Ambrose Young est beau comme un dieu. Le genre de physique que l'on
retrouve en couverture des romances. Et Fern Taylor en connaît un rayon, elle
en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu'il est si beau, Ambrose
demeure inaccessible pour une fille comme elle. Jusqu'à ce qu'il cesse de
l'être...
Nos faces cachées est
l'histoire de cinq amis qui partent à la guerre.
L'histoire d'amour d'une jeune
fille pour un garçon brisé, d'un guerrier pour une fille ordinaire.
L'histoire d'une amitié
profonde, d'un héroïsme du quotidien bouleversant.
Un conte moderne qui vous rappellera
qu'il existe un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous...
Mon avis
Ce roman traîne dans ma PAL depuis qu’Anaïs me l’a offert pour mon
anniversaire. Ne me demandez pas lequel, ce qui est un indice sur son temps
dans ma PAL. J’avais très peur de le commencer, car les avis positifs sont très
nombreux. Et ça a tendance à me faire l’effet inverse. Pas le fait qu’il y ait
de bons avis, mais qu’ils soient nombreux. Ça veut dire que sur la masse de
gens qui l’ont lu, la plupart l’ont aimé. De quoi me
donner bien trop d’attentes.
Mais j’ai lancé le choix au hasard dans ma PAL sur Livraddict, et il
m’a sorti celui-ci. Bon. Allez, je suis dans une bonne période de lecture,
c’est le moment de sortir un peu de ma zone de confort. Je fonce, et je le
termine en trois jours. Avec le nombre de préjugés que j’avais, étant persuadée
de ne pas aimer, j’ai finalement mis la barre beaucoup moins haute que si je
partais dans l’optique de vouloir vraiment aimer ce livre. Ce qui s’est traduit
par une attente à 0, et un résultat de lecture bien au-dessus.
Ambrose Young est très beau. Et aussi très incertain sur l’avenir.
Après les attentats de 2001, il décide de s’engager dans l’armée et de partir
au combat. Il va en revenir transformé à jamais. Fern Taylor elle, vit l’amour
par procuration en écrivant des romances et s’occupe de son cousin Bailey. Ce
dernier souffre d’une maladie dégénérative, et son espérance de vie est minime.
Incapable de bien des choses dans son fauteuil, Fern est à la fois une amie,
ses bras et ses jambes.
Le personnage qui sort du lot, et qui fait que ce roman n’est pas
comme les autres, est bien sûr Bailey. Si Amy Harmon ne l’avait pas inclus, son
histoire aurait été beaucoup moins intéressante, et drôle. Bailey n’a pas eu le
choix, il a développé un savoir et un sens de la répartie poussés à l’extrême.
C’est son seul moyen de défense et de survie. Il ne perd pas son temps avec des
non-dits ou des sous-entendus. Il agit, car il sait que demain tout peut
s’arrêter. Autant ne pas perdre de temps. Son rôle entre Fern et Ambrose est
capital. Il n’est pas là juste pour attendrir et faire rire. Il pose de véritables
questions existentielles et importantes.
Comme le dit Bailey, Fern a le syndrome du vilain petit canard qui se
transforme en cygne. Ça fait un peu cliché, et des fois on était à deux doigts
d’y tomber la tête la première, dans le cliché. Mais l’autrice relève vite le
niveau, et utilise simplement la réalité. Oui, des gens se sentent laids, comme
certains se trouvent banals, ou encore pas mal. C’est comme ça. Et Fern est
dans la première catégorie. Mais avec le temps, les choses changent, et le
physique aussi. Par contre, dans sa tête, elle est incapable de voir ce
changement. Ce qui pose de bonnes questions sur le regard qu’on porte sur soi
et sur les autres. Ambrose a souvent des réflexions totalement justifiées à ce
sujet. Il revient d’ailleurs de loin. Car entre sa vie avant son départ pour la
guerre, et sa vie après son retour, c’est le jour et la nuit. L’autrice le fait
vraiment avancer lentement. Il est renfermé et solitaire. Sa carapace se
fendille doucement au contact de Fern, sans qu’il puisse comprendre qu’elle
aime être avec lui.
La trame repose sur une simple histoire d’amour. Le fond est bien plus
important que ça. C’est une réécriture très moderne et éloignée de La belle et la bête. La beauté physique
est-elle plus importante que la beauté du cœur ? Les questions sont
pertinentes dans notre société actuelle, où l’importance de l’esthétique est à
son paroxysme. Pourtant, de plus en plus de personnes, heureusement, essaient
de défendre l’inverse. Le vrai et non le nickel. Le roman d’Amy Harmon entre
dans cette dénonciation du beau faux. Et du beau vrai. Du laid faux. Et du laid
vrai. Elle habille son histoire de mille nuances, de personnalités au caractère
changeant. Ses personnages représentent la vraie vie. Celle qui n’a pas de
filtre.
J’ai réussi à vibrer avec eux. C’est donc un roman réussi pour moi.
Alors que je m’attendais à être déçue, j’en ressors ravie.
Autrice : Amy Harmon
Éditeur : Robert Laffont
Collection : R
Parution : 22 janvier 2015
Pages : 436