Viens donc Jules, disait au bout d'un moment un buveur
raisonnable, ne réveille pas les morts, ils ont bien trop de choses à
faire, sers-nous donc une tournée...
Et Grand-père quittait son
piédestal, un peu tremblant, emporté sans doute par le souvenir de cette femme
qu'il avait si peu connue, si peu étreinte, et dont la photographie jaunissait
au-dessus d'un globe de verre enfermant une natte de cheveux tressés qui
avaient été les siens, et quelques pétales de roses à demi tombés en poussière.
Il saisissait une bouteille, prenait son vieux torchon à carreaux écossais et,
lent comme une peine jamais surmontée, allait remplir les verres des clients.
Mon avis
Lu en lecture commune avec Honorine, je me réjouissais de retrouver la
plume de Claudel. C'est malheureusement bien tout ce que j'ai trouvé. Sa plume,
que je trouve encore et toujours très juste et belle, mais l'histoire m'est
complètement passée à côté.
Nous allons suivre une suite de souvenirs, ceux du narrateur, face à
la perte de ses parents et sa nouvelle vie chez son grand-père, propriétaire de
l'Excelsior, un café. La trame aurait permis beaucoup de choses. L'auteur
n'exploite malheureusement presque rien. Le livre fait 84 pages, écrit assez
large, autant vous dire que l'histoire se lit vite. À côté de ces souvenirs un
peu flous, il ne reste pas grand-chose.
Il n'y a pas de fil rouge, ce qui a rendu ma lecture un peu bizarre.
Je me suis perdue dans une chronologie inexistante, avec des descriptions de
souvenirs d'enfant, racontés par un adulte, qui ne se souvient lui-même plus de
tout.
J'aurais pu y prendre beaucoup de plaisir, peut-être,
si le roman avait été un peu plus long. Un peu plus fouillé et moins vague. Je
ne suis pas rentrée dans le truc. Tant pis.
Auteur : Philippe Claudel,
Editions : Le livre de poche
Collection : Le livre de poche
Parution : 1er octobre 2007
Pages : 83
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