellement, appris à connaître à travers la Star Academy, en 2002. Mais quand on voit le sujet du roman, c’est assez difficile. Elle faisait partie, à l’époque, de mes candidates chouchou, j’avais 12 ans et des étoiles plein les yeux quand je la regardais à la télévision. Maintenant, je vais avoir la chance de pouvoir lui poser mes questions lors du Salon du livre de Genève, où elle est invitée, et je vous avoue que je flippe carrément !

Première réflexion liée à ce livre, c’est forcément sa thématique. On y parle de télé-crochet, où de jeunes gens espèrent rencontrer les étoiles et devenir des stars de la chanson. Forcément, pour moi, l’auteure rend cet univers crédible grâce à son expérience dans le milieu. Elle a dû en voir de toutes les couleurs, des choses que les fans derrière leurs écrans n’imaginent même pas. La force de ce bouquin est aussi sa faiblesse. En tant que lectrice plus si novice que ça, j’ai déjà pu voir de nombreux schémas, et quand l’histoire d’Annabelle commence, personnellement à 25 ans, je m’attends d’avance à ce qui va se produire. Je ne suis pas souvent surprise (sauf pour la fin) et je peux clairement dessiner un chemin entre chacun des futurs événements. Mais ce n’est pas grave ! Car cette évidence est très bien mise en avant, et je pense aux lecteurs plus jeunes, aux lecteurs avides, peut-être, de gloire. Voir les coulisses peut clairement freiner cette envie de brûler les étapes et d’aller vers la facilité. De plus, Emma Daumas utilise une jolie plume, pleine de nuances, que j’ai vraiment su apprécier durant ma lecture.

Parlons des personnages. Annabelle est une jeune fille de 16 ans, vivant loin de la capitale et rêvant chaque jour de devenir une star de la chanson française. Alors qu’un membre du télé-crochet Starcatcher la repère et lui fait passer le casting, elle est sélectionnée et se fait rapidement entraîner vers le monde du show-business. Comme je le disais plus haut, chaque faux pas d’Annabelle, appelée Bella pour l’émission, est couru d’avance. Mais pour moi, c’était important que l’auteure montre les erreurs de son personnage. On pense que ça n’arrive qu’aux autres, et pourtant Bella est issue d’une petite famille tout ce qu’il y a de plus normale, comme quoi… ça peut arriver à tout le monde de se faire engrainer pour atteindre son objectif. Bella sacrifie beaucoup de choses, montre des aspects de sa personne qu’elle n’aimerait pas forcément qu’on voie. Tout ça pour croire que son rêve n’est pas loin. De l’autre côté, on rencontre Paul, le petit ami d’Annabelle, un garçon simple et discret. Il croit au talent de sa copine, mais déchante rapidement quand il peut lire toutes ses frasques dans la presse. Les deux jeunes gens vont s’éloigner…

Malgré un roman qui pour moi possédait un fil rouge bien précis et que j’avais deviné, j’ai réussi à être surprise par la fin. J’ai aimé beaucoup de choses dans cette histoire, bien que la thématique principale ne m’intéresse plus vraiment. Ce qui m’a vraiment plu, c’est de voir cette société de célébrités dont nous sommes très éloignés. On imagine leur quotidien, mais on ne se rend pas vraiment compte de ce qu’ils vivent, et comment chacun de leurs gestes sont observés, détaillés. Ce n’est pas une vie finalement… Un roman à mettre entre de jeunes mains !
 

mercredi 6 avril 2016

Bilan de vie et de bibliothèque de mars 2016

Découvrir le Panthéon en ouvrant la fenêtre de ma chambre. Aller à Shakespeare and Co. Prendre le petit déjeuner avec Samantha Bailly. Rentrer chez moi. Être dans ses bras après cinq jours de séparation. Rester en pyjama toute la journée. Première journée de boulot à la maison. Malgré la charge de travail, réussir à tout faire. Prendre confiance en soi. Commencer une lecture commune. Ne pas perdre mon temps sur Internet de la journée. Faire la folle avec les chats. Prendre le temps de mettre de l’ordre dans mes papiers. Partir chez ma Bubulle et aller furtivement à la dédicace d’Olivier Gay. Vivre une belle soirée. Avoir le plus beau des câlins, de la plus mignonne des abonnées. Des sushis en amoureux. Pleurer devant un film sans le voir venir. Flâner dans les vides greniers. Découvrir un coup de cœur.

Mon mois de mars aura été mouvementé. J’ai commencé à travailler pour Glose, une librairie numérique sur Internet. Je peux savourer le fait de me concentrer sur ce que j’aime le plus dans mon métier : le conseil. Via un système de chat, je peux répondre aux questions des clients, je peux faire des listes de lectures pour mettre en avant des livres que j’aime, ou sur des thématiques diverses. Je peux faire des vidéos pour créer une nouvelle communauté de lecteurs. Je vais essayer de vous faire un article très complet sur Glose, ou du moins le plus possible. Du coup, je me suis rendue deux fois à Paris en moins d’un mois, pour rencontrer l’équipe et pour aller au Salon du livre.
Mes lectures ont été un peu ralenties par le fait qu’il fallait que je trouve mon rythme. J’ai essuyé deux abandons de lecture, ce qui n’encourage jamais vraiment. Mais il y a eu deux coups de cœur aussi, donc ça rattrape pas mal le désastre des deux autres. Et la (re)lecture commune sur L’Épouvanteur avance bien avec Vincent.
Ce mois d’avril promet d’être différent niveau lecture, c’est la première fois que je « m’impose » des titres (organisation de la scène Young Adult pour le Salon du livre de Genève oblige) mais pour l’instant elles m’inspirent toutes, donc j’espère faire de belles découvertes surprise comme ça aussi.



 Livres chroniqués :
 
 

samedi 2 avril 2016

Book Haul de mars 2016

Petit butin de mars, j'étais tellement déconnectée ce mois que quelques livres se sont accumulés sans que je m'en rende vraiment compte. Merci aux maisons d'éditions pour leur confiance. Merci à moi pour mes deux cadeaux du mois. Je n'ai pas résisté à la couverture enneigée de "Snow Queen" de Michael Cunningham, et à la perfection de cette édition collector tellement sublime des "Larmes rouges" de Georgia Caldera. 

MES ACQUISITIONS



EN VIDEO

vendredi 1 avril 2016

D'après une histoire vraie

Auteur : Delphine de Vigan
Editeur : JC Lattès
Collection : -
Parution : 26 août 2016
Pages : 477
EAN-13 : 9782709648523


"Ce livre est le récit de ma rencontre avec L. L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutôt le genre de personne qu'un écrivain ne devrait jamais croiser."

Dans ce roman aux allures de thriller psychologique, Delphine de Vigan s'aventure en équilibriste sur la ligne de crête qui sépare le réel de la fiction. Ce livre est aussi une plongée au cœur d'une époque fascinée par le Vrai.



Mon avis


En général quand c’est un coup de cœur, on a envie d’en parler. Longuement, en détails, en faire des tonnes, pour donner envie à d’autres de se jeter dessus. Je le ferais volontiers pour celui-ci aussi. Ce livre me poursuit tellement que j’ai envie de les décortiquer, et d’analyser chacun des passages. Mais… je ne peux pas. Car finalement moins on en sait sur ce livre, plus on l’apprécie. Donc voilà, c’est l’avis le plus court de ce blog, mais je ne vous en dirais pas plus. Ce roman est une pépite, un véritable coup de maître ! C’est tout ce que je peux vous dire. On en ressort pas indemne. Donc foncez.


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