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lundi 19 décembre 2016

Le poids des secrets, tome 1 : Tsubaki

Auteure : Aki Shimazaki
Éditeur : Actes Sud
Collection : Babel
Parution : 2 novembre 2005
Pages : 114
EAN-13 : 9782742757909

Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n'échappe à son destin.


Mon avis


Chaudement recommandé par beaucoup de lecteurs et offert par Virginie lors de notre swap, je découvre enfin Le poids des secrets.

On ressent beaucoup d’émotions à travers cette histoire. Elle est courte, et très vite lus, un dimanche matin suffit amplement, tout en prenant son temps. Au départ, j’ai eu peur de ne pas accrocher, parce que justement c’était court, et qu’il fallait que ça se tienne sur si peu de pages. Et j’ai été très surprise. L’auteur nous embarque très rapidement dans son histoire, dans le passé et le présent de ses personnages.

On traverse une période sombre, celle des bombes lâchées sur Hiroshima et Nagazaki, et des plaies béantes qu’elles vont laisser dans les corps, mais aussi les âmes des victimes. Yukiko décide d’attendre sa mort pour confier un terrible secret à sa fille.
Malgré sa terrible intrigue, l’auteur brode autour de ce secret de famille tout en finesse. La plume est délicate et agréable, et les 115 pages se lisent d’une traite ! J’ai été happée par ces personnages, leurs tiraillements intérieurs, et leurs doutes. 

La fin est abrupte, et nous oblige à foncer sur la suite !
 

jeudi 4 décembre 2014

Cyanure

Auteur : Camilla Läckberg
Editions : Actes Sud
Collection : Babel Noir
Parution : 10 octobre 2012
Pages : 154
EAN-13 : 9782330013448

Quelques jours avant Noël, Martin Molin, le collègue de Patrik Hedström, accompagne sa petite amie Lisette à une réunion de famille sur une île au large de Fjällbacka. Mais au cours du premier repas, le grand-père, un richissime magnat de l'industrie, leur annonce une terrible nouvelle avant de s'effondrer, terrassé. Dans son verre, Martin décèle une odeur faible mais distincte d'amande amère. Une odeur de meurtre. Une tempête de neige fait rage, l'île est isolée du monde et Martin décide de mener l'enquête. Commence alors un patient interrogatoire que va soudain troubler un nouveau coup de théâtre...


Mon avis

Me voilà bien lancée dans le challenge, et j’ai rapidement lu Cyanure de Camilla Läckberg. Je n’ai jamais lu aucun de ses livres, mais je sais que son personnage principal n’est pas présent dans ce petit Spin Off, on rencontre le collègue de Patrick Hedström, Martin. Se basant sur le schéma des meilleurs romans à énigmes des grands auteurs du genre, Camilla nous plonge dans une tempête de neige, au milieu d’une petite île Suédoise, ou les occupants sont coincés pour un repas de famille.

Le livre commence comme une partie de Cluedo. Le chef de famille casse sa pipe durant le repas, alors qu’il reprochait à chacun des membres de sa famille de dilapider son argent. Martin étant policier, et le petit ami de la petite fille du mort, comprend tout de suite qu’on a assassiné Ruben, en versant du cyanure dans son verre. Tout le monde est coincé, la tempête fait rage dehors, il y a un assassin dans cette maison.

Heureusement que ce livre est court. L’intrigue et l’ambiance sont bien menés, on hésite plusieurs fois sur l’identité du tueur, mais finalement comme dans une partie de Cluedo, on aime arriver au bout pour savoir qui a fait le coup. Faire plus long aurait certainement fait perdre des lecteurs, car on ne découvre rien de bien intéressant dans cette famille. Les petits secrets de chacun resurgissent, pour se faire une idée de qui aurait pu vouloir la mort de ce vieil homme riche, mais peut aimant envers sa famille. Tout le monde est suspect, et chacun en prend pour son grade.

Comme je le disais, on a hâte d’arriver à la fin pour connaître le fin mot de l’histoire, mais le reste n’est pas assez intéressant pour qu’on se sente transportés dans cette histoire. Sympathique, mais sans plus.

