Auteur : Laure Kasischke
Editeur : Le livre de poche
Collection : Le livre de poche
Parution : 1er octobre 2014
Pages : 309
EAN-13 : 9782253194323
Lorsqu'elle se réveille ce matin-là, Holly, angoissée,
se précipite dans la chambre de sa fille. Tatiana
dort encore, paisible. Pourtant rien n'est plus
comme avant en ce jour de Noël. Dehors, le blizzard
s'est levé ; les invités ne viendront pas.
Au fil des heures, ponctuées par des appels
téléphoniques anonymes, Tatiana devient irascible,
étrange, inquiétante. Holly se souvient : l'adoption
de la fillette si jolie, treize ans auparavant,
en Sibérie... Elle s'interroge : «Quelque chose
les aurait suivis depuis la Russie jusque chez eux ?»
Un huis clos glaçant entre une mère et sa fille.
Mon avis
Premier livre du challenge Cold
Winter, j’ai sombré dans la tempête de Laura Kasischke et son « Esprit
d’hiver »… tout le monde devrait avoir un esprit d’hiver. Ce qui est sûr,
c’est qu’on ne ressort pas indemne de cette lecture. L’angoisse du huis clos
mère/fille, ainsi que les fantômes des Noëls passés font que ce petit roman
nous glace le sang.
L’auteure joue habilement avec le
temps. D’avant en arrière, elle va nous entraîner dans la vie de Holly, mère de
famille et ancienne poétesse. Le jour de Noël se lève, et avec lui les
souvenirs de cette femme au passé difficile. À cause d’une maladie héréditaire,
Holly a dû subir de lourdes opérations : ablation des seins et une
ovariectomie. C’est donc naturellement qu’ils décident, elle et son mari,
d’adopter un enfant. La petite Tatiana, d’origine russe, débarque dans leur
vie. Mais ce jour de Noël, quelque chose ne tourne pas rond. Quelque chose les
a suivis depuis la Russie…
Par un concours de circonstances, le
mari et toute la belle-famille restent bloqués par la tempête de neige. Holly
et Tatiana se retrouvent seules chez elles. La jeune fille est une adolescente
aujourd’hui, et avec un sacré tempérament en plus. Noël devrait être une fête
familiale, pleine d’amour, mais pour Holly commence la pire des tourmentes.
Alors qu’elle essaie de bien faire, sa fille adopte une attitude froide et
cruelle à son égard. On ressent cette impertinence de l’adolescence qui suinte
de chacune des paroles de Tatiana. D’un ton sec et cassant, la fille va
reprocher le réveil tardif de la mère en ce jour si spécial. Mais à travers ce
simple règlement de comptes, on découvre, couche après couche, quelque chose de
plus sombre encore. Quelque chose les a suivis depuis la Russie…
Par moments, le roman était trop
lent. Mais qu’importe. Les dernières lignes sont fatidiques et remettent
l’intégralité de l’histoire en question. On repense à tout, à chaque page
depuis le début. On comprend, et l’on ressent enfin correctement la dague que
l’auteure nous a plantée dans le cœur. C’est incroyablement fort, et même si l’on
se doute de cette fin, la voir écrite noir sur blanc, lui donne tout son sens.