Auteur : Jonathan Coe
Editeur : Gallimard
Collection : Folio
Parution : 1er avril 2010
Pages : 267
EAN-13 : 9782070416967
Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une
confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S'appuyant sur
vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses
souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de
trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et
quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une
question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces
existences ?
Mon avis
Premier livre que je tire de ma Book Jar pour mon challenge annuel. Ce
livre était arrivé dans ma Wishlist un peu par hasard, j’en avais lu une
excellente chronique, et c’est en le voyant à Emmaüs que je n’ai pas pu
m’empêcher de repartir avec. Depuis il trainait dans ma PAL, et le challenge de
la Book Jar tombait donc à pique pour sortir ce genre de livre.
Physiquement, ce livre en aura vu de toutes les couleurs. En général je
suis quelqu’un qui prend vraiment soin de ses livres, mais celui-ci n’était
déjà pas en très bon état de base, alors bon… Et entre temps j’ai même renversé
du thé dessus. Je vous laisse imaginer l’état. Après lecture, la
couverture est plutôt bien choisit, on retrouve l’ambiance mystérieuse du livre
à travers cette image.
Je n’avais jamais lu de Jonathan Coe, et j’étais curieuse de découvrir
son écriture. C’était très appréciable, on se fond rapidement entre ses lignes
et ses personnages. Il introduit une histoire, dans une histoire, c’est un
genre que j’aime plutôt bien, suivre deux temps différents dans un même roman,
et il y arrive très bien. On ne se perd à aucun moment dans les événements, on
a toujours quelques choses qui nous permet de nous repérer.
A travers un magnétophone la défunte Rosamond transmets son histoire,
son passée et son vécu à Imogen, une jeune
fille aveugle qu’elle n’a pas revu depuis des années. Malheureusement
Imogen est introuvable, c’est alors la nièce de Rosamond, Gill, qui s’attaque
à l’écoute de cette histoire avec ses deux filles. Plusieurs générations sont
représentées à travers ce récit et on s’en imprègne totalement.
Rosamond vieille, et morte, ne m’a pas parut très agréable. Je
visualisais une de ces vieilles personnes très froides et peu aimable. Aimante,
certes, mais pas très démonstrative. Tandis que jeune, à travers son récit,
elle m’a parut plus douce et fragile. Sur une série de 20 photos qu’elle va
décrire elle va nous parler de sa famille et de ses aventures. J’ai eu
l’impression de regarder un de ces vieux films, qui parle d’une époque révolue
que je ne connaitrais jamais. Les années 50, des concerts dans des églises et
des caravanes ambulantes. Rosamond est jeune fille de campagne qui
s’émerveille de tout et surtout qui est impressionnée par sa cousine Beatrix,
trois ans les séparent, alors elle est un véritable modèle pour la jeune
fille. Mais Béatrix est un personnage odieux, égoïste et
méchante, une simple profiteuse qui n’assume pas ses actes. Dès le départ je
n’ai pas pu la sentir, quand Rosamond parle de la première photo, alors
qu’elle est encore très jeune, on ressent déjà ce trait de caractère chez
elle. Peut être que j’ai légèrement éprouvé de la pitié pour elle, du fait que
sa mère préfère ses frères à elle, mais ça n’a pas duré. Dès ce moment on sait
ce que Rosamond veut faire découvrir à Imogen, on la laisse parler pour savoir
comment tout ça est arrivé, et c’est un vrai plaisir. On est saisit par tous
les combats et concessions qu’à fait Rosamonde pour sa cousine bien aimée, et
les malheurs qu’elle reçoit en retour. Jamais un merci, alors qu’elle se met en
quatre pour tout le monde. C’est une personne qui a du se forger un caractère
pour ne plus subir les piques de Béatrix. On comprend petit à petit pourquoi
elle est devenue distante.
J’avais l’impression de regarder l’album photo de quelqu’un que je ne
connaissais pas, mais qui une fois arrivé à la fin me semble familière et
proche. Comme si j'étais Amélie Poulain et que la vie ordinaire des autres devenait mon principal passe temps. D’une froideur extrême on gratte la couche qui recouvre le passé de
Rosamond pour découvrir une personne au grand cœur, qui n’a jamais voulu autre
chose que le bonheur des siens et leur bonne santé. Elle se sent concerné par
leurs différents malheurs. Il nous manque des informations sur Gill, la nièce
qui nous raconte le début et la fin avant que Rosamond ne parle à travers des
cassettes. Finalement on apprend assez peu de choses à son sujet, mais ce que l’on
découvre sur elle est tout simplement touchant.
On voyage beaucoup à travers ce roman, ces photos nous emmènent dans
beaucoup d’endroit différents, Londres, la campagne Anglaise ou encore
l’Auvergne. A chaque fois Jonathan Coe sublime son récit par des descriptions
de paysages magiques. Des bans de brumes qui cachent certainement bien des
mystères et des quartiers de Londres qui n’ont rien avoir avec ceux
d’aujourd’hui.
Ca été un vrai plaisir de lire ce livre. Je sais que je pourrais
retourner vers du Jonathan Coe, qui possède une vraie plume.
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