D'autres avis sur
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jeudi 20 mars 2014

Rester vivante

Auteur : Catherine Leblanc
Editeur : Actes Sud Junior
Collection : Ado
Parution : 12 mai 2010
Pages : 108
EAN-13 : 9782742791170

« Je me réveille, déjà en colère. Je veux qu'il se passe quelque chose, rencontrer un garçon, un homme, savoir. Je regarde dans la glace mon visage ingrat, si mal accordé à mes désirs. J'ai besoin de comprendre ce qu'ils fabriquent tous autour de moi, ce qui a l'air si important. J'ai besoin de savoir ce qui court dans mon sang, de si inquiétant. »

À seize ans, Josepha, fille unique, se sent « une erreur ambulante » et voudrait se terrer dans sa chambre indéfiniment. Le monde extérieur l'angoisse. Mais, au cours d'une soirée, elle fait une rencontre aussi belle qu'imprévisible, qui lui laisse entrevoir le « permis de vivre », libre.


Mon avis


Coup de tête d’emprunt de bibliothèque Rester vivante ne restera pas dans les mémoires. Heureusement que c’est court.

Catherine Leblanc a pourtant écrit une série d’album pour enfant que j’adore : Comment ratatiner les sorcières, Comment ratatiner les dragons, etc… Des histoires très drôles sur ce qui fait peur aux enfants. Elle gagne également un prix en poésie jeunesse mais alors quand elle décide de s’essayer à la littérature ado, ben chez moi c’est un flop.

L’histoire de Josepha partait pourtant très bien. Ado à part, dans son monde, qui ne supporte que très moyennement les autres. Je la trouve fragile et spéciale. Mais c’est en avançant dans le roman que je commence à ne plus l’aimer du tout. De fragile elle passe à snob, et de spécial elle devient banale. Son histoire n’a pas de réelle importance, on n’arrive pas à quelque chose de spécial à la fin du livre. Le roman ne prend aucune tournure intéressante et ce qui est censé nous émouvoir et nous surprendre nous passe totalement au dessus et nous fait soupirer.

On commence sur rien et on fini avec pas grand-chose. Dans le genre  roman qui ne sert à rien, il est plutôt pas mal. Au lieu de finir en apothéose sur quelque chose de peut être banale mais de tout de même étonnant, le roman chute proprement.

Sans aucun intérêt, j’attendais beaucoup plus de cette histoire et de cette jeune fille.
  

jeudi 29 août 2013

Une part de ciel

Auteur : Claudie Gallay
Editeur : Actes Sud
Parution : 21 août 2013
Pages : 442
EAN-13 : 9782330022648

Aux premiers jours de décembre, Carole regagne sa vallée natale, dans le massif de la Vanoise, où son père, Curtil, lui a donné rendez-vous. Elle retrouve son frère et sa soeur, restés depuis toujours dans le village de leur enfance. Garde forestier, Philippe rêve de baliser un sentier de randonnée suivant le chemin emprunté par Hannibal à travers les Alpes. Gaby, la plus jeune, vit dans un bungalow où elle attend son homme, en taule pour quelques mois, et élève une fille qui n'est pas la sienne. Dans le Val-des-Seuls, il y a aussi le vieux Sam, pourvoyeur de souvenirs, le beau Jean, la Baronne et ses chiens, le bar à Francky avec sa jolie serveuse...

Dans le gîte qu'elle loue, à côté de la scierie, Carole se consacre à une traduction sur la vie de Christo, l'artiste qui voile les choses pour mieux les révéler. Les jours passent, qui pourraient lui permettre de renouer avec Philippe et Gaby un lien qui n'a rien d'évident : Gaby et Philippe se comprennent, se ressemblent ; Carole est celle qui est partie, celle qui se pose trop de questions. Entre eux, comme une ombre, cet incendie qui a naguère détruit leur maison d'enfance et définitivement abîmé les poumons de Gaby. Décembre s'écoule, le froid s'installe, la neige arrive... Curtil sera-t-il là pour Noël ?


Mon avis


Grosse sortie de cette rentrée littéraire 2013, j’ai eu envie de me lancer à la découverte du style de Claudie Gallay - Les déferlantes et Seule Venise. Une part de ciel possède, esthétiquement parlant, tout ce qu’il faut pour me faire craquer ; une belle couverture, de la neige et un titre intriguant. Lu en une petite semaine, voilà ce que j’en ai pensé.

Dans sa globalité c’est un livre que j’ai apprécié et qui m’a fait passer un bon moment. Surtout grâce à l’ambiance du Val ou Carol, notre protagoniste, se rend. En effet, elle vient de recevoir une boule à neige, et ceci indique que son père ne tardera pas à revenir au Val et il veut revoir ses enfants. Carol est la seule de la fratrie à avoir quitté le Val pour partir vivre autre chose et voir le monde. Elle remet les pieds ici uniquement quand elle y est obligée. Persuadée qu’elle ne fera pas plus d’une semaine la bas, elle ne s’attend pas à se redécouvrir dans cet endroit qui l’a vu grandir.

