Auteur : Christelle Dabos
Editions : Gallimard Jeunesse
Collection : Hors série littérature
Parution : 6 juin 2013
Pages : 517
EAN-13 : 9782070653768
Sous son écharpe élimée et ses lunettes de
myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des
objets et traverser le miroirs. Elle vit paisiblement sur l'arche
d'Anina quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La
jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle,
capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi
doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie
devient le jouet d'un complot mortel.
Une héroïne inoubliable, un
univers riche et foisonnant, une intrigue implacable. Découvrez le
premier livre d'une grande saga fantastique et le talent d'un nouvel
auteur à l'imaginaire saisissant.
Mon avis
Cette magnifique couverture bleue, ce titre intrigant, La Passe-Miroir
était pour moi un livre à lire, dès sa sortie. Mais comme vous commencez à
connaitre le personnage, je ne lis que rarement des livres le jour J. Ils
trainent, et prennent la poussière bien trop souvent, et celui-ci encore plus,
car je voulais particulièrement le garder pour le challenge Cold Winter qui
arriverait en fin d’année. Et mon enthousiasme était tel, que c’est le premier
livre du challenge que j’ai lu. De plus Lili m’avait proposé d’en faire une
lecture commune, et c’est bien sur avec joie que j’ai accepté.
On salue d’abord la plume de l’auteur. Christelle Dabos n’est peut être
pas auteur de métier, mais elle pourrait aisément le devenir. Une plume comme
la sienne je la suis à tout le coup. Si vous êtes du genre à trouver que tout
ce qui se fait ces derniers temps, se ressemblent, voir même se confond, le
style de Christelle vous épatera, sans aucun doute. Une plume certes, mais
également un univers développé et riche. Quand tous les livres commencent à
prendre les mêmes schémas, ça devient fatiguant, et on n’a même pas forcément
envie de se replonger encore dans un livre du genre. La Passe-Miroir est
innovant, avec une idée intéressante et inédite selon moi.
Ophélie est une Liseuse d’Anima, son pouvoir est de pouvoir lire les
objets, connaître leur passé, et les gens avec qui ils sont entrés en contact.
En bonus, elle traverse les miroirs, rien que ça, avouons que ça peut avoir son
utilité. Fiancée à Thorne, jeune homme du Pôle, elle doit quitter le confort de
son musée, pour entrer dans ce monde froid emplit de requin, ou personne n’est
là pour l’aider, ni pour l’aimer.
Que vous dire de ce personnage ? Elle est tout simplement parfaite
dans son imperfection. C’est l’anti-héroïne qu’on adore. Pas très jolie, elle
possède son don et sa tête, et c’est souvent grâce à ça qu’elle arrive à s’en
sortir. Envoyée dans un monde qu’elle ne connait pas, qui ne fonctionne pas
comme Anima, on découvre le Pôle à travers son histoire. Entre mensonge et
tentative d’assassinat, cette ville n’est pas sur et perd vite son charme. J’ai
souvent eu beaucoup de peine, mais également d’admiration pour elle. Baladée de
mains en mains, devant se taire et obéir sans comprendre ce qu’on lui veut ici,
elle garde la tête sur les épaules, malgré les situations très pénibles qu’elle
vit. Son aventure, ainsi que son don me l’ont tout de suite rendue agréable,
j’ai adoré Ophélie, et ses réflexions sur la fin de ce premier tome me donnent
encore plus envie de la suivre dans la suite.
Thorne est froid comme son pays. Bien que j’avais beaucoup de mal avec
lui au départ, j’ai petit à petit fondu pour ce personnage, et je l’ai
finalement aimé d’amour plus l’histoire avançait ! Bâtard d’une grande
famille du Pôle, fiancé à Ophélie pour de sombres raisons, il est bien trop
prit par son rôle d’Intendant pour se soucier de la jeune femme. Mais petit à
petit ses préjugés la concernant évoluent, et il la perçoit comme quelqu’un
qu’il doit protéger avant tout.
Il confie Ophélie à sa tante Bérénilde. Alors elle ! Elle
représente tout ce que je déteste. Snob et condescendante, se souciant plus de
son propre confort que celui de sa protégée, voulant la conditionner rapidement
au Pôle, elle s’énerve vite et possède une façon bien à elle de se faire
entendre par la jeune femme.
On rencontre ensuite une palette impressionnante de personnage. Que ce
soit les familles très soudées et égales d’Anima, les gens de la haute du Pôle
et leurs valets et femmes de chambres, Christelle Dabos nourrit avec justesse
ses aventures de personnages attachants ou qu’on déteste. L’intrigue est bien
plus compliquée que ce que l’on croit, et n’est ici que justement présentée, la
suite se fait attendre une fois arrivée à la fin. On se réjouit de retrouver
Ophélie et Thorne dans cette course, ou pouvoirs et trahisons se côtoient de
près.