Auteur : Oscar Wilde
Edition : LGF
Collection : Classique de poche
Parution : 1er octobre 2008
Pages : 285
EAN-13 : 9782253002888
« Au centre de la pièce, fixé à un chevalet droit, se dressait le portrait en pied d'un jeune homme d'une extraordinaire beauté physique, devant lequel, à peu de distance, se tenait assis le peintre lui-même, Basil Hallward, celui dont, il y a quelques années, la disparition soudaine a, sur le moment, tant ému le public et donné lieu à d'étranges conjectures. »
Or Dorian Gray, jeune dandy séducteur, a fait ce voeu insensé : garder toujours l'éclat de sa beauté, tandis que le visage peint sur la toile assumerait le fardeau de ses passions et de ses péchés. Et, de fait, seul vieillit le portrait où se peint l'âme noire de Dorian. Ce livre nous conduit dans un Londres lugubre, noyé dans le brouillard et les vapeurs d'opium, mais nous ouvre également la comédie de salon des beaux quartiers. Lorsqu'il parut en 1890, il fut considéré comme immoral. Mais sa singularité, bien plutôt, est d'être un roman réaliste, tout ensemble, et un roman d'esthète - fascinants, l'un et l'autre, d'une étrangeté qui touche au fantastique.
Mon avis
Un classique. Quel classique! Un homme malsain. Un auteur hors du cadre de l'époque. Forcément je me sentais obligée de le lire, de plus que j'avais été très déçue de la dernière adaptation cinématographique. Un avis qui n'engage que moi, mais un gros navet tout de même. Donc retour aux sources avec le bouquin.
Mine de rien, je suis également très mitigé par le livre. Certes la fantasy du portrait magique m'a beaucoup plu, mais elle arrive selon moi trop tard. On en parle à partir de la page 140, et avant ça c'est la parfaite plastique de Dorian dont on a la description Jusqu'au moment ou Dorian commet son premier "crime" j'ai trouvé le tout assez long. De plus un looooooong passage qui ne sert qu'à nous décrire la vie rocambolesque du jeune Dandy qui ne change pas d'un pli d'année en année. Entre ses différents loisirs, découvertes et passions, ça ne fait pas avancer l'intrigue du tableau, à part que le jeune homme peut se permettre tout est n'import quoi vu que le portrait ramasse tout à sa place.
Ce qui m'a bien plu par contre c'est le décorticage de la personnalité et la psychologie de Gray. Au départ un homme bon, vrais et sincère, on observe petit à petit la dégradation de ses principes. Comme quoi, si rien ne nous retombe sur le coin de la gueule, on se retrouve capable de beaucoup plus de choses, car c'est vivre sans la crainte des représailles. Gray évolue, son image non. Il se permet tout, jusqu'au au moment fatale. Car même la personne la plus immonde intérieurement, se retrouve un jour face à ses plus grandes peurs, sans pouvoir s'enfuir. La culpabilité ronge tout le monde, les personnes ayant oublié leur cœur les enrobant de pierre impénétrable n'échappent pas à la règle.
Donc globalement une bonne lecture, un peu longuette, avec des passages parfois très peu intéressants et barbants. Le meilleur reste les entretiens entre Dorian Gray et son portrait dont je ne me lassais pas.
Je me demande si la construction du récit (et notamment la fantasy du portrait arrivant sur le tard) n'est pas celle qu'on retrouvait à l'époque ?
RépondreSupprimerMouahahah, je crois que le passage (chapitre !) le plus long, c'est celui où sont décrites toutes les activités, une à une. Oui, sinon je plussoie, j'ai aimé voir l'évolution de Gray moi aussi.
J'ai beaucoup aimé ce roman, mais il y a en effet des inégalités de rythme et de construction qui dérangent vraiment à certains moments. Mais j'ai adoré l'idée globale du portrait, et l'atmosphère toujours plus sombre qui se dégage de cette histoire !
RépondreSupprimer