Le personnage de Carol m’a plu. Mais contrairement à ce que j’aurais voulu d’un personnage de cette envergure là, elle ne m’a pas touché. Pourtant son histoire aurait permit que l’on soit touché, ça n’a pas prit avec moi. Elle a ce côté vilain petit canard, la sœur du milieu, qui selon elle n’est jamais assez bien, celle qui a fuit le cocon familial. En revenant ici, un peu par obligation, elle ne s’attend pas à trouver quoi que ce soit, voir même elle pense perdre son temps. Mais finalement, et c’est ce qui m’a le plus plu, elle va réussir à se recentrer sur elle-même, redécouvrir sa voie. Elle va également pouvoir en apprendre plus sur Philippe et Gaby, son frère et sa sœur, et se rendre compte de la place qu’elle a toujours occupée dans la famille.
Gaby et Philippe n’ont pas vraiment marqués. L’histoire n’est pas centrée sur eux, mais ils font tout de même partie de la famille de Carol et comme elle ils attendent le retour de leur père. Les deux, bien que présents, passent souvent au second plan. Un peu dommage.
Je n’ai pas non plus vraiment accroché aux autres personnages. Ils me donnaient l’impression de faire partie du décor, ce qui était peut être le but de l’auteur. Je les voyais comme emprisonnés de leur propre routine et de leur maison, trop habituer pour changer.

Mon cœur a vraiment balancé pour l’ambiance que dégageait ce Val. Claudie Gallay exploite l’image du petit village de montagne ou tout le monde se connait et ou personne n’est jamais vraiment partie, à son maximum. Cette image de renfermé sur soi même du village m’a beaucoup plu, car je l’ai très souvent vu par ici également. A se demander si certains villages savent qu’il y a un monde autour d’eux, que le monde bouge, change et évolue. Mis à part ça, tout cet univers enneigé m’a séduite.

Le style de l’auteur, dans ce livre ci ne m’aura pas vraiment impressionné. J’ai rencontré l’ennui plus d’une fois malheureusement, car il  avait trop de bla-bla qui ne servait à rien selon moi, et qui aurait pu être oublié pour faire place à la véritable histoire. Du détail d’accord, il en faut c’est obligé, mais des fois il y en avait trop. C’est certainement la seule raison pour laquelle j’ai refermé le livre un peu mitigée.

Je suis toute fois curieuse de découvrir d’autres livres de l’auteur, dont Seule Venise dont on m’a vanté les mérites.



jeudi 26 juillet 2012

L'île des chasseurs d'oiseaux

Auteur : Peter May
Editions : Actes Sud
Collection : Babel Noir
Parution poche: 2 novembre 2011
Pages : 424
ISNB-13 : 9782330001339


Marqué par la mort récente de son fils unique, l'inspecteur Fin Macleod est envoyé sur son île natale de Lewis car un meurtre vient d'y être commis selon la même mise en scène que celui sur lequel il enquête à Edimbourg.
La tempétueuse île de Lewis, au nord de l'Ecosse, semble sortie d'un autre temps : on se chauffe à la tourbe, on pratique le sabbat chrétien, on parle la langue gaélique. D'autres traditions particulières y perdurent, comme cette expédition organisée chaque été, qui conduit un groupe d'hommes sur l'îlot rocheux inhospitalier d'An Sgeir où ils tuent des milliers d'oiseaux nicheurs destinés à la consommation.
Dix-huit ans auparavant, Fin a participé à ce périlleux voyage initiatique. Il a ensuite quitté l'île et n'y est jamais revenu. Retourner là-bas, c'est retrouver un ami d'enfance, un premier amour, quelques camarades d'école de sinistre mémoire ; c'est surtout prendre le risque de laisser surgir les souvenirs, de découvrir à quel point on n'a rien oublié...
Un roman sombre et tourmenté, au suspense inexorable, plongé dans une atmosphère brumeuse qui doit autant aux décors naturels qu'à l'âme des personnages.


Mon avis

De nombreux, mais discrets, éloges planent sur cet ouvrage. Plus personnel que sa saga de polar chinois L’île des chasseurs d'oiseaux est avant d'être un policier, un roman d’atmosphère. Etant lui-même Écossais, l'auteur nous embarque dans son pays natal, bien plus au nord qu’Édimbourg et Glasgow, sur l'île de Lewis, ou le vent ne s'arrête jamais. On y plonge avec appréhension pour y rester par curiosité durant 430 pages. 

