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jeudi 30 août 2018

Pleurer des rivières


Suite de ma rentrée littéraire, j’ai foncé vers ce roman publié chez Héloïse d’Ormesson, au titre poétique. Le résumé ne me branchait pas plus que ça, et pourtant, ce fut une très bonne lecture.

" Meriem attend son huitième enfant à 28 ans. Treize ans de mariage avec son mari Franck, et des grossesses dont elle ne veut plus vraiment. Dans leurs traditions et croyances gitanes, l’avortement est très mal perçu, et les méthodes contraceptives ont toutes été abandonnées, car soit trop contraignantes, soit inconfortables. "

La plume est vive et piquante. L’auteur n'hésite pas à détruire des clichés dont les auteurs masculins ont tendance à abreuver leurs romans. Il vogue d’un personnage à un autre avec facilité sans pour autant perdre le lecteur, ce qui donne un récit rapide mais pas saccadé, au rythme agréable. On ne se perd pas dans les descriptions indigestes, l'essentiel est là et permet d’avancer.

Ce qui m’a vraiment plu dans ce roman, c'est sa thématique qui nous fait nous poser la question : que choisir entre l'éthique et la loi ? Dans quel camp se situer quand le cœur et la raison se chamaillent ? Quand on est mère, ce roman nous touche peut-être encore plus, mais qu’importe notre envie de maternité ou non, il ne nous laisse pas insensibles.
Les personnages ne sont pas forcément attachants, chacun possède ses bons et ses mauvais côtés, mais tous ont leurs idées et s’y tiennent. J’aime les personnages qui en veulent et qui n’attendent pas que les choses se passent. Alors que le résumé et le début du roman laissent beaucoup de place aux personnages masculins, on découvre au fil de la lecture que les femmes sont en fait le cœur, l’âme et la tête de cette histoire. J’ai été agréablement surprise par le ton que l’auteur leur donne. On ajoute à ça une prise de conscience très intéressante sur un sujet plutôt tabou, et ça nous donne un excellent livre.

Mériem et Séverine ont des vies radicalement différentes. Alors que l'une est à la maison pour élever les enfants, l'autre est autrice d'albums jeunesse et épouse d'avocat. Alors que l'une attend un nouvel enfant, l'autre peine à tomber enceinte. Ensemble elles vont apprendre à connaître la vie de l'autre et à l'envier. Chacune apporte un peu de magie à l'autre.  

Je le recommande vivement pour ceux qui ont envie de voir autre chose, qui n’aiment pas la littérature blanche contemporaine qui parfois est un peu pompeuse. C’est un texte cru et poignant. Coup de coeur bien mérité. Ce roman se lit en quelques heures, car une fois commencé impossible de le lâcher. Les personnages nous fascinent et on veut savoir jusqu'où ils vont aller. 


Auteur : Alain Jaspard
Éditeur : Héloïse d’Ormesson
Collection : -
Parution : 23 août 2018
Pages : 190



vendredi 14 juillet 2017

Le Sans Dieu

Arzhur de Kerloguen, un modeste hobereau breton, assiste aux décès de ses sept enfants lors d'une famine à l'hiver 1709. Alors que sa femme perd la raison, il fuit en mer, maudissant sa foi. En 1715, devenu le capitaine Ombre, il vogue à bord du Sans Dieu et fait régner la terreur. Un jour, il fait prisonnier un prêtre jésuite avec qui il discute longuement sur l'existence du divin.
 

Mon avis

Dans le cadre des talents Cultura 2017, je me suis plongée (c'est le cas de le dire) dans la vie d'Ombre, un pirate sanguinaire, au passé de père de famille déchiré.

Honnêtement, je ne m'attendais pas à cette plume. Virginie Caillé-Bastide emploie ici un vocabulaire soutenu, et parfois difficile à suivre. J'ai apprécié que le style colle à l'époque (1715), mais c’est difficile de lire quelques pages par-ci par-là pour se détendre. Une fois qu'on comprend le style de l'autrice, on avance un peu plus confortablement dans le récit. Je me réservais en général de grandes plages horaires de lecture, pour prendre le temps de m’immerger totalement dans l'univers. Ma lecture aura toutefois été assez difficile.

Ombre est un personnage torturé et buté. La Mort a élu domicile dans son ancien domaine, lui enlevant un à un tous ses fils. Sa femme est devenue complètement folle suite à ces tragédies, plus rien ne le retient donc ici. Il décide de devenir pirate à bord du Sans Dieu, car visiblement, ce dernier a oublié de protéger les siens, malgré ses prières (et ses impôts). Durant l'attaque d'un navire, il va faire prisonnier un prêtre, Anselme, avec qui il échangera sur de nombreux sujets lors de parties d'échecs.

Ai-je vraiment tout compris lors de cette lecture ? Je pense que je me suis tellement concentrée sur le style, auquel j'étais peu habituée, que je suis passée à côté de l'histoire. Un peu déçue du coup. De moi, et du roman, car je m'attendais à une histoire de pirates, rocambolesque et sans pitié. Et finalement, je m'acharnais à comprendre le sens de chaque phrase, à remettre des visages sur chaque personnage. De plus, je ne m'attachais à aucun d'entre eux. Je n'arrivais pas à les connaître suffisamment pour me sentir proche de leurs aventures.

Les dernières scènes m'auront plu. La bataille finale fait rage, les éternelles querelles de pirates sont sur le point de faire exploser chaque personnage. Les coups de grâce sont portés. Et les vies reprennent, plus sereinement pour certains. Une belle fin, pour beaucoup. Celle que j'attendais. 


