Editions : Albin Michel
Collection : Terre d'Amérique
Parution : 29 août 2012
Pages : 252
EAN-13 : 9782226243072
Rythmé à la manière d'un thriller sombre et tragique, le Jeu des
ombres est une huis-clos hypnotique, sans doute le livre le plus personnel
de Louise Erdrich. Portrait d'un mariage et d'une famille sur le point de voler
en éclats, d'un homme et d'une femme en proie à la violence d'un face-à-face,
c'est aussi une réflexion sur les cicatrices qu'une histoire collective
douloureuse peut laisser sur les individus.
Gil est un peintre reconnu qui doit son succès à Irene, sa femme, un écrivain
qui a longtemps été son modèle. Quand elle découvre que son mari lit son journal
intime, Irene décide d'en rédiger un autre, qu'elle met cette fois-ci en lieu
sûr. Elle y livrera sa vérité, se servant du premier comme d'une arme pour
manipuler son unique lecteur. Une guerre psychologique commence, qui va révéler
le côté obscur de chacun des personnages. En faisant alterner les journaux
d'Irene et un récit à la troisième personne, Louise Erdrich témoigne, une fois
de plus, d'une prodigieuse maîtrise narrative.
Mon avis
Cette couverture m'a tout de suite attirée l'oeil, simplement parce que c'est exactement la même que la version poche Folio de la Petite Chartreuse de Pierre Péju. Croyant d'abord simplement à une réédition grand format je ne m'y suis pas plus intéressée. Sauf que le titre et le nom de l'auteur n'a strictement rien avoir avec le roman français.
Une guerre psychologique commence.
La quatrième vend son roman à la perfection. On fantasme sur le fait que cette femme mettra tout en oeuvre pour détruire intérieurement son mari qu'elle aimerait pouvoir quitter. Elle se sait trop fragile pour obtenir la garde de leurs trois enfants, alors elle tentera le tout pour le tout pour le faire craquer, qu'il la supplie de les prendre. Le jeu commence, malheureusement il se déroule trop lentement pour moi. J'attendais des passages de journal beaucoup plus long et intense, car le style de l'auteur aurait mérité qu'on s'attarde plus sur le sujet. Presque chaque début de chapitre nous permet de nous mettre à la place d'Irène qui écrit son faux journal, qui invente mensonges sur mensonges pour faire du mal à Gil.
On découvre un quotidien malsain, ou tout le monde ressent la tension qui pèse sur la famille, mais personne ne fait rien. Irène et Gil se toise à longueur de temps, se cherche, se pousse mutuellement jusqu'au moment ou l'un d'eux craque. Vivre ensemble quitte à être malheureux, plutôt que de vivre loin l'un de l'autre. Leur vie de tous les jours les a bouffé. Consommé. Consumé. Ils ne font même plus la différence entre le bien et le mal. Et leurs enfants sont les trois perdus dans ce tourbillon de peinture et de vin. Leurs parents ne s'en soucient d'eux qu'une fois sur cinq, mais seulement pour exploiter leurs atouts.
J'attendais malheureusement de l'auteur qu'elle parle plus du journal, que ce roman soit plus épistolaire. Donc forcément j'ai été déçue de me faire prendre dans cette routine malsaine. Je m'attendais à quelque chose de malsain, mais je ne le visualisait pas comme ça. Je voulais plus de coup de poignard dans le dos, plus de mensonges, plus de mauvais. Alors que la seule chose mauvaise que je constatait était les petites piques que s’envoient le couple.
De plus on visualise très mal les endroits ou ils vivent. J'ai imaginé une grande maison, avec rien aux alentours, des kilomètres de neige et d'arbres blancs, une grande allée une maison blanche avec une double porte énorme! Des chambres, des millions de chambres, sans jamais savoir ce qu'elles renferment, ou les secrets restent enfermés à jamais. Des enfants perdus dans toute cette grandeur. Et des parents trop aveuglés par leur égoïsme et par le malheur de l'autre pour y changer quoique ce soit.
Des personnages vagues, pour des vies vagues.
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