Les chapitres sont découpés de manière à avoir toujours deux points de vues; le premier est celui de l'auteur, qui parle de ses personnages et de leurs agissements, on avance au présent en compagnie de Fin Macleod qui cherche vainement, mais sans en faire trop, le tueur d'un de ses anciens camarade de classe, que peu de monde appréciait. On découvre cette île et leurs habitants après le départ de Fin 18 ans plus tôt, rien n'a complètement changé, et pourtant les gens ne sont plus les mêmes. Outre le meurtre et l'enquête qu'il est obligé de mené, le lecteur ressentira une gêne perpétuelle chez Fin, car tout est relié à cette île et finalement l'assassinat d'Ange n'est qu'une excuse pour nous raconter son passé. Une très bonne excuse. On se rend compte que l'on dérange, mais la curiosité est trop grande, il faut savoir ce qui s'est passé, des années plus tôt pour que Fin répugne à mettre les pieds ici. Une île ou tout le monde est au courant de tout, du meilleures mais surtout du pires et ou tout reste secret, quoi qu'il arrive. Plus on avance, plus on découvre que Fin cache, malgré lui de sacrées zones d'ombres. 
Le deuxième point de vue et celui de Fin lui-même, mais le Fin de l'île, celui qui a grandi ici, qui est tombé amoureux, qui a fait des conneries de gosses et qui a du partir sur le tas de rocher d'An Sgeir pour chasser des oiseaux. On y découvre une autre facette du personnage, bien avant ce fameux voyage sur An Sgeir, un gamin, heureux et joueur, qui va se briser les ailes petit à petit, jusqu'à la dernière plume. 
Ce découpage rajoute du suspens, quand bien même l'enquête est quasiment oubliée en cours, elle reprend son importance dans les dernières pages, et nous impressionne par son côté sadique et malsain.

Malgré ça, le contenu est parfois lent, et les détails trop nombreux. Beaucoup de choses souvent peu intéressantes ou importantes nous sont racontés, ce qui nous perd un peu dans le fil conducteur.
Les personnages secondaires deviennent au fil des pages, beaucoup plus intéressants que notre protagoniste, qui maintenant, 18 ans après, fait vraiment tache sur cette île. Il y a bien sur le meilleur ami d'enfance de Fin sur l'île, Artair, qui n'ayant pas réussit dans les études se retrouve ouvrier dans une usine, et prévoit le même sort pour son propre fils. Un personnage que l'île aura rendu au fil des ans, aigris et mal dans sa peau, ramassant toujours les restes des autres. D'ailleurs le plus gros reste qu'il ait réussit à se procurer n'est autres que Marsailli, l'amour de jeunesse de Fin. Une fille qui tombe de haut et qui ne trouve du réconfort, malgré elle, plus que dans les bras du meilleur ami de l'homme qu'elle a toujours aimé. Effacée et faible, alors que tout la projeté vers un avenir brillant, Marsailli est certainement l'un des personnages qui nous touchent le plus de part son destin brisé et les poids qui la retiennent sur cette île ou tout futur est forcément gris et terne. Ravagée par les années, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même quand Fin la revoit enfin, après tant d'années.
Quant à Fin, malheureusement, on le trouve très vite transparent, alors qu'il est le personnages centrale, celui à travers qui tout se déroule, qui nous raconte son passé et nous entraîne dans son présent. Sur les traces de ses souvenirs, sa mémoire et de ce meurtre. Un personnage, qui une fois le livre terminé, ne laisse pas sa trace dans notre esprit, il disparaît dans les vagues déchaînées et se laisse couler.

On notera par contre une atmosphère frissonnante et glaçante, qui nous emprisonne dans un univers gris, froid et anciens. Comme une impression d'être au moyen âge, uniquement sur cette île. Dès qu'on parle de téléphones portables ou d'ordinateur, on se demande ce qu'ils peuvent bien faire là, car cette technologie ne va pas avec cette île, rien ne colle. Comme si l'auteur s'était trompé d'époque. Comme si cette île était sous une cloche, et complètement hors de ce monde.  

En conclusion, on peut avouer sans détour que Peter May nous offre ici un portrait d'un monde à part, avec des personnages déchirée par les traditions et leur culture. Une plume parfois lourde, mais terriblement entraînante.

Pour aller plus loin
Peter May : Le site
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