Autrice : Virginie Caillé-Bastide
Éditeur : Héloïse d'Ormesson
Collection : -
Parution : 24 aout 2017
Pages : 336
EAN-13 : 9782350874210

samedi 4 juillet 2015

Le sourire des femmes

Auteur : Nicolas Barreau
Editeur : Héloïse d'Ormesson
Collection : -
Parution : 6 février 2014
Pages : 286
EAN-13 : 9782350872469

Le hasard n'existe pas ! Aurélie, jeune propriétaire d'un restaurant parisien, en est convaincue depuis qu'un roman lui a redonné goût à la vie. A sa grande surprise, l'héroïne du livre lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Intriguée, elle tente d'entrer en contact avec l'auteur, un énigmatique collectionneur de voitures anciennes qui vit reclus dans son cottage. Qu'à cela ne tienne, elle est déterminée à faire sa connaissance, mais l'éditeur du romancier ne va pas lui faciliter la tâche. S'ensuit une série de rendez-vous manqués et de quiproquos délicieux. Comédie romantique qui peint avec saveur un Paris chromo et gourmet, Le Sourire des femmes revisite le nouveau désordre amoureux non sans un soupçon de magie et un zeste d'enchantement.  


Mon avis

Un titre qui met du baume au coeur avant même d'être commencé Le sourire des femmes est le livre que j'ai tiré de ma Book Jar relique de la PAL. Parfaite petite lecture d'été. 

A la fin de la lecture on se demande ce qui est vrai ou non, ce qui a peut être été tiré de faits réels, et du vécu de l'auteur. La quatrième de couverture nous assure que Nicolas Barreau est un pseudonyme, mais de qui ? En fait, je n'ai pas vraiment envie de le savoir. Qu'importe qui a écrit cette histoire, elle est mignonne, et c'est tout ce que je lui demande finalement. L'auteur ne va pas plus loin que la romance et la déception amoureuse. C'est un sujet plutôt simpliste et reprit par beaucoup. Certes, on le sait rien qu'en regardant la couverture je pense. Alors j'ai prit ce livre pour ce qu'il était, une petite lecture estivale, détente et sans prise de tête. Et j'ai passé un joli petit moment en compagnie d'Aurélie, André et Robert. 

Aurélie est une jeune femme qui vient de se faire quitter. Claude s'en va, et sa vie n'a plus vraiment de sens. Elle ère dans les rues de Paris, et va s'arrêter dans une librairie. Elle qui n'est pas une grande lectrice, va prendre ce livre au titre qui lui évoque quelque chose "Le sourire des femmes". Elle le dévore en une soirée, et quelque chose d'assez étrange se passe durant sa lecture; le personnage de Sophie, c'est elle. Si nous, nous sommes tous reconnus une fois ou l'autre en un personnage de fiction, Aurélie sait pertinemment que Sophie c'est elle. Le temps des cerises, sont restaurant rue Des Princesses, sa robe verte, ses cheveux ondulés. Trop de ressemblance. Elle doit retrouver et parler à Robert Miller, l'auteur. Et c'est là que les choses se compliquent. Aurélie est une femme tenace, qui ne lâchera pas le morceau Robert Miller avant de lui avoir écrit et parlé. Ce qui m'a légèrement agacé dans cette histoire, c'est que finalement on ne découvre le personnage d'Aurélie, qu'à travers sa paranoïa pour l'auteur. On a très peu d'information sur elle, ses gouts, ses passe temps, ce qui fait une personne finalement. J'ai trouvé ça dommage. 

On en apprend beaucoup plus sur André, l'éditeur de Robert Miller. Certes il est le personnage centrale masculin, mais Aurélie est celle qui lance toute l'histoire, pour moi c'est elle la véritable héroïne, et elle n'est qu'une excuse... ou peut être "qu'une femme". Et j'ai trouvé cela presque un peu sexiste. André mérite plus d'intérêt car il est l'homme de l'histoire, celui qui va faire les choses les plus abracadabrantes pour attirer l'attention de la jeune femme. Du coup j'ai forcément un peu bloqué sur son personnage car je le trouvais trop mit en avant. Il ment beaucoup également, alors que la vérité dès le départ aurait éviter bien des complications. Ok, s'il n'avait pas menti, il n'y aurait pas eu d'histoire. Je sais... Mais bon, quand même! Il agit bêtement durant tout le roman, et c'est finalement sur son sort qu'on s’apitoie. Je dis non!

J'ai passé une très chouette soirée avec cette histoire. L'idée est originale, et plutôt marrante. On m'a dit qu'il y avait un téléfilm basé sur ce roman, et je pense en effet que c'est le genre d'histoire qu'on imagine facilement en téléfilm du mercredi après-midi. Pleins de bons sentiments, un peu niaiseux sur les bords, mais qui remonte le moral, qui nous fait rire et nous montre que la vie peut être belle. 
Je vous passe mon avis sur l'intrigue qui est totalement nulle bien sur. Dès qu'on ouvre le roman on connait la fin. C'est un peu "normal" pour le genre j'ai envie de dire, mais c'est la manière dont c'est amené qui est toujours fun à lire. Les personnages en font souvent trop, et forcément ça casse à un moment ou à un autre, pour finir de la meilleure des façons. 

Gustativement parlant je remercie l'auteur d'avoir ajouté les recettes à la fin de son livre. Ca donne envie de se mettre au fourneau, bon pas par cette chaleur on est d'accord, je rêverais plus d'une belle salade tomates mozzarella que du poulet au curry pour le coup. Mais il y a de magnifiques plats, des scènes dignes des plus belles comédies romantiques, des personnages secondaires farfelus qui mettent l'ambiance. 

Un roman parfait pour l'été, une intrigue simple mais qui pour arriver à son aboutissement passe par pas mal d'originalité. Malheureusement des personnages caricaturés à l'extrême ce qui gâche un peu l'histoire.

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