Éditeur : Gulf Stream
Collection : Electrogène
Parution : 3 septembre 2015
Pages : 395
EAN-13 : 9782354882068
Solange, dix-sept ans, court les bals parisiens
en compagnie de Clémence et Lili.
Naïve, la tête pleine de rêves, elle se laisse séduire
par Robert Maximilien et accepte de l'épouser.
Mais son prince est un tyran jaloux, qui ne la sort
que pour l'exhiber lors de dîners mondains.
Coincée entre Robert et Emma, sa vieille tante aigrie,
Solange étouffe à petit feu. Quand la Première
Guerre mondiale éclate, Robert est envoyé au front.
C'est l'occasion pour Solange de s'affranchir de la
domination de son mari et de commencer enfin
à vivre, dans une ville où les femmes s'organisent
peu à peu sans les hommes...
Mon avis
Merci à Victor pour la proposition de cette lecture commune, qui me
fait enfin sortir ce roman très tentant de ma bibliothèque. Je me réjouissais
de rencontrer le personnage de Solange et découvrir son quotidien.
Charlotte Bousquet écrit à la fin de son roman qu’il a été très
difficile à écrire. Je veux bien la croire. Elle s’attaque à un gros morceau de
l’histoire, dans un premier temps, avec la Première Guerre mondiale. Il faut
faire attention aux anachronismes, et garder une histoire possible à cette
époque. Ensuite, elle nous fait suivre le destin de Solange et de ses amies,
des femmes très différentes, qui vont rester à Paris, alors que les hommes sont
au front. Il faut pouvoir se mettre à la place de chacune d’elle, pour
comprendre le bon fonctionnement de la capitale à ce moment-là.
Je dirais que le pari est réussi. Le récit comporte une certaine
lenteur durant ses 400 pages, ce qui peut être un bon comme un mauvais
point. On prendra plus facilement le temps de savourer le roman, mais en même
temps, on se lasse un peu de cette lenteur, malgré le fait que l’auteure avance
rapidement dans son découpage, grâce aux saisons et aux années qui passent.
Le quotidien de Solange à Paris devient rapidement routinier, les
peurs se répètent de jour en jour. Détails qui m’auront fait traîner ma lecture
sur une semaine environ. On est loin du page turner, mais l’ambiance est là,
bien retranscrite, et l’on s’attache à ces personnages.
Solange est une jeune provinciale, qui débarque à Paris pour échapper
à la violence de son père. J’ai beaucoup aimé la suivre durant sa première
année parisienne. On la découvre curieuse et vive ! Un nouveau monde
s’offre à elle. Puis arrive Robert… et Robert est un homme quelque peu étrange.
Amoureux, il va épouser Solange pour mieux la garder enfermée à longueur de
journée, et la sortir le soir dans les dîners importants. Elle se rend compte,
trop tard, qu’elle est devenue une simple babiole qu’on exhibe lors des soirées
mondaines. La jalousie de Robert ne fait que grandir, même durant la guerre.
Tout porte à croire que Solange fera le bon choix. Et elle le fait, en quelque
sorte. Je ne supportais pas de la voir rester ainsi, et d’un autre côté, je ne
pouvais pas complètement désapprouver son choix. Alors que la guerre fait rage,
que les gens ont faim et meurent autour d’elle, elle n’est pas dans le besoin.
Je pense qu’un combat éternel devait se faire en elle, chaque jour.
Et puis, il y a tante Emma. Elle aura été la petite touche pimentée de
ce roman. Une vieille tante acariâtre, qu’on va apprendre à aimer (le schéma un
peu facile et évident, mais qui prend). Finalement, c’est elle que j’ai préféré
suivre.
Lili, en revanche, est censée représenter l’inverse de Solange, sa
meilleure amie pleine de fougue qui ne
craint ne le froid ni la misère, mais un je-ne-sais-quoi m’a fait détester ce
personnage. Peut-être parce que je la trouvais égoïste ?
J’ai beaucoup aimé le final. Digne de ce que j’attendais depuis le
début. Limite trop tendre. Mais suffisant et nécessaire.
Je l'avais moi aussi beaucoup apprécié ! C'est effectivement un livre qui se savoure plus qu'il ne se dévore... J'ai adoré le côté historique : la guerre du point de vue de ces femmes, c'était vraiment passionnant.
RépondreSupprimerJe connaissais ce roman de nom, tu m'incites à m'y intéresser un peu plus ! Je ne sais pas si je le lirais, mais pourquoi pas ? L'idée de départ est assez sympa en tous cas.
RépondreSupprimerdommage qu'il est lent, il me tentait bien mais c'est aps grave au moins j'aurai une pal plus petite;
RépondreSupprimerQuel livre magnifique ! Le titre, la couverture, et la chronique en plus, sans doute vais je, non pas l'emprunter à la médiathèque, mais l'acheter, car il est tellement beau que j'aurai plaisir à le voir sur mes étagères :)
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